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STOCKAGE GÉOLOGIQUE DU CO2 : UN PILOTE DE DÉMONSTRATION À LACQ
La consommation mondiale actuelle d’énergie primaire est estimée à 10,5 Gtep (Tonne équivalent pétrole) , dont environ 80 % d’origine fossile (pétrole, gaz et charbon).
Or la combustion d’énergies fossiles contribue aux émissions de CO2, et l’humanité ne sait pas se passer d’énergie pour accompagner son développement. Pour répondre à cette exigence et tant que des sources d’énergies alternatives n’auront pas atteint leur pleine maturité, une possibilité existe, le stockage géologique de CO2 issu de sources concentrées d’émissions est une des mesures d’atténuation envisagées.
Le captage et le stockage géologique du CO2 est un processus consistant à récupérer le CO2 contenu dans les fumées de combustion de grosses installations industrielles , à le transporter et à l’injecter dans un lieu de stockage adapté en sous-sol.
Ces sites de stockage géologique nécessitent un certain nombre de caractéristiques et sont donc limités. Les gisements de pétrole ou de gaz naturel en fin de vie présentent plusieurs avantages parmi lesquels le plus important est d’être mieux connu et étanche. Ces réservoirs naturels ont en effet démontré leurs capacités à contenir des hydrocarbures pendant plusieurs millions d’années.
Le site de Lacq remplissant ces conditions, devient pilote de démonstration.
Pour la première fois en France, un programme va tester la chaîne complète du processus de captage et stockage du CO2, depuis l’installation émettrice (une chaudière), jusqu’au stockage souterrain.
Compétente dans le domaine des procédés industriels et dans la connaissance du sous-sol, Total dirigera cette opération annoncée en février 2007.
Il s’agit de convertir en oxycombustion l’une des cinq chaudières de vapeur existantes de la centrale du site de Lacq, de capter et de comprimer les émissions de CO2, pour ensuite les transporter par gazoduc (1), sur 27 km, et les injecter dans un réservoir en fin de vie du gisement de gaz de Rousse, à une profondeur de 4 500 m.
Le site du puits de Rousse fera l’objet d’une surveillance particulière, avec des capteurs répartis à la surface et en fond de puits pour mesurer l’injection, la pression, la température et la concentration de CO2.
Ce pilote, qui devrait démarrer à la fin 2008, après deux ans d’études et de préparation, vise trois objectifs principaux :
améliorer la maîtrise de la filière oxycombustion, notamment en vue de son utilisation pour la production des huiles extra lourdes ;
réduire de 50 % le coà »t de captage par rapport aux procédés existants ;
développer une méthodologie et des outils de surveillance, afin de démontrer à plus large échelle, la fiabilité et la pérennité du stockage à long terme du CO2.
La réussite de ce pilote nécessite par ailleurs un dialogue constructif avec les parties prenantes et fera ainsi l’objet d’une concertation préalable (élus, citoyens, acteurs économiques, sociaux et associatifs, scientifiques…)
(1) Le pilote bénéficiera du gazoduc existant, qui transporte le gaz naturel exploité depuis trente ans du champ de Rousse vers l’usine de Lacq.
Source : Société Total.
Mis en ligne le vendredi 9 novembre 2007.