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N° 237

N° 237 – Janvier 2009 – Bulletin pyrénéen n° 479


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Le pic de Gerbats et son reflet dans un des lacs de Barroude. Sur la partie gauche de la photo, on aperçoit le bas de l’Eperon NE. (Photo Philippe Barrère).

Ce nouveau numéro de Pyrénées, disponible dès les premiers jours de janvier 2009 présente en couverture une photo de Philippe Barrère où l’on découvre le site de Barroude en majesté. Il s’agit là du Pic de Gerbats. La photo publiée au dos de ce numéro, signée René Dreuil, propose un autre regard sur ce même site, éclairé aux feux du petit matin, lors d’une belle journée d’automne en montagne. Barroude, on le verra, grâce au travail de Philippe Barrère, occupe dans ce numéro une place de choix.


 

 Sommaire

02 Éditorial par Pierre-Marie Cortella
05 Barroude : deux siècles de conquêtes par Philippe Barrère
29 Le Trois mille de la dernière heure par Gérard Raynaud
33 Heures étoilées par Dominique Dupont
49 Le Pantano d’Irabia (Forêt d’Iraty) par Michel Noblet
53 La Pierre Saint-Martin et Fernand Ravier (1901-1957) par Denise Coustets-Ravier
67 Le réseau de la Fuilla Canalettes, un des plus importants réseaux souterrains des Pyrénées Orientales par Henri Salvayre
75 Pierre Arcencam et les Montaut. Des artisans peintres verriers béarnais méconnus par Piere-Albert Frouté
85 Les soixante ans de Maurice Gourdon aux Pyrénées édités par Jean Ritter par Jean-François Le Nail
88 Russell dans le Bulletin Pyrénéen et dans Pyrénées par Gérard Raynaud
93 Nos auteurs
97 Chroniques par Gérard Raynaud

A lire aussi :
La photo et les mots, p. 4
Trait d’union, p. 48
Vignmale : 22 ans de fonte du glacier d’Ossoue, p. 84
Le courrier des lecteurs, p. 96
 

 Éditorial

par Pierre-Marie Cortella

Retour à la montagne

Ce beau titre, les lecteurs de Roger Frison-Roche l’ont reconnu. Le grand écrivain montagnard signait, avec ce Retour à la montagne, roman éclairé et victorieux, la suite attendue de La Grande crevasse. C’était une façon de remonter la pente, d’arriver jusqu’au printemps, de renaître après les larmes, de sortir de la crise par le haut.

On nous prédit pour 2009 des moments difficiles. Notre monde ne tourne plus très rond, ce qui, après tout, n’est pas une nouveauté. Mais les grands basculements du passé ne sont que des points de repère tandis que les convulsions qui nous secouent ne sont ni virtuelles ni à contempler sur les rayonnages de notre Histoire. La crise, comme un tsunami annoncé, aurait-elle la bonté d’épargner le milieu montagnard comme le nuage de Tchernobyl avait – disait-on – évité de franchir nos frontières en 1986 ? Non, bien sûr. Et pourtant, il y a quelque chose de rassurant dans cette idée du retour à la montagne, très au-dessus des gesticulations, des angoisses et des misères qui nous terrassent. Il s’agit bien de prendre de la hauteur pour regarder le monde, pour s’élever sans rien renier de notre humaine condition, pour s’en tenir à des valeurs qui ne sont pas celles de la bourse.

Ce nouveau numéro de Pyrénées est justement très montagnard et pyrénéiste. Il prend d’abord la direction de Barroude, haut lieu du pyrénéisme s’il en est. C’est un jeune homme qui nous entraîne vers ces parois exceptionnelles, à l’envers du cirque de Troumouse. Il s’appelle Philippe Barrère et il exerce ce beau et nouveau métier d’accompagnateur en montagne. Les Pyrénées sont chez lui une passion au point qu’il l’annonce clairement sur le site internet qu’il a créé(1). Quand il lui a fallu affronter le jury pour obtenir son Brevet d’Etat d’accompagnateur, il est arrivé avec Barroude sous le bras, un épais mémoire qui raconte deux siècles de conquêtes par les Pyrénéistes. On y croise les officiers géodésiens Peytier et Hossard, au début du XIXe siècle, Alphonse Lequeutre(2), Henry Russell naturellement, le baron Bertrand de Lassus, Lucien Briet, puis au XXe siècle, Maurice Heid, Jean Arlaud, Ludovic Gaurier, et dans les dernières décennies Jean et Pierre Ravier, et Lysette Ravier, leur sœur aînée, ainsi que Christian et François Ravier, fils respectifs de Jean et de Pierre, Raymond Despiau enfin. Quel tableau d’honneur pour Barroude ! Tous les grands noms du pyrénéisme ou presque sont ainsi rassemblés sur ces voies magnifiques. Merci à Philippe Barrère de nous avoir confié son travail, que nous ne pouvons publier dans son intégralité, mais dont nous avons extrait les moments les plus forts. On lira notamment le récit écrit spécialement pour notre accompagnateur par Raymond d’Espiau de la première ascension de la voie centrale de la Paroi du Lac en juillet-août 1974.

Montagne encore avec une nouvelle qui n’est plus un scoop : la révélation, par des grimpeurs catalans, de l’existence quelque part sur la chaîne des Pyrénées d’un sommet de plus de 3000 mètres d’altitude qui avait jusque là échappé à (presque) tous les répertoires. Les « collectionneurs » de sommets inédits peuvent donc noter que la « Tour Cordier », altitude 3049 mètres, plantée au beau milieu du glacier de la Maladeta, mérite sans aucun doute d’être épinglée à leur palmarès. Certes, on peut encore discuter sur le fait de savoir s’il s’agit d’un sommet à part entière ou s’il doit être considéré comme uni au Pic Cordier. En tout cas, pour nos amis catalans, la cause est entendue !

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Du Tozal de Vasones, la béance d’Añisclo,
et le Haut-Aragon de mes rêves.
(Photo D. Dupont).

Montagne toujours mais versant sud. Avec « Heures étoilées », Dominique Dupont, d’une plume et d’un objectif sensibles nous invite à le suivre dans une série d’aventures solitaires qui ont pour théâtre le Haut-Aragon. Son itinéraire est chargé de références et d’émotions, de lumières, de couleurs rares et d’images qui font envie. Est-il vraiment seul tout au long de ses « heures étoilées », de ses bivouacs, de ses épreuves sous les orages ? Il cite volontiers Franz Bartelt qui suggère que la solitude est « la façon la plus féconde d’entendre parler de soi ». Mais toute tentative pour faire partager cette quête du marcheur et du montagnard qui cherche et se cherche mérite le détour, elle n’est jamais vaine.

Il ne nous a pas échappé, à Pyrénées, que l’année 2009 marquait le centième anniversaire de la disparition du Comte Henry Russell-Killough. Russell est d’ores et déjà présent dans ce numéro, d’abord dans le document sur Barroude, comme indiqué plus haut, mais aussi dans notre rubrique « Bibliographie pyrénéenne » puisque Gérard Raynaud a recensé la totalité des articles écrits par Russell et ceux consacrés à Russell depuis plus d’un siècle dans le Bulletin pyrénéen et dans Pyrénées. Autre figure originale du pyrénéisme, Maurice Gourdon est remis en lumière par Jean Ritter. Grâce à lui, le public va pouvoir enfin lire « Soixante ans aux Pyrénées », de Gourdon, texte resté jusqu’à présent inédit.

Et puisque nous sommes au début de l’année et qu’il est d’usage de formuler des vœux, en voici un : que notre revue qui, hors même de tout contexte de crise mondiale, rencontre parfois des difficultés de tous ordres, poursuive sa longue route sans trop d’encombres. Il doit être dit et répété que Pyrénées n’est la propriété de personne en particulier mais bien la propriété collective de ses lecteurs. Pour survivre, malgré les turbulences du temps, notre revue a besoin d’améliorer sa diffusion et de renouveler en permanence son lectorat. L’âge des lecteurs de Pyrénées, ce n’est un secret pour personne, est très majoritairement ancré au delà de cinquante ans quand ce n’est pas soixante ou soixante-dix ans. Merci pour cette fidélité exemplaire. Pour autant, préparer l’avenir suppose aussi de trouver de plus jeunes lecteurs afin d’élargir notre base et de dynamiser la pyramide des âges. Vous seuls, amis lecteurs qui nous accompagnez depuis tant d’années, pouvez nous y aider, en abonnant quelqu’un de votre entourage, un fils ou une fille un neveu, une nièce, l’un ou l’autre de vos petits enfants… N’hésitez pas, Pyrénées a plus que jamais besoin de vous. Bonne année.

(1) Rendez-vous sur www.pyrenees-passion.info.
(2) Voir dans Pyrénées, n° 234, l’article de Silvio Trevisan : « Le modeste Alphonse Lequeutre ».

 

 Présentation des articles

BARROUDE : DEUX SIÈCLES DE CONQUÊTES , par Philippe Barrère

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Couverture P. 4 : La muraille et le lac de Barroude aux premiers feux d’une matinée d’automne.
(Photo René Dreuil).

L’article de Philippe Barrère reprend dans ses grandes lignes le travail qu’il a présenté pour l’obtention du Brevet d’État d’accompagnateur en moyenne montagne. Ce mémoire sur Barroude, haut lieu du pyrénéisme , offre une synthèse très juste de l’histoire de la conquête de ces parois magnifiques en même temps que des portraits attachants de leurs « conquistadores ».
Tout commence avec Peytier et Hossard, les officiers géodésiens, en 1825 et 1826. L’histoire se poursuit en 1869 avec Alphonse Lequeutre dont Pyrénées, sous la plume de Silvio Trevisan, a proposé le portrait dans le numéro 234. Suivent naturellement Henry Russell en 1874, Bertrand de Lassus en 1892, Lucien Briet en 1897, Maurice Heid en 1913, Jean Arlaud dans les années 1920 et jusqu’en 1937, Ludovic Gaurier en 1930. Après la guerre, pendant une quarantaine d’années, les frères Ravier et divers compagnons occuperont le terrain. Entre temps, Raymond Despiau, en juillet 1974, aura réalisé la première ascension de la voie centrale de la Paroi du Lac à la pointe 3028 de Barroude dont il nous livre le récit original. Un croquis très précis des Ravier montre les différentes variantes sur la paroi.
Cette contribution de grande qualité de Philippe Barrère, nouveau promu dans l’ordre des accompagnateurs en montagne, éclaire le site de Barroude d’une lumière renouvelée et fort utile pour aborder certains chapitres de l’histoire du pyrénéisme. Notre auteur, précisons-le, anime aussi le site internet : http://www.pyrenees-passion.info/

LE TROIS MILLE DE LA DERNIÈRE HEURE, par Gérard Raynaud

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La tour Cordier et les Pics Occidentaux.
(Photo Miguel Angulo).

Question pour un Quiz pyrénéen : combien compte-t-on de sommet de plus de trois mille mètres dans les Pyrénées ? Ceux qui connaissent la réponse n’ont pas nécessairement gagné car, selon des grimpeurs catalans, il convient aujourd’hui d’ajouter la « Tour Cordier », 3049 mètres, plantée au milieu du massif de la Maladeta.

Faut-il considérer ce sommet comme un 3000 à part entière ou fait-il partie du Pic Cordier ? La question est posée mais peut-elle être tranchée ? Les Espagnols semblent avoir fait leur choix.

HEURES ÉTOILÉES, par Dominique Dupont

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Depuis la Peña Montañesa vers la Tuca.
Magie de l’instant.
(Photo D. Dupont).

Dominique Dupont, est, à l’évidence, un solitaire. Ses « heures étoilées » sont à la fois un récit d’aventures montagnardes et de méditation. C’est le soir, c’est la nuit, c’est le petit matin au sortir d’un bivouac dans les montagnes du Haut Aragon.

Ses photos dans des nuances et des lumières rares illustrent bien le propos sensible et sensuel. La solitude, interroge-t-il, à l’instar de Franz Bartelt, ne serait-elle pas « la façon la plus féconde d’entendre parler de soi » ?

LE PANTANO D’IRABIA, par Michel Noblet

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Irabia, du sud au nord.
(Photo M. Noblet).

« Sur le versant méridional des Pyrénées, la province de Navarre présente à défaut de lacs naturels, divers plans d’eau artificiels appelés embalses, pantanos ; urteguia en basque. Ainsi, près de la frontière, trouvera-t-on celui d’Eugui, longé par une route forestière et, plus à l’est, le Pantano d’Irabia ».

C’est ainsi que Michel Noblet introduit son propos sur ces sites à découvrir. Le tour du lac d’Irabia constitue une promenade presque horizontale de treize kilomètres, soit une randonnée tout à fait abordable !

LA PIERRE SAINT-MARTIN ET FERNAND RAVIER (1901-1957), par Denise Coustets-Ravier

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Trou du Renard, une des salles d’accès à la rivière souterraine Saint-Vincent.
(Photo D.R.).

Ravier Fernand est un homonyme des Ravier qui ont illustré avec maestria la belle histoire du pyrénéisme. Fernand Ravier était ingénieur hydrologue EDF aux usines de Pierrefitte. C’est lui qui étudia et dressa la carte des rivières souterraines de La Pierre Saint-Martin. Il côtoya les représentants les plus illustres du pyrénéisme spéléologique, Norbert Casteret notamment.

À travers le texte d’une étonnante et précise communication faite par Fernand Ravier à Paris à la Société électrochimique, nous nous approchons d’un personnage singulier, celui qui, selon Michel Douat, posa les bases théoriques de tous les mécanismes de circulation des eaux souterraines du massif de La Pierre Saint-Martin. L’actualité de la Salle de la Verna nous donne l’occasion de rendre à Fernand Ravier, sourcier visionnaire, la reconnaissance qui lui est due.

LE RÉSEAU DE FUILLA CANALETTES, par Henri Salvayre

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Réseau Fuilla Canalettes.
(Photo H. Salvayre).

Spéléologie encore avec cette étude d’Henri Salvayre sur le réseau de Fuilla Canalettes, au pied du Canigou, l’un des plus importants réseaux souterrains des Pyrénées Orientales. De la découverte de la grotte, en 1954, très médiatisée pour l’époque, à aujourd’hui, l’histoire de Fuilla Canalettes a avancé.

Henri Salvayre nous la retrace avec le talent et les connaissances de l’acteur. Passionnante aventure.

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Moncaup, Vitrail (Soldat tué en 1914-1918).

PIERRE ARCENCAM ET LES MONTAUT, DES ARTISANS PEINTRES VERRIERS BÉARNAIS MÉCONNUS,
par Pierre-Albert Frouté

Pierre Arcencam, de Pau, et les Montaut d’Oloron Sainte-Marie, nous sont révélés par Pierre-Albert Frouté.

Notre auteur raconte l’aventure artistique et artisanale de ces maîtres verriers béarnais et dresse, avec l’illustration nécessaire, l’inventaire de leurs œuvres dans les églises de la région.

BIBLIOGRAPHIE PYRÉNÉENNE : LES « SOIXANTE ANS AUX PYRÉNÉES » DE MAURICE GOURDON, édités par Jean Ritter

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Maurice Gourdon, portrait-charge de Chauvière, 1881.
(Photo D.R.).

Jean-François Le Nail , dans sa présentation critique du dernier ouvrage de Jean Ritter, souligne l’intérêt très particulier de ce livre où l’on peut lire, sans fréquenter les bibliothèques introuvables, ce texte inédit de Maurice Gourdon.

Jean Ritter, bien connu des lecteurs de Pyrénées, ne se contente pas de transmettre ce texte, il s’intéresse aussi à la personnalité de Maurice Gourdon et l’on sait que le sujet est riche.

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RUSSELL DANS LE BULLETIN PYRÉNÉEN ET DANS PYRÉNÉES


Il y a cent ans, mourrait celui qui donna ses lettres de noblesse au pyrénéisme. « Pyrénées » apparaît comme étant la publication la mieux placée pour célébrer cet anniversaire.

Nous commençons, grâce à Gérard Raynaud , par dresser l’inventaire des textes d’Henri Russell publiés dans le Bulletin Pyrénéen qui fut l’ancêtre de Pyrénées. Puis il y eut tous les écrits consacrés à Russell après sa mort et dont Pyrénées s’honore d’avoir été le premier éditeur. Russell n’a sans doute pas fini de faire parler de lui…

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