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Environnement & milieu montagnard
LE PERMIS DE RECHERCHE MINIER DE SALAU À NOUVEAU ANNULÉ
Le 20 février 2024, la Cour administrative d’appel de Bordeaux a confirmé sa première annulation de 2020, décision attaquée devant le Conseil d’État qui cassait cette annulation, renvoyant les plaignants devant la Cour administrative d’appel. Celle-ci a donc rejeté définitivement le recours du ministre des Finances et de la Souveraineté Industrielle et Numérique.
La décision est en partie motivé par des préoccupations environnementales : « Un tel projet de recherches minières, au regard de sa nature et de son ampleur, est susceptible d’affecter de manière significative le site Natura 2000 de Couflens  »
Les associations et collectivités opposantes au projet se réjouissent que cette demande de permis de recherche soit annulée pour la troisième fois et s’estiment satisfaites « que la question environnementale qu’elles ont défendue depuis qu’elles ont eu connaissance du dossier de demande de la société Variscan, et que l’indigence de ce dossier à l’égard de l’environnement, aient été l’une et l’autre mises en avant par les juges de Bordeaux.  »
Cependant, elles regrettent qu’un certain nombre de points importants restent encore dans l’ombre, et notamment la présence d’amiante dans les déchets de l’ancienne exploitation, déchets aujourd’hui encore stockés à l’air libre.
Lire le délibéré :
RESTAURATION DU SITE DU LAC D’ESTAING (H.-P.)
- Afflux de camping-cars
“Désencombrer les paysages remarquables, reconquérir des espaces de pelouses, renforcer la protection des zones humides, et organiser la compatibilité entre la préservation des milieux, l’activité pastorale et les activités de loisirs de pleine nature†, tel est le but des travaux entrepris qui devraient durer jusqu’en 2025.
Initié par le Syndicat intercommunal à vocations multiples de Labat de Bun, ce projet de restauration du site vise à aménager et préserver la biodiversité.
Concrètement, il s’agit de reconvertir en pelouses 18.617 m² (soit 1,8 hectare) de surfaces artificialisées, supprimer le stationnements sur les pelouses, améliorer le paysage par l’effacement de 835 mètres de ligne électrique.
Les activités de loisir du lac seront aménagées ; des enclos de stationnements paysagers seront créées, ainsi qu’une signalétique éducative, et du mobilier sera installé.
En aoà »t 2020, devant la forte fréquentation du site et de nombreux abus et incivilités, la maire d’Estaing avait dà » promulguer un arrêté interdisant le camping sauvage et réglementant le stationnement sur toute la zone.
Contrairement à certaines rumeurs malveillantes et une pétition ouvertement agressive, l’aménagement se fera dans le respect maximum du site et de ses zones humides, réservoirs de biodiversité.
"Nous devons gérer l’afflux touristique tout en préservant le site. À un moment donné, il faut prendre des décisions en tant que personnes responsables, pour laisser à nos enfants le cadre le plus idyllique et préservé possible".
Marie-Luce Koméza, maire d’Estaing
LE DOSSIER DU PROJET :
- Camping-car en plein milieu de la zone humide
UNE MARCHE POUR CANAL ROYA
Le 30 septembre 2023 nos amis espagnols organisent une marche pour défendre Canal Roya menacé par un projet de remontée mécanique.
NOS AMIS ESPAGNOLS LUTTENT POUR SAUVER CANAL ROYA
Le projet d’union des stations de Astun et Formigal dans les Pyrénées aragonaises prévoit la construction d’une télécabine de plusieurs kilomètres de long dans la vallée de Canal Roya, corridor écologique entre la crête frontière et le massif d’Anayet.
Le classement de cette zone en parc naturel permettrait de la préserver.
Le site El pirineo no se vende recueille les témoignages des personnes qui refusent la bétonisation des espaces naturels et encore libres.
De même, le mouvement Asamblea Canal Roya organise la lutte.
Mis en ligne le 27 mars 2023
CONFÉRENCE : UNE HISTOIRE ENVIRONNEMENTALE DU TOURISME
“Les Pyrénées : une histoire environnementale du tourisme (XIXe-XXe siècles)†par Steve Hagimont
Vendredi 07/04/2023 Ã 17h30 .
Auditorium de la Médiathèque Cœur et Coteaux de Comminges, 3 place Saint Jean à Saint-Gaudens.
Gratuit. Ouvert au public dans la limite des places disponibles.
L’esthétique des paysages, la diversité de la faune et de la flore, l’ampleur des panoramas, la sévérité des cimes et des parois, le calme des lacs et la vigueur des torrents, les bienfaits des eaux, du climat et de la lumière, l’éveil sensoriel et intellectuel suscité par l’effort dans l’ascension, par la contemplation et par la vitesse dans les descentes neigeuses, l’« authenticité  » des rencontres : voilà autant de raretés désirables que des franges croissantes de la population sont venues consommer en montagne depuis le XVIIIe siècle. La montagne, offrant de communier avec la nature, présente dès lors une somme de ressources économiques que les promoteurs du tourisme s’attachent à faire fructifier. Ils étendent ainsi la marchandisation du monde aux espaces mêmes qui permettent d’y échapper. Le tourisme, dont l’importance culturelle, économique et politique est souvent négligée, éclaire l’attitude ambivalente des sociétés contemporaines face aux autres qu’humains, entre fascination quasi religieuse et appropriation commerciale. Suivons dès lors, sur le temps long, la transformation en produits touristiques des eaux, des paysages, du vivant, de la neige et des imaginaires, dans un espace pionnier du tourisme mondial : les Pyrénées.
Historien, maître de conférences à l’université Paris-Saclay (UVSQ, CHCSC), membre de Framespa et de la Société des études du Comminges, Steve Hagimont a consacré sa thèse à l’étude de la manière dont le tourisme a été saisi par les populations pyrénéennes et ce qu’il a engendré de transformations des rapports sociaux et écologiques. Ses travaux ont été publiés dans la Revue de Comminges et dans un ouvrage paru en 2022 : Pyrénées. Une histoire environnementale du tourisme. Du thermalisme aux sports d’hiver, les activités s’emboîtent et s’opposent afin d’organiser la commercialisation d’une nature montagnarde insérée au cœur de la modernité économique et culturelle.
Conférence organisée en partenariat avec les Archives départementales de la Haute-Garonne.
P.-S.
ANDORRE ABANDONNE SON PROJET D’AÉROPORT
Le 16 mars dernier le dossier d’un projet d’aéroport international à Grau Roig était remis au gouvernement andorran par la chambre de commerce et d’industrie d’Andorre.
La piste, implantée à 2000 mètres d’altitude, aurait une longueur de 1800 mètres pour 45 mètres de large, dimensions suffisantes pour permettre à des jets de 150 à 180 places – type Airbus A320 – de se poser, et le terminal serait dimensionné pour accueillir 360.000 passagers par an.
La chambre de commerce a mis en ligne une vidéo édifiante simulant un atterrissage d’un Airbus à Grau Roig : l’approche se ferait par le sud, et toute la principauté serait survolée, notamment la vallée du Valira qui concentre la majorité de la population ; l’avion aurait donc à se faufiler entre des montagnes escarpées au-dessus de zones habitées. La vidéo nous présente évidemment des conditions de beau temps estival, mais qu’en serait-il en hiver ou par mauvaise visibilité ?
La clientèle visée était clairement identifiée : « des voyageurs venant de loin pour faire de longs séjours avec un fort pouvoir d’achat.  »
La localisation du projet en ce lieu a fait grincer beaucoup de dents sur place, à commencer par celles de Joan Viladomat, président de Grandvalira, qui a qualifié le projet « d’attentat contre le sens commun  » car il estime que l’aéroport serait incompatible avec les toutes proches pistes du domaine skiable. De son côté, Andrail, plateforme andorrane pro-ferroviaire, a pointé le manque d’espace du site choisi et la violente transformation paysagère que celui-ci subirait.
Carles Iriarte, président de l’Association andorrane de protection des animaux, des plantes et de l’environnement, a déclaré : « Je refuse que notre patrimoine naturel soit mis à sac par une élite financière qui traverse la planète en avion pour venir skier ici deux jours !  »
D’autres naturalistes se sont inquiétés de l’avenir du Grand tétras ; selon Marc Mossol, « Il ne reste que deux mâles et deux femelles dans la zone. En hiver, ils se nourrissent d’épines de pins et de bois, et passent 80 % de leur temps sans bouger. Ils puisent constamment sur leurs réserves, donc respecter leur tranquillité est primordial.  »
S’il ne faut se faire aucune illusion quant au sort du Grand tétras (que peuvent bien peser quelques oiseaux, même menacés, face à une clientèle à « fort pouvoir d’achat  » ?), d’autres arguments ont abordé des questions délicates.
Certains craignaient une pollution du Valira, la rivière voisine. De plus, de nombreuses questions relatives aux répercussions collatérales du projet restaient sans réponse. Comment s’organiserait la gestion des résidus ? Quelle consommation d’énergie représenteraient les systèmes de dégivrage des pistes, indispensables à cette altitude (2000 mètres) ? Quelle quantité de gaz à effet de serre serait rejetée par les camions acheminant le kérosène depuis la France ou l’Espagne … ?
Côté français, les élus ont appris la nouvelle avec stupéfaction dans la presse locale. Agnès Langevine, vice-présidente de la région Occitanie, a déploré de n’avoir pas eu la moindre information ni le moindre échange avec la Principauté sur ce sujet.
Pour Michel Larive, député de l’Ariège, il s’agissait d’un projet aberrant, daté d’un autre siècle.
Par ailleurs, Claude Benet, ancien ministre andorran du commerce, du tourisme et de l’industrie, Fiona Mille, présidente de Mountain Wilderness – France, David Berrué, porte-parole du groupe EELV – Pyrénées catalanes, et Marcel Ricordeau, co-président du Comité Écologique Ariégeois (CEA) ont adressé à Xavier Espot Zamora, chef du gouvernement andorran, et aux deux co-princes, une lettre argumentée faisant état de leur opposition à ce projet.
On le voit, cet aéroport suscitait bien des interrogations.
Et puis, le couperet est tombé : les experts de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) ont estimé que la configuration du site n’offrait pas toutes les garanties de sécurité, notamment lors de l’atterrissage. En cas d’incident lors de cette phase, les pilotes n’auraient pas la certitude de pouvoir reprendre de l’altitude sans percuter la montagne, les sommets les plus proches (2800 m) se situant à moins de quatre kilomètres.
On ferme donc la boite à rêves et on retourne au réel : le gouvernement andorran, s’il tient absolument à une desserte aérienne, va tourner de nouveau ses regards vers la Seu d’Urgell où un aéroport a le mérite d’exister, et même de se préparer à l’ouverture de vols vers Madrid avec la compagnie Andorra Airlines. Son seul défaut est d’être situé à quelques kilomètres de la frontière, en Espagne ...
UN SENTIER AUTOUR DU LAC D’OREDON ?
Porté par le SIVU Aure-Néouvielle, un projet prévoit d’aménager un sentier en boucle pour faire le tour du lac d’Orédon, dans la réserve naturelle du Néouvielle. Le but de ce sentier est, entre autres, de « diluer la fréquentation des autres sentiers du massif  », en particulier de celui des Laquettes, victime de sa grande beauté et récemment restauré.
Le dossier a reçu deux avis favorables de la Commission départementale nature, sites et paysages mais ses détracteurs s’adressent maintenant à la ministre de la transition écologique dont la signature peut donner le feu vert au chantier.
Les opposants de France nature environnement arguent du fait que « aucune enquête et aucune analyse ne viendraient montrer que la création de ce sentier pourrait réduire la fréquentation des autres  ». De plus, pour eux, le caractère « d’intérêt public majeur  » de ce dossier n’est nulle part démontré, et les incidences naturalistes du sentier projeté sont minimisées.
La balle est donc dans le camp de la ministre à laquelle les opposants demandent de ne pas signer l’autorisation.
La lettre ouverte au ministre
lac d’Orédon photo G.R.
FLORIAN : UN PROJET DE SCIERIE INDUSTRIELLE TRÈS CONTESTÉ
Un projet d’installation d’une scierie à Lannemezan, dénommé « projet Florian  » suscite une grande inquiétude du fait de son dimensionnement : 50.000 mᶾ de bois, ce qui représente environ 250.000 mᶾ de hêtre coupé, plus que ce qui se fait actuellement. Un autre point inquiétant viendrait du financement public de ce projet porté par la Communauté de Communes du Plateau de Lannemezan (CCPL) et la Région, au bénéfice d’une entreprise privée, pour créer une vingtaine d’emplois.
Un collectif « Touche pas à ma forêt  » s’est constitué pour combattre « des coupes parfaitement injustifiées et dénaturant avec brutalité notre environnement  ».
Pour Olivier Clément Bollée, d’Europe Écologie Les Verts Hautes-Pyrénées (EELV), et élu à Hèches, « Cette scierie bois d’œuvre hêtre a un dimensionnement incompatible avec ce que la forêt peut nous offrir sans risquer d’être dégradée  ». Les opposants déplorent également un projet élaboré sans discussion collective, sous couvert de « secret des affaires  », et contredit par plusieurs études se basant sur la réalité du terrain.
Au-delà de son opposition, le collectif propose une réflexion aux acteurs forestiers et aux citoyens pour « construire ensemble un projet de la filière hêtre et plus largement bois qui soit en cohérence avec ce que la forêt peut nous offrir sans être détruite  » et souhaite que « le monde de demain respecte le vivant, contrairement à la logique extractiviste prédatrice  ».
Les professionnels de la filière bois pyrénéenne se sont aussi fortement positionnés contre ce projet provenant d’un groupe international qui se propose de faire un prélèvement déraisonnable et dangereux pour la pérennité de la forêt, subventionné de plus sur fonds publics, et venant en concurrence directe d’une filière composée d’entreprises familiales implantées depuis plusieurs générations.
LE RAPPORT DE NATURE EN OCCITANIE
Le collectif « Touche pas à ma forêt  », a fait le bilan de son action le 27 juillet à Capvern. Trente organisations, syndicats, partis politiques et associations font désormais partie de ce collectif qui travaille en collaboration avec les professionnels de la filière bois – très menacés par le projet Florian – afin de proposer ensemble un projet alternatif à cette scierie surdimensionnée, et de le présenter aux décideurs.
En attendant, une marche aura lieu les 10 et 11 octobre
Samedi 10 Octobre : Départ à 9H30 à Bagnères de Bigorre devant le Lycée Victor Duruy (quai de l’Adour)
Dimanche 11 Octobre : Départ à 9h à Capvern Parc de la Plantade, Rue du 14 Juillet
Afin de pouvoir l’organiser au mieux le collectif a besoin de recenser rapidement les bénévoles susceptibles de s’engager :
le mercredi 7 octobre pour monter les chapiteaux
le 10 et 11 octobre
le lundi 12 octobre pour démonter les chapiteaux.
contacter : touchepasamaforetoc@gmail.com
LA RÉSERVE NATURELLE DU MONTIOUS EST NÉE
Quatorzième d’Occitanie et troisième des Hautes-Pyrénées, avec celle du Pibeste-Aoulhet et d’Aulon, la réserve naturelle régionale du Montious a été inaugurée le 4 aoà »t à Bordères-Louron (H.P.) par Alain Marsalle, maire de Bordères-Louron, Bernard Descouens, premier adjoint de Bordères-Louron et cheville ouvrière de ce classement, Michel Pélieu, président du conseil départemental des Hautes-Pyrénées, et Agnès Langevine, vice-présidente de la région en charge de la transition énergétique et de la biodiversité. La réserve, d’une superficie de 738 hectares, s’étage entre 1590 et 2171 mètres. Elle se compose d’une zone de protection et d’une zone de protection renforcée ; ses principaux atouts résident dans la présence d’une vieille forêt pyrénéenne - qui occupe 173 hectares - ayant un très fort enjeu patrimonial, d’un lac très attractif, et des communautés végétales associées. La région Occitanie devient, avec cette réserve, la première région française en surface protégée par une réserve naturelle régionale.
- photo GR
ALQUEZAR : un projet de tyrolienne très contesté
Une entreprise de "tourisme d’aventure" a jeté son dévolu sur le remarquable village d’Alquezar, en sierra de Guara, pour projeter l’installation d’une des plus grandes tyroliennes d’Espagne, sur un parcours de 2,5 kilomètres entre l’ermita de san Anton, à l’entrée du village et le lieu-dit Viñamatriz, en survolant le cours du rio Vero.
Si ce projet fait, évidemment, l’affaire de la municipalité du moment qu’il y a quelque bénéfice à en retirer, les défenseurs de la nature et plus généralement ceux qui ne confondent pas Parc naturel et parc d’attractions ne sont pas du tout du même avis.
Une pétition est en ligne sur Internet à l’intention de la direction du Parc naturel de la sierra de Guara qui a la possibilité - bien que le projet soit habilement situé en dehors des limites du Parc, mais à proximité immédiate tout de même - de s’y opposer.
- le rio Vero à Alquezar. photo G.R.
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