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GURS L’ART DERRIÈRE LES BARBELÉS : 1939-1944

Gurs, “ce nom comme un sanglot qui ne sort pas de la gorge”, disait Louis Aragon.

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Le jour viendra...
Kurt Löw et Karl Bodek, (1941 ?)
Portrait de Karl Bodek,
aquarelle, 14x16 cm.
(Fonds Wauquier-Dusart).

Le camp de Gurs n’était pas un camp de travail dans lequel on cherchait à utiliser ou à exploiter la force de production des internés : il avait pour but de maintenir à l’écart, les étrangers, les apatrides, les juifs, les rouges, les gitans, les francs-maçons, etc… qui n’avaient pas leur place dans l’idéologie de la France de Vichy qui visait à leur exclusion. Être interné au camp de Gurs signifiait donc être condamné à l’oisiveté.

Cette inactivité forcée conduisait nécessairement les internés à imaginer un mode de vie leur permettant de combler ce vide tout en les aidant à supporter les épreuves quotidiennes de leur condition de reclus. Au premier rang de ces activités se trouvaient la création artistique, la poésie, la musique ou la religion.

Le besoin de témoigner est incontestablement le ressort fondamental de l’expression artistique. Mais pour eux il ne s’agissait pas de se complaire dans l’évocation du malheur mais témoigner qu’ils avaient su garder leur humanité : “il vaut mieux allumer une lumière que de se plaindre de l’obscurité” (phrase placardée dans une baraque du camp).

Cet ouvrage montre quelques-unes des réalisations artistiques des internés gursiens : les sculptures pétries dans la glaise du camp par les républicains espagnols, les linogravures des volontaires des Brigades internationales, les objets de bois ciselés par les basques, les caricatures des politiques français, les dessins des femmes allemandes qualifiées d’indésirables, les superbes lavis ou aquarelles des artistes juifs, les affiches, les vignettes, les pseudo-timbres, les dessins d’enfants et même une BD…

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L’absence (1943).
Sigismund Kolos-Vari, aquarelle 37x28 cm
(Fonds Meyer-Moses).
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Ecritoire, porte-plume et encrier (1940).
Giordano Stroppolo
os et bois, 17x12 cm, hauteur : 16 cm
(Fonds Stroppolo).
L’écritoire est décoré d’une façade de maison détruite par une explosion, de barbelés et d’une baraque de Gurs.

 
 
 
 

GURS l’art derrière les barbelés : 1939-1944, Claude Laharie, 168 p., 138 illustrations, éditions Atlantica, janvier 2008. Prix 25 euros.
 
 
 
 
 

J.M.

Mis en ligne le vendredi 22 février 2008.






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