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L’épopée Russell au Vignemale
L’ÉPOPÉE RUSSELL AU VIGNEMALE
- Inauguration des grottes.
L’homme est exceptionnel et le moment pour en parler est tout à fait indiqué puisqu’en 2009 on commémore le centenaire de sa mort. Le comte Henry Russell est la figure la plus emblématique du pyrénéisme. Grand voyageur (inspirateur de Jules Verne), grand explorateur des Pyrénées, il s’était pris de passion pour le Vignemale.
- Les historiens débattent à propos du pyrénéisme.
L’entreprise est également exceptionnelle ; il s’agit d’un groupe de passionnés … passionnés de montagne, d’histoire, de cinéma. Leur travail acharné, durant plus de trois ans, mérite d’être raconté. D’autant plus qu’ils ne s’inscrivent pas dans une démarche commerciale et que leur produit est « hors normes  ». Mais ce qui est raconté est tellement extraordinaire que l’intérêt du film dépasse de loin le cercle des montagnards patentés. La preuve en a été faite avec le premier volet « Vignemale I – les découvreurs  ».
Sorti en 2005, cette première partie concernait les débuts du pyrénéisme avec Ramond et Chausenque, et les premières ascensions du Vignemale par Ann Lister et le prince de la Moskowa.
Le deuxième volet traite de la seconde moitié du XIX° siècle avec l’épopée Russell et les débuts du pyrénéisme de difficulté.
Le fond et la forme (extraits du dossier de presse)
- Bivouac sous les étoiles.
De nombreux ouvrages ont été écrits sur Russell ou sur le Vignemale, mais ces fabuleuses histoires, pourtant très cinématographiques, n’ont pratiquement pas été mises en images. Cela tient sans doute à l’ignorance des créateurs cinématographiques qui se complaisent le plus souvent dans les mêmes thèmes de l’exploit sportif, du risque, du drame … et à la rigueur dans des comédies sentimentales où les décors pyrénéens servent à tempérer, par exemple, les ardeurs d’une nymphomane.
On prétend qu’il faut de l’action, du suspens et du sexe pour intéresser le public … et qu’il ne faut surtout pas sortir des bons formats. Notre expérience nous prouve que c’est complètement faux. Des publics très divers ont été captivés par notre approche du pyrénéisme, et notre coté « hors normes  » ainsi que la fraîcheur de notre amateurisme ne semblent déranger que certains donneurs de leçons.
Notre originalité est d’utiliser, en alternance, trois types de récits :
- Le réalisateur et ses historiens, de gauche à droite
M. Chambert, F. Verzeni, R. Dreuil, G. Raynaud.
Un commentaire généraliste (qui se veut pédagogique), lu par le réalisateur même, et qui constitue le fil conducteur du film.
Une partie reportage, qui fait partager les réflexions de nos historiens, sur les lieux mêmes de l’histoire.
Une reconstitution des scènes les plus caractéristiques et les plus révélatrices de la vie de Russell au Vignemale, dans les vrais décors.
C’est la meilleure façon de faire passer, d’une part, des informations historiques précises tout en immergeant, d’autre part, le spectateur dans l’ambiance de l’époque et dans l’esprit d’aventure tout à fait original de ces pionniers.
Réalisation : il ne suffit pas de dire « silence on tourne  »
Que l’écriture d’un film est facile par rapport à sa réalisation ! Le scénario était prêt en 2004, avant même l’achèvement de la première partie « les découvreurs  ».
Il était vaguement prévu de démarrer la suite en 2006 mais le peu de soutien des partenaires sollicités et la défection répétée des acteurs pressentis pour le premier rôle avaient émoussé l’enthousiasme de René Dreuil, le réalisateur.
Pourtant, sur le terrain, le premier film a du succès et de nombreux témoignages de sympathie, (dont certains signés de grands noms du pyrénéisme ainsi que le soutien de Monique Dollin du Fresnel, arrière petite nièce de Russell), viennent lui remonter le moral. C’est alors qu’un ami de René Dreuil, Jacques Perrault, plus comédien que montagnard, vient proposer de relever le défi et de jouer Russell.
Et c’est reparti ! Nouveaux projets de costumes avec le lycée Lomet d’Agen, recherche d’accessoires, nouveaux repérages, travail sur les textes … Nous sommes prêts à démarrer en juin 2007. Malheureusement, la météo montagnarde est catastrophique, et c’est elle qui décide. Toutes les expéditions prévues sont annulées. Les vacances dispersent les acteurs, et ce n’est que fin aoà »t début septembre que nous réussissons deux sorties.
Inspiration, mais surtout, transpiration
Ce qu’il faut préciser, c’est que nous faisons du cinéma de montagne en montagne, et pas en studio. La première qualité de nos acteurs est d’être, avant tout, des montagnards,essentiellement du Club Alpin d’Agen, épaulés par quelques pyrénéens dont le guide cauterésien Jean louis Lechène qui s’est fortement impliqué dans notre projet. Nous devons assurer notre portage, notre sécurité, et notre bivouac si nécessaire. La préparation d’une expédition est méticuleuse, il ne faut rien oublier ; les sacs approchent les vingt kilos … et le Vignemale réclame cinq heures d’ascension.
Nous avions prévu d’étaler le tournage sur deux saisons car nous avions besoin d’images d’aspect hivernal comme estival et ceci en des lieux bien différents. Il fallait donc tout reporter sur la deuxième année (2008). Le défi était considérable, d’autant que les acteurs n’étaient pas toujours disponibles et que d’importantes chutes de neige retardaient l’accès aux sites de tournage.
Fin juin, alors que la neige nous cache encore les fameuses grottes Russell, nous réussissons nos premières expéditions. Nous les enchaînons alors jusqu’au 14 juillet, et ce malgré une météo chaotique qui nous tolère 90% des prises, mais qui nous en refuse toujours quelques-unes ;
La « nuit au sommet  » a, elle aussi, été réussie à 90%, même si nous avons tous failli rester bloqués là -haut par un orage de grêle. Descente dans le brouillard, averses à l’arrivée et neige au sommet … nous avons frôlé l’incident.
Néanmoins, toutes les séquences ont pu être tournées et le film a pu être présenté au public au premier trimestre de 2009.
Le synopsis du film
- On festoie devant la Villa Miranda.
- Roger de Monts se prépare à régaler ses amis.
Prologue : quelques images de la première partie nous rappellent les points essentiels du film précédent.
Une nuit au sommet : Henry Russell a réalisé en 1861 sa première ascension du Vignemale. Nous le retrouvons en 1880, au moment où il décide de « vivre  » avec cette montagne et de passer une nuit au sommet.
Débats d’historiens : retour dans le présent pour participer, avec nos amis historiens, à un débat sur le sens du terme « pyrénéisme  ». Ils évoquent également …
… Le percement des grottes du Vignemale : que nous revivons en images pour constater la rudesse du travail des mineurs.
La grotte du Cerbillona : la première grotte est achevée et Russell retourne au Vignemale afin d’en prendre possession.
Musée de Lourdes : nos historiens poursuivent leurs recherches au Musée Pyrénéen et découvrent les photos de l’époque.
La bénédiction : le 12 aoà »t 1884, le père Carrère bénit les grottes en nombreuse compagnie.
La Miranda sur le glacier : les amis de Russell viennent planter une tente devant ses grottes ; ils lui font la fête et le régalent d’un festin assez exceptionnel.
Les historiens sur la Pique Longue : les historiens grimpent au sommet en commentant l’historique de la concession du Vignemale accordée au comte Russell. Ils dominent le vertigineux …
- La cordée du couloir de Gaube.
… Couloir de Gaube : où, le 7 aoà »t 1889, Brulle et ses compagnons vont réussir un pari fou … et écrire la première page de gloire du pyrénéisme de difficulté.
Épilogue : les années passent et, à l’age de 70 ans, Russell réalise sa dernière ascension du Vignemale. Il nous dit toute la tristesse qu’il éprouve, et son ami Brulle ne s’y trompe pas : c’est la fin d’une époque.
Mis en ligne le mardi 2 décembre 2008.