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GEORGES SAINT-CLAIR : FÉERIES INTERIEURES
Jacques Le Gall

« Avez-vous lu Baruch ? »

Redoutant le contraire, La Fontaine, qui s’enchantait de ce petit prophète de l’Ancien Testament, ne cessait de poser cette question à ses amis promeneurs dans les jardins de Vaux.

Et vous, avez-vous lu Georges Saint-Clair ?

De lui, Jean Dutourd a écrit qu’il est « le poète le plus méconnu aujourd’hui », l’« un des plus forts, des plus délicieux que nous ayons eus depuis Toulet et Apollinaire ». Sa musique ? Aussi pure que la leur. Son univers ? Personnel mais partageable, terrestre et chrétien, aussi attentif à l’esprit d’enfance qu’à celui des natures les plus fines, tissu de souvenirs et de sensations en même temps qu’aimanté par le champ de force d’une vaste, très vaste bibliothèque. Une poésie dégagée de tout théoricisme, instruite des mouvements du cœur humain mais ne cherchant jamais à croiser « les voies tumultueuses, à contestation et querelles ». Faite, en somme, pour le plaisir et, non moins, pour les besoins de la conscience :

Dans les ateliers de Castille, on façonnait les pots à la conscience ; à Crémone, pour se protéger dans le plein de son travail, le luthier disposait d’une pièce de bois finement sculptée et modelée qui s’appelait une conscience. Ainsi, dans la vieille Europe d’Alors, de Tolède à Crémone, partout une conscience : ici qui donne son évasure au grès ; là qui se penche sur le ruban des contre-éclisses.

Avez-vous lu Georges Saint-Clair ?

L’hiver et les poètes

J’aime ces poètes dont on paie très cher le blanc des livres
Ils sont les avares des mots
Leur silence nous aide à vivre
Ils tirent sur leur pipe en suivant aux carreaux
– Compostelles du givre –
Un lait de voie céleste où l’âme a ses châteaux
Ils ont une oreille dont ils se servent pour attendre
Alors que les amis ne passent plus jamais
Pauvres poètes qui ne nous parlent sous leur lampe,
Et parmi l’or brûlant des meubles traversés,
Que du bonheur qu’il peut y avoir à être sage pour soi-même
Lorsque Mozart tout près souffle en cors de Bohême
Et que le feu, très loin, étincelle à bruit doux
Dans son étoffe d’ombre et son vent de genoux.

Georges Saint-Clair est ce poète de Pontacq, grand prix de poésie de l’Académie française en 1993 et des Jeux floraux de Toulouse en 2009 (et de bien d’autres prix).

La plaquette écrite par Jacques Le Gall est abondamment illustrée et son prix très abordable (5 euros)
Pau, Presses Universitaires de Pau, décembre 2009.
Elle peut être commandée auprès de :
- Brigitte Cupertino aux Presses Universitaires de Pau (05 59 40 79 15)
- brigitte.cupertino@univ-pau.fr
- jacques. legall@univ-pau.fr ou (06 77 61 66 55).

Jacques Le Gall avait présenté le dernier livre de Georges Saint-Clair (Sidera somnos) dans le numéro 239 de “Pyrénées” (Spécial Pic du Midi de Bigorre), pp. 112-113.

Mis en ligne le mardi 16 février 2010.






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