Le projet de reconstruction du refuge de Barroude a été dévoilé par le Parc national le 7 octobre dernier. Après un appel d’offre international, c’est l’agence norvégienne Snohetta qui a été retenue par le comité de pilotage qui associait élus du territoire et représentants des collectivités, des commissions syndicales, des services de l’Etat, des représentants des randonneurs et des métiers de la montagne et du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement des Hautes-Pyrénées, ainsi que plusieurs membres du conseil d’administration du Parc national.

Surnommé la « Tanière des Pyrénées », le concept du nouveau refuge de Barroude « illustre la volonté d’offrir un abri sûr aux randonneurs tout en préservant l’intégrité et la majesté de son environnement naturel. »
Au-delà des expressions pompeuses et emphatiques qui accompagnent généralement les œuvres d’architectes, penchons-nous sur du concret en suivant les données fournies par le Parc national.
Le nouveau bâtiment est installé sur le site de l’ancien refuge ; sa conception architecturale compacte et trapue est faite pour minimiser le linéaire de façade confronté aux intempéries et se veut bioclimatique.
L’enveloppe du refuge - pierre, bois et aluminium - cherche l’intégration au paysage, tout en le rendant visible.
La couverture végétalisée et une enveloppe protectrice en aluminium recyclé protègent les espaces extérieurs des vents dominants venant du sud.
Intérieurement, le plan du refuge est organisé en deux grands ensembles : espaces de vie ouverts sur le cirque de Barroude, et espaces de nuit avec les dortoirs et sanitaires.
L’enveloppe et la structure du refuge sont réalisées en bois ce qui permet d’optimiser la préfabrication de l’ouvrage en réduisant le poids, la mise en œuvre sur site ainsi que les rotations d’hélitreuillage.
Les terrassements et les fondations béton sont minimisées car l’ouvrage est comme posé sur le sol existant, ce qui permet sa totale réversibilité et la réduction de la durée de construction à 2 saisons.
L’énergie est fournie par des panneaux photovoltaïques et un poêle à bois, la ventilation naturelle et une isolation bio sourcée assurant le déphasage thermique.
L’eau potable, stockée dans une cuve, vient d’une source ; le traitement des eaux usées est géré par infiltration sans impact sur l’environnement.
Le coût prévisionnel des travaux est estimé à 2 219 000€ pour le bâtiment et à 597 000€ pour la base vie du chantier.
Quant au calendrier : - Juin 2025- septembre 2025 : tranche 1 : chantier sur site
Octobre 2025 - mai 2026 : préfabrication en atelier et préparation de la tranche 2
Juin 2026 - septembre 2026 : tranche 2 : chantier sur site
Octobre 2026 - mai 2027 : préfabrication en atelier et préparation d’une éventuelle tranche 3
Juin 2027 - septembre 2027 : tranche 3 éventuelle, fin du chantier du second œuvre et livraison du refuge.
Dès son apparition, le visage du nouveau refuge a fait l’objet de commentaires passionnés, favorables et défavorables. Les illustrations proposées permettront à chacun de se faire une opinion.
Néanmoins nous poserons deux questionsi : - pourquoi avoir choisi l’aluminium qui n’a aucun équivalent dans le site, plutôt que de l’acier ton ardoise, ou du cuivre qui se patine très rapidement en ton bronze parfaitement adapté (voir Tuquerouye) ? l’alu, très réfléchissant, va se voir de loin et effraiera probablement les isards qui fuiront le site. - y aura-t-il une protection pour les belles baies vitrées qui risquent d’être malmenées par les tempêtes hivernales ? si oui, comment être sûr que, hors période de gardiennage, les utilisateurs pensent à tout refermer ?

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