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LES OURS BÉARNAIS ATTENDRONT UN AN DE PLUS
- Photo Claude Azémard. www.balades pyrenees.com
Le président de la république a tranché : il n’y aura pas de réintroduction d’une ourse slovène en Béarn cette année. Pour la ministre de l’Écologie, cette décision aurait été prise « pour ne pas ajouter aux difficultés rencontrées par les éleveurs du fait de la sécheresse persistante  ». Mais, selon le cabinet de la ministre, « la réintroduction d’une population d’ours bruns dans les Pyrénées demeure un objectif à atteindre au regard des engagements internationaux de la France  ».
Cet objectif semble d’autant plus pressant que les deux ours mâles béarnais sont condamnés, sans femelle, à s’éteindre sans descendance.
Du coté des opposants aux réintroductions, c’est la satisfaction.
Pour Philippe Lacube, président de l’Addip (Association pour le développement durable de l’identité pyrénéenne) « La proximité de la présidentielle a indéniablement pesé dans la balance. Mais cela reste une grande satisfaction. Voilà cinq ans, on avait fait baisser le nombre de lâchers. En 2010, on avait obtenu l’abandon d’un plan de réintroduction de l’ours. Tous les arguments avancés ont été entendus  ».
Jean Lassalle, député MoDem du Béarn a déclaré : « On ne peut pas imposer à un peuple comme les Pyrénéens et à des populations et à des territoires aussi merveilleux quelque chose qui leur fait peur et dont ils ne veulent absolument pas.  ».
Pour les associations favorables aux réintroductions le son de cloche est, évidemment, très différent.
Christine Sourd pour WWF France s’indigne : « C’est aberrant, alors qu’il y a huit jours, on a lancé la stratégie nationale pour la biodiversité, avec des axes très ambitieux. Quand il faut passer au concret, il n’y a plus personne. Ce sont les agendas politiques, les lobbies, les enjeux électoralistes qui priment  ».
Ferus, quant à elle « se battra pour que cet échec ne marque pas la fin de l’histoire, aux côtés des autres ONG qui défendent la nature et la faune sauvage  ».
Enfin ADET Pays de l’ours dénonce : « Un mauvais coup porté aux Pyrénéens : en méconnaissant les obligations européennes, le gouvernement s’expose à des sanctions pouvant aller jusqu’au gel des financements communautaires pour les Pyrénées, comme le rappelait Chantal Jouanno en 2010. Une fois de plus, nous nous ridiculisons aux yeux de l’Europe et des pays qui font l’effort de protéger leurs espèces menacées. La voix de la France sur les questions environnementales s’en trouve affaiblie. Nous ne pouvons que condamner le décalage entre les beaux discours et les actes.  »
Mis en ligne le mercredi 8 juin 2011.