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CARNET N° 1 (1932 – fin juillet 1978)

CARNET N° 1
(1932 – fin juillet 1978)


TOUTE REPRODUCTION DE CE CARNET EST INTERDITE SANS AUTORISATION DES AYANTS-DROIT

On peut lire sur la deuxième de couverture de ce premier carnet :
« Mes jambes sur quelques chemins et tant d’images pour mes yeux.
Villages des clochers et des simples courages, puis le sentier des clairs matins où mon ombre passa.
Espace aux durs dessins que mon corps traversa, neige écrite un instant des signes de ma trace, et la cime tenace où culmina mon jour.
Dons du génie d’habiter, dons aussi du chaos, seuil de l’inhabitable ».

On peut lire sur la première page :

Henri Ferbos
1920 -

(Année de la mort d’Henri Passet*)
CARNET DE COURSES

« J’ai commis là plus d’un péché d’orgueil : jamais l’humilité ne monte si haut ».
Russell, « Souvenirs d’un montagnard » (339)

On peut lire en haut de la page 2, en préambule à la relation des courses, cette citation :
« Il n’y a rien, dans ce regard, de la mélancolie des choses qui finissent. Dirions-nous, en effet, que notre excursion s’achève ? N’existe-t-elle pas plus dans les impressions qui durent que dans le fait qui passe ? Notre organisme aurait peine à la prolonger ; du souvenir, nous ne nous lasserons jamais ».

Les cinq frères Cadier*, « Au pays des isards », onzième journée, page 33.

1928.

Lourdes, Pic de Jer et lac de Gaube.... en pélerins.

1930.

Hèches, Le Pourassa (960 mètres).

1931.

Pourassa, Arneille (1317 mètres).

1932.

En famille :

1/. Caillaouas avec la cousine Marie.

2/. Rioumajou, col d’Ourdissétou, coucher dans le foin à « l’Hospice ».

3/. Col d’Aubert (2501 mètres), coucher à Orédon dans une cabane de berger à l’amont du lac.

4/. Bassia de Hèches : départ à minuit avec le berger Béguet pour le lever du soleil au sommet (1900 mètres).

1933.

5/. Vallée du Badet. Deuxème Bassia. Sommets autour de Hèches : Colantigue (1721 mètres), Arneille (1317 mètres), Mont Castéra (1577 mètres).

1934


 
 

Photo de jeunesse, en août 1934, dans le jardin de la maison familiale des Ferbos, à Hèches (Hautes-Pyrénées). De gauche à droite : Arlette Villot, fille d’un avocat parisien, en vacances en vallée d’Aure ; Charlotte Bahus, future épouse d’Henri Ferbos ; Denise Lemée, dite Ninette, future épouse de Jacques Ferbos ; Jacques Ferbos (18 ans) portant sur ses épaules son frère Henri (15 ans) ; Colette Baudon, membre d’une famille de la vallée d’Aure très amie des Ferbos ; Félix Bazerque, ami d’enfance des frères Ferbos à Hèches (son frère Paul sera plus tard maire de la commune) ; et Monette, sœur d’Henri et de Jacques Ferbos.


 
 
 

6/. 18-20 août. De Fabian (à Aragnouet, arrêt chez « Péclose » avec Mounicq*) , port de Cambieil, Pic des Aguilous (2976 mètres) ; descente sur Gèdre sous l’orage ; remontée à Héas ; brouillard à l’Aguilous ; coucher dans une cabane de pierres sèches à ras de terre, toit formé de dalles de schiste et de mottes de terre, très archaïque ; le berger n’avait jamais vu d’appareil photo. Retour à Fabian par la Hourquette de Héas. (Avons deux vipères dans ma boite de poule-au-pot dans le sac...)

7/. Troisième Bassia.

8/. Orédon ; demi petit pic des Halharisès.

9/. Coucher dans le beau refuge de Caillaouas. Le 10 septembre, le Spijeoles (3066 mètres). Premier 3000 avec l’abbé Cantet* et la famille Baudon*. Glace dans le couloir de la brèche, retour par Espingo.

10/. Lustou (3023 mètres). De Frédancon, avec Jacques et André Baudon, le 14 septembre. Brouilllard au sommet . Deuxième 3000.

(Dix-sept jours en montagne. Neuf sommets, dont deux 3000).

1935

11/. 11 juillet. Avec Cantet et Jean Baudon, le Pic Méchant (2944 mètres). Montés par le sud depuis le Plan d’Aragnouet. Chute dans la ramasse à la descente du couloir nord vers le vallon d’Estaragne.

12/. 19 juillet. Arbizon (2831 mètres). Camp au-dessus des granges de Lurgue. Avec Jean et Pierre Baudon. (On part trop à droite ; couloir raide).

13/. 24 juillet. Gourdon (3042 mètres, troisième 3000). Départ d’Hèches en vélo. Refuge Caillaouas fermé... Entrée par effraction... Nuit d’orage. Après le Gourdon, on repart vers le Pic du port d’Oo. Menace d’orage. On renonce. En traversant le déversoir du lac des Iselots, je perds mon piolet. Baignade pour le récupérer, d’où descente en slip jusqu’à La Soula.

14/. 29 juillet. Tente à Loustallat. (Portés jusqu’à Eget par la Rosengard du curé d’Hèches, l’abbé Crouau). Eget-Loustallat, en portant la tente à deux sur un piolet...

30 juillet, Pic Long (3194 mètres, quatrième 3000). Lever 4 heures. On rate le chemin pour longer Cap de Long. Escalade sur rhododendrons, traversée de dalles au-dessus du lac... (chutes). Retour à la tente, 16h30. On transporte le camp aux Laquettes. 20h30.

15/. 31 juillet. Néouvielle (3092 mètres, cinquième 3000). Montée directe dans le ressaut qui domine la rive droite du lac d’Aubert (!) Continuons par le glacier de Ramougn et la petite face ouest. (Descente douloureuse pour Jean Baudon qui, en short, a les jambes brûlées de coups de soleil).

16/. Quaïrat (3059 mètres, sixième 3000). 6 août, montée aux granges d’Astau par le col de Peyresourde, dans la petite 5CV Citroên de l’abbé Cantet. On plante la tente près du refuge d’Espingo démoli cet hiver par une avalanche.

7 août, départ sous la pluie ; sommet magnifique sous un ciel d’orage ; retour rapide. A Astau, je bois mon premier Pernod (15 ans).

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Course 17-Gourgs blancs
16 août 1935.
Deux sœurs d’Henri Ferbos
( Lilette et Monette), sa future belle-sœur (Denise) et son futur beau-frère (René Berge).

17/. Gourgs Blancs (3131 mètres, septième 3000. Familiale avec Lilette*, Denise*, Monette*, René*). 15 août, départ dans le camion de Paul Bazerque (M. Paul, maire d’Hèches, « le maire quand même », réélu après avoir été « cassé » par le préfet). Arrivé au refuge de Caillaouas vers 20 heures. Ledormeur* (il a alors 68 ans, voir son récit dans « Pyrénées », n°5, mars 1951) et Bagnérés* se désaltèrent sur la terrasse en chantant des chansons paillardes. Ils viennent de faire le grand tour Gourgs Blancs/Pic du port d’Oo/Gourdon/Spijeoles. Très sympathiques. On découvre les secrets du « théodolite » (son parapluie) et l’usage de la panne du piolet pour trancher les têtes des vipères... Soupe excellente du gardien Pouy qui gardait Espingo l’année dernière. Nuit charmante... Je sers de chaperon à Monette et René...

16 août. Larmes de Monette dans la cheminée de la brèche... Denise rit... Sommet 11h30. Temps splendide. On mettra la corde pour la descente de la cheminée. (Grand rapace survolant le sommet). Retour de luxe : maman a envoyé une voiture de Brunet* pour nous prendre à Tramezaygue.

18/. Batoua (3035 mètres ; huitième 3000). 20 août. On laisse la famille au Rioumajou. Départ 7h45. Sommet 11h45. Descente en 1h30. (Avant Tramezaygue, on retrouve maman, l’oncle Joseph*, Daniel* et Jeanne* et Suzanne* montés en plusieurs voyages avec la « citronnelle »...). Nous continuons à pieds jusqu’à Saint-Lary. C’est la grande forme.

19/. Campbieil (3175 mètres, neuvième 3000). 27 août. L’oncle nous monte jusqu’à Fabian. En deux heures, sommes à Orédon.

28 août, départ 6 heures. Arrivons à 10 heures au sommet dans une tempête, à quatre pattes. Le vent renverse le cairn. Il neige. Grand froid. On farniente à Orédon où le soleil est revenu.

29 août. Pour corser la descente à Fabian, on remonte la grande cascade de Couplan. (PS : je conduis la 5CV de Fabian à Guchen).

20/. Pointe Ramougn (3010 mètres, dixième 3000). Cf. l’article de Jacques* dans le bulletin de la section du sud-ouest du CAF, n°15, avril 1936.

6 septembre. Départ d’Hèches en vélo 13h30. Arreau 14 heures. Fabian 16 heures. On laisse les vélos chez Fouga. On repart à 16h45. Orédon 19 heures. Au chalet-hôtel, une bande chahute après minuit. Jacques en appelle à l’art. 3. Colère. Huée des « touristes ».

7 septembre. Départ 5h45. 7 heures, déversoir d’Aubert. On monte direct vers la petite face est. Escalade facile. On attend un solitaire égaré (un nommé Turiault, Parisien, dessinateur chez Renault). 12 heures, sommet. C’est l’enthousiasme. (« Avons-nous fait une première ? » !). 16h35, retour au chalet. On engueule le gardien pour la nuit sans sommeil... A Fabian, chez Fouga*, il n’y a plus qu’un seul vélo... On le récupérera... (Jacques descendra seul, remontera depuis Tramezaygue après avoir croisé le car qui remonte mon vélo sur son toit !) On redescend ensemble à pleine vitesse : devant l’hôtel Courège, à Eget, mon pneu avant éclate... Je reste seul à l’hôtel.

21/. Bassia (quatrième fois). En famille, par Beyrède. On construit un grand cairn, on y met un registre. Exercices de rappel sous le sommet...

22/. Pic de Sarrouès (2836 mètres), Pic d’Aret (2940 mètres). 24-25 septembre. Avec Ledormeur (68 ans), Bagnérés, etc (NDLR : Fourcade, de Tarbes, et l’abbé Cardénac, d’Auch, a rajouté Henri Ferbos dans la marge) et Jean Baudon. Par Barricave. Douze heures de course + retour à pieds jusqu’à Sarrancolin (22 kilomètres), stop de Bourisp à Arreau. Récit de Ledormeur dans la Dépêche du 9 octobre 1935. (NDLR : la relation de cette course est illustrée par un croquis signé Jacques Ferbos, frère d’Henri).

(Vingt-et-un jours en montagne. Treize sommets dont huit 3000).

1936

23/. 23 février, premier essai de ski à La Mongie, le 24 à Peyresourde, le 25 à la cabane de Piau. (Pas de « stations », pas le moindre remonte-pente).

24/. 16 et 17 juillet. Pic d’Aulon (2738 mètres), Pic de Cettiou (2588 mètres). Avec Jean Defos du Rau* et Jean Baudon. Partis pour le Pic d’Aulon... nous nous retrouvons au sommet du Cettiou (discussion orageuse entre Jacques et Jean Baudon). Nous suivons la crête (nous la longeons en contre-bas et remontons un couloir raide) jusqu’à l’Aulon et la Porte de la Paloume. (Lever 4 heures, départ 5h20, Cettiou 7h50, Aulon 10h15. Un peu d’escalade sur les rochers du versant nord. Retour aux tentes 15 heures. La nôtre avait eu un mât cassé dans la nuit vers 2 heures du matin...)

25/. 20 juillet. Col de Peyresourde en vélo. A la descente, accident de Gustave Larrieu* (piolet dans les rayons de la roue avant, même coup pour Jacques un peu plus bas mais à la roue arrière). La gourde de vin en peau de bouc a éclaté, d’où une mare rouge sang sur la route qui nous fait croire un instant qu’il est gravement blessé. Jean Baudon raccompagne Gustave par Luchon. Le reste de la troupe se retrouve vers 18h20 (pluie) à Espingo. Inaugurons le nouveau refuge ; il n’a pas encore toute sa toiture et il n’y a qu’un carré de plancher tout juste suffisant pour nous quatre.

21 juillet. Crabioules (3115 mètres, onzième 3000 ; on se trompe de cheminée à la descente : corde) et Royo (3052 mètres, douzième 3000).

22 juillet. Tusse de Montarqué (2896 mètres) et Seilh de la Baque : 1er sommet (Cap de), 3098 mètres, 9h25, treizième 3000 ; 2ème sommet, 3103 mètres, 10h05, quatorzième 3000 ; 3ème sommet (Grand), 3109 mètres, 10h25, quinzième 3000 ; 14h35, brèche des Gourgs Blancs, Pic du Port d’Oo ou Pic Jean Arlaud (3065 mètres, seizième 3000).

23 juillet. Pic Perdighero (3220 mètres, dix-septième 3000). Brèche du Portillon. Partons seuls pour le Pic du Portillon (3044 mètres, dix-huitième 3000). On utilise la corde. Quatrième nuit à Espingo.

24 juillet. Repassons le col de Peyresourde en vélo (avec deux sardines chacun dans l’estomac... et en portant en pièces détachées le vélo de Gustave Larrieu). Crevaison. Vers 15 heures à Hèches. On mange !

26/. 28 juillet. Fabian en vélo. Orédon. Rencontre du R.P. Dieusède* (NDLR : la bonne orthographe est Dieuzaide) et de son groupe du camp Bernard-Rollot*. Jean Defos nous rejoint, il vient de la Géla.

29 juillet. Lever 4h20. Brouillard. 11H15, Pic Badet (3160 mètres, dix-neuvième 3000). Très beaux cristaux de glace sur le cairn. Descente puis remontée à la Hourquette de Bugarret (tout en neige). Descente sur Couyela det Mey en plein brouillard. Remontée au refuge Packe (2509 mètres ; admirons le flair de Jacques...) Retrouvons deux garçons et une jeune fille rencontrés hier. Très sympas. (Ils s’appellent Constant).

30 juillet. Grand froid (l’eau a gelé). Brouillard. Il neige. Renonçons aux Trois Conseillers. Repassons la Hourquette. A Fabian, chasseurs bredouilles d’une battue à l’ours. Vélos. Jacques en a asssez. Je rentre seul sous une pluie torrentielle.

27/. 3 août. Gavarnie. On loge chez Caussieu, « Café-restaurant des Cascades ». (La servante était rousse...)

4 août. Lever 5h45. Brouillard. On trouvera quand même la Hourquette d’Alans et la borne de Tuquerouye. Couloir facile. Sommes au refuge à 11h25 (2819 mètres). Vent glacial. On repart pour l’Astazou à 12h20. Sous le col Swan, on rencontre encore les deux garçons et la jeune fille d’Orédon et de Packe (troisième rencontre de pur hasard !) La fille est une très jolie blonde. Sommet Grand Astazou 13h30 (3071 mètres, vingtième 3000), Petit Astazou (3012 mètres, vingt-et-unième 3000). Retour refuge vers 15 heures. (Les Despouy avec le guide Pujols). Repas abondant. Bonheur !

5 août. Partons les premiers à 5h10. Dans le Cylindre, au premier ressaut, taille dans une coulée de glace. On laisse les sacs au col. Sommet du Mont Perdu (3335 mètres, vingt-et-unième 3000 -NDLR : en fait, c’est le vingt-deuxième, Henri Ferbos s’est trompé dans la numérotation- à 8h40). Grand froid. Cylindre (3328 mètres, vingt-deuxième 3000 -NDLR : nous respectons la numérotation décalée de l’auteur- 10h25-11h20. (Quatrième rencontre avec les Constant). Marboré (3253 mètres, vingt-troisième 3000), 12h25-12h40. Pic Brulle (3157 mètres, vingt-quatrième 3000, pic oriental de la cascade). Pic central (3093 mètres, vingt-cinquième 3000). Pic occidental (3085 mètres, vingt-sixième 3000). Col de la cascade, 14h15-14h45. Tour (3017 mètres, vingt-septième 3000), 15h15. Casque (3005 mètres, vingt-huitième 3000), 16h40. Brèche de Roland. Abri Gaurier* (2800 mètres), 18h40. La faim (boite de maquereaux avec nouilles crues : elles n’ont pas cuit dans la neige fondue), le manque d’eau, les choucas, nuit rude... Au matin le jour à travers la murette de pierres qui nous servait de porte.

6 août. Réveil à 7h30. Choucas morts de froid ?? 8h10, départ pour le Taillon (3144 mètres, vingt-neuvième 3000), 9h30. Gabiétou (3031 et 3033 mètres, trentième 3000), 10h40. Retour à l’abri Gaurier 12h55. Arrivée Gavarnie 15 heures, par les « échelles des Sarradets ». Repas formidable sur la terrasse de l’hôtel Caussieu d’où l’on voit les crêtes du cirque. (Irons-nous au Vignemale demain ?)

7 août. Caussieu nous descend à Luz dans sa vieille Renault 1900... Impressionnant.
(PS : du Mont Perdu au Taillon, à vol d’oiseau, il n’y a que 7,500 km).

28/. 12 août. Hèches, 14h15. Loudenvielle, 16 heures. On y laisse les vélos. Refuge Caillaouas 20h15. Pouy n’est plus là, le refuge est gardé par un jeune ménage espagnol (elle, était bonne à Orédon l’an passé). Accueil chaleureux. Bonne bouffe...

13 août. Départ 6h15. Belle Sayette (2815 mètres), 8h10. Hourgade (2966 mètres), 10h10-11h35. Descente au flair par les lacs de Nère et Lourtiga. Hospitalité cordiale à Loudenvielle (Byrrh). Crevaison Jacques. A Hèches, on trouve les photos de Gavarnie.

29/. 18 août. Mauvais temps, on monte quand même à Sarrancolin. On repart avec Adolphe et Jean-Louis Cantet*. 13 heures, soleil. Arrêt à la bonne source en contrebas avant le Piau. Les abbés marchent en lisant leur bréviaire... 16 heures, Hourquette de Héas. Cabane de l’Aguila. 19h45, sanctuaire de Héas. Les abbés y coucheront. Jacques et moi, on aura une petite chambre chez Lavignole. (Très jolie).

19 août. 4h30. Nous servons la messe aux deux abbés. Départ 6 heures. On s’égare dans un mauvais ressaut herbeux. 9 heures, col de la Sède. Près du Gerbats, nous comptons sur la crête vingt-deux isards. Sommet (2920 mètres), 10h50. Pic Heid (3022 mètres, trente-et-unième 3000). Pic de Troumouse (3085 mètres, trente-deuxième 3000). Pic de Serre Mourène (3090 mètres, trente-troisième 3000). Pour ne pas redescendre, Jean-Louis et moi nous mettons dans un mauvais pas... Munia (3133 mètres, trente-quatrième 3000), 14h15. Descente du glacier et du grand couloir entièrement en ramasse. Belle source. Long farniente. Héas 17h40. Le chapelain nous invite ; dîner excellent et abondant, entre un apéritif-tilleul et un digestif-tilleul.

20 août. Casse-croûte à la source des Colombes. Jacques pavoise son sac de fleurs... Col de la Géla. Sommet (2851 mètres), 11h10. Hourquette de Chermentas. Descente par la vallée de la Géla. Sur le chemin, les abbés reprennent leur bréviaire... On reprend les vélos à Fabian. Dîner au presbytère ; servis par la maman Cantet (image de la « bonté-sévère » – neuf enfants).

30/. 25 août. Beau temps. On part avec l’abbé Jean-Louis et Ribaut. Le Père Ribaut* nous monte en voiture à Fabian. Le luxe ! Il fait très chaud, on farniente devant la cascade de Couplan. Hourquette, 17h15. Refuge Packe, 18h10. Nous trouvons Ledormeur et Fourcade. (Voir la Dépêche du 27 septembre 1936).

26 août. Réveil 6 heures. Coume de l’Ours (2855 mètres). Nous quittons Ledormeur. Turon de Néouvielle (3035 mètres, trente-cinquième 3000), 8h25. Trois Conseillers (3039 mètres, trente-sixième 3000). On renonce à l’arête sud du Néouvielle. Retour par la brèche Chausenque. Aux laquettes, les truites pullulent...

31/. 8 septembre. Montés de Fabian à Loustallat en trois heures avec Adolphe Cantet, Ribot*, Bagnérés et Jean Baudon. On revient au refuge Packe. En grande forme, Jacques et moi partons en avant pour faire le Mont Arrouye (2778 mètres). Retour au refuge 19h45.

9 septembre. Départ 5h50. Coume de l’ours (bis). Du col de Coume Estrète, Jacques et moi coupons vers la brèche des Trois Conseillers en traversant le glacier de Maniportet. Les autres font la crête. 10 heures. A la brèche, discussion pour et contre la corde. Les « contre » l’emportent malgré Jacques et moi. Arête sud du Néouvielle façon « anarchique »... L’abbé et Ribot* font un peu n’importe quoi. Nous les jugeons forts, mais très imprudents. Au passage de la « boîte aux lettres », on trouve une plaque des Chemins de fer : « Ne pas se pencher au dehors » ! Sommet du Néouvielle, midi (deuxième fois). Retour à Packe par la brèche Chausenque. On y est rejoints par un groupe du genre Compagnons de St François, farfelus et musiciens. Nuit à onze dans un refuge pour quatre !!

10 septembre. 5h50. On descend vers Couyela det Mey. Lac Tourrat, 7h25. Pic de Bugarret (3036 mètres, trente-septième 3000). 9h20, arête ouest du Pic Long (3194 mètres, deuxième fois). 11h50, par l’arête ouest. Horreur ! On se retrouve seize au sommet ! Corde à la brèche, mauvaise rimaye. Puis ramasses exceptionnelles jusqu’au dernier ressaut au-dessus de Cap de Long. L’arête est des Trois conseillers commence à nous interroger. L’an prochain, peut-être ? Sommes à Hèches à 21 heures.

32/. 17 septembre. Avec Adolphe et Dominique Ribot*, on s’égare dans le brouillard à la Hourquette d’Ancizan, puis dans le cirque d’Escalère. Croyant aller vers le couloir nord du Petit Arbizon, nous nous engageons dans un couloir nord du grand. Avec mes souliers décousus et trempés d’eau glacée, je gèle... Il faut renoncer. Jacques redescend avec moi. (Les autres s’entêtent). Nous finissons modestement une saison magnifique : trente sommets de 3000, vingt-huit jours en montagne.

(Total : cinquante-neuf sommets, dont quarante de 3000 et trente-huit différents).

1937

33/. Malgré mon échec au bac, maman m’a offert sac à armature neuf et souliers neufs. Je pars seul de Bordeaux (à la gare, présence de la guerre d’Espagne...). On plante deux tentes à Arrémoulit. Il y a les deux Cantet, Bagnérés et Jean Baudon. (Jacques est retenu à Bordeaux). Lac très glacé, beaucoup de neige.

12 juillet. Balaïtous par la grande diagonale. A l’aller et au retour, on fait des acrobaties dans de mauvais ressauts « pour ne pas perdre de la hauteur ». On reste deux heures au sommet (3146 mètres, trente-neuvième 3000). Retour aux tentes, 16h30. Baignade dans un trou de la glace du lac. (Photo).

13 juillet. Ariel par le couloir de la brèche entre grand et petit Ariel. Très raide. On progresse entre neige et rocher de la rive droite. Sommet (2823 mètres). On en jouit longuement. Descente. On remonte au « petit » ou « faux Ariel ». Un isard se laisse surprendre à quelques mètres. Je prends avec Adolphe (NDLR : Adolphe Cantet) un couloir raide en ramasse, les autres taillent des marches. A 14 heures, les tentes. Le soir, surprise : Louis Robach* arrive avec un compagnon. C’est un beau vieil homme. (Il n’avait que 66 ans). Cantet l’avait déjà rencontré. Conversation passionnante. C’est un « original » grand bourgeois 1900. Sa carte de visite : « Louis Robach, Alpiniste, Astronome, Chirurgien dentiste. L’alpiniste reçoit tous les jours, l’astronome toutes les nuits, le chirurgien dentiste entre temps. N’a pas d’auto. « In nubiculis » ; pied à terre à Montréjeau ». Orage, grêle. On rentre les tentes dans le refuge.

14 juillet. Réveil 5 heures. On va au Palas, voie normale. Pente de glace raide dans la cheminée. Sommet (2976 mètres). Mer de nuages. Balaïtous, Frondella et « arête Robach » dégagés. On descend par l’arête nord (des Géodésiens). Robach demande la corde, vu « qu’il a des enfants en bas âge ». Retour à Arrémoulit. Bagnérés doit rentrer à Toulouse. On repart donc vers 16 heures par la voie Orteig, le col d’Arrious et Soques. A Gabas, on fait sensation : barbes de quatre jours, vêtements mis à mal. On prend tout de même les Pernod... à l’Hôtel des Pyrénées. Retour auto à grande vitesse.

34/. 28-29 juillet. Pics de Clarabide (3022 et 3021 mètres, quarantième 3000). Je pars seul avec Larrieu. Vélo jusqu’à Tramezaygue. (Des gardes mobiles « gardent » la frontière). Arrivés tard au refuge de Caillaouas. Larrieu est complètement claqué et se soigne au gros rouge... Pour franchir la crête, je prens un col trop bas ; il faut descendre jusqu’au lac de Clarabide. Col de Pouchergue. Sommet. Nous « négligeons » le troisième sommet. A la descente, très mauvais ressaut. On doit remonter... Un berger nous montre le bon passage. Au lac de Pouchergue, orage de grêle. Je descends torse nu. Descente en vélo sous une pluie torrentielle. C’est la première course où le « petit frère » a « mené ». (A Pouchergue, sommes passés près du camp GDJ -NDLR : Groupe des Jeunes- Avons vu Arlaud* avec un bonnet tibétain).

35/. 22 août. Montés à Cauterets par le petit train électrique. François et Jean Defos du Rau nous accueillent.

23 août. M. Defos nous fait porter jusqu’au pont d’Espagne en voiture. Xavier et Maïtou* montent avec nous. 8h17, lac de Gaube. 12h25, Hourquette d’Ossoue. Pic de la Sède (2976 mètres), 14h20. Refuge, 15h30. (Du sommet de la Sède, nous voyons les Defos qui, eux, sont montés à l’Araillé). Au refuge, on rencontre le guide Bernat-Salles* ; il se souvient d’avoir, enfant, monté du champagne aux grottes du comte Russell... Montent deux collectives.

24 août. Jean suivra Bernat-Salles par le glacier. Xavier et Maïtou restent au refuge. François vient avec nous par les crêtes. Départ 6h23. Petit Vignemale (3032 mètres), 7h12-7h30. On met les espadrilles. La descente sur la vire versant Gaube très gelée et délicate. Pointe Chausenque (3204 mètres). Piton carré, 11h18. Pique Longue (3298 mètres), 11h55. (3032, 3204, 3298 mètres ; quarante-troisième 3000). Clot de la Hount (3289 mètres, quarante-quatrième 3000). Au col : enfin boire. François et Jean descendent par le glacier pour rassurer la famille. (La bonne Berthe attend au pont d’Espagne !) Cerbillona (3246 mètres, quarante-cinquième 3000) et enfin Montferrat (3223 mètres, quarante-sixième 3000), 14h39. Vue splendide. 14h49, il faut repartir. (Nous voulons remonter au Marcadau ce soir). On remet les souliers, on reprend les piolets. On est au refuge à 16 heures-17 heures. Pont d’Espagne, 19h20. On retrouve François. (Les autres en ont assez...) Discussion pour et contre une remontée à la nuit. On y va, il est 21 heures. Beau clair de lune. On est au refuge Wallon à 23h17. Coucher dans une grande tente marabout.

25 août. Réveil 5h30. Mauvais temps, il pleut un peu. Arrivons tout de même au col de la Fache. 8h38. (Grande collective avec guide et curé... encore !) Sommet Grande Fache (3006 mètres, quarante-septième 3000). Retour au col, 11 heures. Pène d’Aragon, petite Fache (2956 mètres). Col d’Aragon. On y laisse les sacs. Cambales (2965 mètres, le monument à la mémoire de Bardon*). On entend les troupeaux du port de la Peyre-Saint-Martin sans pouvoir les voir. On descend par les lacs de Cambales. Refuge, 17h30. Au Pont d’Espagne, 19 heures. Deux isards tués. Encore des gardes-mobiles. Cauterets, 20 heures. Apprenons que l’oncle Joseph a été opéré d’une appendicite à Tarbes pendant que nous étions sur le Vignemale. Tout va bien. Descente en vélo avec de mauvais freins. Coût de l’expédition : 201,60 fr.

36/. Nous avons commandé quatre pitons, deux mousquetons et un marteau chez Gleize, à Chamonix. Hélas, c’est maman qui reçoit le paquet. Confiscation. Heureusement, l’oncle Joseph est là qui plaidera notre cause. Cause gagnée.

7 septembre. On part pour Loustallat. Avec Monette, René et Andrée*. Six sacs pour cinq, deux tentes. Train + car. A Fabian, on loue un âne et son ânier pour 50 francs jusqu’à Orédon. On réussira à le faire aller jusqu’au pont d’Estaragne. A partir de là : portage. Je porte deux sacs. Joie de retrouver « notre coin » à Loustallat. Il est 15h30. Orage sur le Méchant. Pluie.

8 septembre. Partons seuls à 7h20 malgré le vilain temps. Sommes au Pic Maubic à 10h50. Souliers et piolets dans les sacs. Grimpons le premier gendarme, mais on ne peut descendre dans la brèche. Notre corde de chanvre ne fait que 18 mètres. Retour en arrière. Descente sur le glacier. Courte échelle pour atteindre une première vire, puis la deuxième brèche (12h35). Vu le mauvais temps, il faut faire vite. On ne s’encorde pas. L’arête Migot est belle et franche. En une heure, on est au sommet (3194 mètres, troisième fois). Il a neigé sur la Géla. A la brèche, il faut ressortir la corde. Mauvaise rimaye. On est à Loustallat à 16h50. En descendant, on a « scruté » « notre arête ». C’est pour demain. Superbe feu de camp.

9 septembre. Arête des Trois Conseillers, sud-est. Beau temps. Départ 7h15. Le lac paraît moins long. Sous la Hourquette de Bugarret, nous obliquons trop tôt à droite. D’où cheminée herbue dans le ressaut. Je laisse mon piolet sous un bloc. (Jacques n’a pas pris le sien. Il a eu raison). Enfin les terrasses. Base de l’arête, 10h35. On va voir le cirque. Casse-croûte d’une heure. Cheminée facile. Fil de l’arête, très beau rocher. Jacques mettra un piton dans un petit mur... un peu pour le plaisir. Sommet à 15h30 (3056 mètres, deuxième fois). On y reste près d’une heure. Il fait très beau. Descente par le Turon, le col de Coume Estrète. On tourne sud. Névé. Petit chaos. Ravine. Une cheminée facile rive gauche. Un ressaut raide puis traversée à flanc d’une raillère (isards). On est à la Hourquette à 18h20. Brouillard. Nos silhouettes dans un arc-en-ciel circulaire (spectre de Brown). On perd beaucoup de temps à chercher mon piolet... et on ne le retrouve pas. La nuit nous prendra à moitié lac. Le « flair » de Jacques fait merveille : on trébuche, mais on ne perd pas la piste. Un bon dîner nous attend autour d’un beau feu.

10 septembre. Très mauvais temps. Une éclaircie nous laisse quand même admirer « notre arête ». Je décide de descendre tout de suite seul. Le bac approche et je n’ai quasiment rien fait... Suis à Fabian en deux heures cinq. Mon piolet restera là-haut jusqu’au 18 septembre. C’est Jacques et René qui iront le chercher en faisant le Campbieil sous la neige.

(Vingt sommets, dont treize 3000. Treize jours en montagne.
Total : soixante-dix-neuf sommets ; dont cinquante-trois 3000 ; quarante-huit différents).

1938

Jacques, entré cette année à l’Ecole des Contributions de Lyon, a gagné son premier argent. Il est normal de consacrer ces prémices à la montagne. Il nous offre donc un petit séjour en pension au chalet-hôtel d’Orédon. Nous y sommes en bonne compagnie : un diplomate belge, un directeur des Chemins de fer et sa femme, un botaniste chercheur de l’Université de Toulouse. Il y a encore beaucoup de neige.

37/. On monte au Hèche-Castet (2551 mètres). Baignade aux laquettes. On s’attaque à l’arête nord du pic Méchant. Après la pointe 2556, le temps se gâte. On continue jusqu’à une brèche. Le vent est si fort qu’il arrache des feuillets de schiste. On renonce.

Le 13 juillet monte un monsieur Calas (pharmacien à Langon-Toulenne) avec deux jolies femmes. Il avait commandé un guide pour le Campbieil. Le guide n’est pas là. Il nous demande avec beaucoup de cérémonies si nous accepterions de les conduire. On ne se fait pas prier. Deuxième Campbieil (3175 mètres). Un 14 juillet bien fêté. Superbes ramasses à la descente, mais il faut remonter pour aider les « clients ». Le soir, une aimable enveloppe... On va pouvoir prolonger le séjour.

15 juillet. Promenade à Aumar et au col d’Aumar.

17 juillet. Départ très tôt. On veut faire l’intégrale de la crête des Halharisès. Jacques a acheté une corde de rappel en chanvre de 50 mètres. Du petit pic au coup de sabre, facile. Le rappel dans le coup de sabre est beau, mais nous y perdons beaucoup de temps. Le granit est superbe. Le Trident nous résiste à la troisième pointe. On renonce à celle-ci. Retour à la première descente par une vire versant ouest. Le Pic central (2920 mètres) est un plaisir, mais que le grand pic est loin (2995 mètres). On y arrive à la nuit ! Nous descendons doucement, sans nous affoler. (Mais ce sont nos amis du chalet qui s’inquiètent. On saura au retour qu’ils sont partis à notre recherche, diplomate en tête, avec l’hôtelier Lacoste*...) Nous arriverons au refuge-hôtel vers les 3 heures du matin. J’en ai sans doute un peu trop fait... Je souffre des tendons d’Achille. Il faudra rester jambes allongées sur la terrasse, au soleil. J’ai trouvé une biographie de Shakespeare en anglais. J’arrive à la lire (« exploit » remarquable). Jacques, lui, va faire en solo le Néouvielle.Rencontre mémorable de Miss Musprat* et de son guide Batan*. (Voir in memoriam dans Revue Pyrénées n°25). Elle offre le champagne. Batan se tient assis sur son herbier pour faire fonction de presse... On raconte la montagne à n’en plus finir. Nous sommes vraiment « chez nous » au chalet. Un jour de grande affluence, nous aidons à la vaisselle. (Jacqueline, fille de M. Lacoste, était fort jolie).

(Le 24 juillet 1938, à 14 heures, Jean Arlaud se tue aux Gourgs Blancs).
Nous rejoignons la famille à Cauterets où maman a loué dans un hôtel.

38/. Fin juillet : le Monné (2724 mètres) en famille avec Lilette et les Defos.

39/. 3 août. Arête de Gaube, Pointe 3051. Départ Cauterets 4h35, seul avec François. Villa Meillon*, 9h54. 11 heures, départ. 12 heures, col des Oulettes. 13h45, casse-croûte à la brèche sous le cône terminal. On s’encorde. Le temps a été beau jusque là, mais le sommet se couvre brusquement d’un nuage d’encre. Il fait toujours beau au nord. L’électricité crépite sur les piolets qui sont dressés sur les sacs. On se sent électrisés, les poils raides... Nous décidons de laisser le matériel à la brèche et de descendre en vitesse. Demain, peut-être ? 16h30, retour au col des Oulettes. On se repose sur le contrefort sous le col. 19h30, dîner à la villa Meillon. 22 heures, coucher.

4 août. 4h45, lever. 5h39, départ. 6h42, col des Oulettes. 8h25, on retrouve le matériel. On s’encorde, mais le coeur n’y est plus. A la première longueur, on renonce. Fatigue ? A 12h14, on est de retour au col des Oulettes. Nous avons parcouru quatre fois l’arête en vingt-quatre heures de 12 heures à 12 heures ! (NDLR : Cette phrase que nous avons mise en gras est « soulignée » par un trait rouge vertical dans la marge). 12h45, villa Meillon. Repos. 15h45, on repart pour Beysselance où nous arrivons à 17h36. On retrouve M. Valentin, le gardien.

5 août. 5h40, départ. 7h36, rocher au pied du Montferrat. 8h35, sommet (3223 mètres, deuxième fois. 8h46, on prend la crête vers le Tapou (3150 mètres). 12h20, petite brèche pourrie qui nous arrête sous le sommet. 14h14, on est de retour au Montferrat. Bonne descente, belle crevasse sur le glacier. Beysselance 16h15. Villa Meillon 17h12. 19h30 Pont d’Espagne. (Horaires notés par François).

40/. Caillaouas avec les trois Defos.
9 août 38. Crête Belle Sayette (2815 mètres), Hourgade (2966 mètres, deuxième fois). Une « promenade » magnifique. Ciel nuageux. Brouillard à la descente.

10 août. Face nord des Gourgs Blancs. Pendant que Jean et Xavier vont faire le Spijeoles, nous croyons faire une première. Départ du refuge (2178 mètres) à 5h15. 8h45, on s’encorde. On prend le rocher au point le plus bas. Début croulant, fastidieux. Sur plusieurs longueurs, on marche ensemble. On arrive à hauteur d’un bloc formant table surplombante. (Visible en haut à gauche sur photo du 22 août 36). Escalade sur de gros blocs détachés permettant coincements et rétablissements. Dalles difficiles en souliers à clous. Nous devons mettre les espadrilles pendant que la grêle commence à tomber. Il fait très froid. Je pitonne deux fois. (Un piton ne sera pas récupéré par François). On perd beaucoup de temps avec la corde mouillée qui, raidie, se coince. 12h40 au sommet. (3131 mètres, deuxième fois). Grêle, vent et coups de tonnerre. On y reste quand même : nous n’avons rien mangé depuis 5 heures du matin. Retour au refuge à 15h21. Nous y couchons.

41/. 12 août. Retour aux Halharisès pour la troisième pointe du Trident. On prend la crête au point le plus bas, à la brèche en V. Le temps est encore mauvais. On chevauche de belles lames de granit. Très « aérien ». Nous allons au Pic Central (2920 mètres, deuxième fois). Nous nous rechaussons. Je commence à descendre le premier vers la face sud-est, un large couloir facile, puis je me trouve en haut d’un ressaut assez raide. Au moment où je me retourne pour dire à François qu’il va falloir peut-être ressortir la corde, je vois un énorme bloc qui part sous les pieds de François et tombe droit sur moi en suivant le couloir. Je n’ai pas peur. Le bloc rebondit et se détache de la pente sur laquelle il retombe à 3 ou 4 mètres au-dessus de moi. Il éclate. Je reçois des morceaux un peu partout mais garde mon équilibre. Mes lunettes sont brisées. J’ai des égratignures au nez et un peu aux mains. Rien. Une odeur de souffre monte du pierrier. L’idée que si ce bloc ne s’était pas brisé je serais probablement mort à 18 ans le 12 août 38 laisse rêveur. En 38, il me fallait Dieu et tous les saints du Paradis pour me la rendre acceptable. Aujourd’hui, l’insignifiance du hasard, son « innocence », me paraît suffire.

(Quatorze sommets, dont quatre 3000 ; quatorze jours en montagne).
Pour ces années 1930-1938, voir les quatre cahiers de Jacques.

1939

42/. 16 juillet. J’ai rejoint François et Xavier à Lourdes. En vélos puis en car jusqu’à Gabas. (Les vélos suivent). Arrivons à la nuit au cirque de Moundeilhs. Nous ne trouvons pas la quèbe. Nous passons la nuit sous un autre caillou (une trentaine de mètres au-dessous de la quèbe). Il pleut, nous sommes trempés. L’eau suinte le long du bloc qui est censé nous servir de toit. Dur, donc inoubliable. On est en belle humeur à « Ossau Palace ». Je fête deux succès en philo et en math élem.

17 juillet. Grand Pic d’Ossau (2885 mètres) sans histoire. Retour à la quèbe.

18 juillet. Cornes de Moundeilhs (2259 et 2265 mètres).

19 juillet. Brèche et Aiguille des Autrichiens (2267 mètres). Adieux à la quèbe vers 18h30. Gabas, 20h30. Chez Mme Laborde* : dîner surabondant, coucher dans le foin. Orage. Grêle. On se lève vers 7 heures et on se recouche. Vers 8h30, le temps s’améliore. Messe. On part à 11h19 pour Pombie. A Artouste, une auto nous prend les sacs, une autre, un peu plus loin, nous porte jusqu’à Soques. Brouillard. On passe à côté du refuge sans le voir. On se retrouve trop haut. Enfin on le voit (18h30).

21 juillet. Brouillard. On fait les sacs, mais on attend. 9h30, faux départ. On n’y voit pas à 20 mètres. Retour au refuge : chant, opéra, gymnastique, sieste. Il fait très froid. Dîner 17 heures. Coucher 18 heures.

22 juillet. Nous partons à 7 heures malgré le brouillard. Au col de Peyreget (2322 mètres) ça se dégage. Il a neigé sur l’arête. Les vires herbeuses sont très glissantes. Il faut faire très attention. On s’encorde vers 9 heures. Plusieurs changements souliers/espadrilles. Sommet du Petit Pic (2812 mètres) à 16h45. Retour du brouillard. 18 heures au pied du rappel. 18h35, fin du troisième rappel. 19 heures, Fourche (2705 mètres). Le couloir est gelé. Il fait presque nuit tant le brouillard est épais. François s’engage le premier. Il doit tailler. Nous sommes encordés trop court : trois sur 25 mètres (la corde de rappel en double). Je descends en dernier et dois assurer très ferme. A un premier mur de glace, on continue par le rocher. Xavier laisse échapper son piolet qui disparaît dans la rimaye. Il devra tâtonner pour trouver le trou fait par le piolet de François et s’y tenir plusieurs fois par un doigt. Il se servira d’un piton. Deuxième mur de glace plus haut. Vers minuit, quelques étoiles, mais le brouillard revient vite. Froid. Ne pas s’endormir. Mirage redoutable : le brouillard reflète la pente glacée et donne l’illusion d’une cuvette, à quelques mètres sous nos pieds, où il suffirait de sauter... Enfin, un peu de jour. La pente est moins raide. On peut essayer des ramasses. On a les pieds gelés et l’onglée aux mains. Je laisse le piolet à Xavier et fait les ramasses « au piton »... Enfin la raillère. Il est 7 heures quand nous poussons la porte du refuge. Nous sommes toujours encordés car nous n’avons pas pu défaire les noeuds de chanvre gelés. On s’aperçoit que le piolet perdu est le mien. (Pour l’assurance, nous laissions le piolet ancré par François en place, cela faisait une rotation des trois piolets). Il n’y a plus rien à manger. Je finis une boîte de beurre rance à l’alumine noirâtre... La course a duré vingt-quatre heures ! Le sang revient aux mains : très douloureux. On peut enfin défaire les cordes. Vers 10 heures, départ pour Soques. Le berger nous donne du fromage frais à pleine assiette. Joie ! On repart. Sur la route, je suis sûr d’avoir marché en dormant. Arrivés à Gabas, 15 heures. M. Laborde nous fait un énorme dîner, mais nous avons trop sommeil : à la deuxième côtelette, on va se coucher. On se réveille à 19h30 pour faire un second dîner.

24 juillet. 6 heures, descente en vélos. Chaîne qui saute. Chambre à air à remplacer. On prend le train à Laruns à 7h31. A Louvie-Juzon, nous reprenons les vélos jusqu’à Pau. On est heureux.
Remarque : 1/ Dans ces sept jours de montagne, au-dessus de Bious et au-desssus de Soques, nous n’avons pas rencontré un seul « touriste » ; la montagne était à nous seuls et aux bergers. 2/ Dans la vallée, certaines jeunes femmes portent encore le costume traditionnel avec au front le bandeau blanc sous le capulet noir qui met en beauté le visage.

43/. 2 août. Je retrouve François à Cauterets. Nous montons à la villa Meillon. Rencontre du guide Fourtine, de Barèges. On est à la villa à 19h20. Soirée superbe : les faces nord roses au soleil couchant. On aperçoit des animaux. Fouines ? Lérots ?

3 août. Départ 6h13. Col des Oulettes 7h23 (2606 mètres). Arête de Gaube. 8h40, plate-forme avant la brèche. Vent et brouillard. Il fait très froid. Corde et espadrilles. Un piton pour un petit surplomb. 11h40, sommet du Vignemale (3298 mètres, deuxième fois). On descend s’abriter dans la grotte du Paradis. Vive Russell ! 12h42, descente vers le Cerbillona et le Pic Central. Ciel dégagé. Vue sur le Tapou. Retour au glacier. On s’encorde. On retrouve Xavier sur la moraine. 14h40, refuge. Omelette. 19 heures, « grand dîner ». Veillée.

4 août. Repos. François va chercher le matériel laissé à la villa Meillon.

5 août. Aiguille des glaciers. Départ 7 heures. Rimaye, 8h20. Nous attaquons sans doute trop à droite. Balcon. Cheminée. Escalade directe de deux surplombs. Passage délicat pour appuyer sur la gauche. Un piton. Mauvaise dalle. 11 heures, nous renonçons. Je redescends la dalle. François me rejoint. Deuxième piton. On pose un rappel. Corde coincée. Nous sautons, l’un après l’autre, sur le glacier. Un piton abandonné. Retour au refuge à 16 heures. 17h30, redépart. Arrivée à Gavarnie, 21 heures.

6 août. On flémarde. Départ 9h15 pour l’Astazou Barade. Avant l’hôtel du Cirque, pentes herbeuses, rochers, blancs, névés, couloir. 16h15, col des Astazou. Pics (3024 et 3080 mètres, deuxième fois). 19h20, refuge. Corvées d’eau au lac.

7 août. 10h45. Froid, neige. Couloir de Tuquerouye. Hourquette d’Allans, 12 heures. Piméné (2803 mètres), 13h26. Cap Latus (2663 mètres). Je pars seul en avant pour rentrer à Saint-Lary. (Maman y a loué la maison de Mme Douce, à la sortie vers Eget, en face d’un garage).

44/. 11 août. Néouvielle par l’arête nord. Bain à Orédon.

12 août. Départ à 7 heures. Il y a Xavier, Lilette et « M. Hector » (?)* François et moi partons en avant. 8h15, brèche Chausenque. (2790 mètres). Nous nous attaquons au Capéran. Trois pitons dans le surplomb, mais en vain. Vers 10 heures, nous renonçons. On récupère. La suite est facile mais amusante. Il fait très beau. 12h30, pointe 2973. 13h45, pointe 3021. Nous voyons des grimpeurs dans l’arête sud (c’est Cazenave, de Laruns). Xavier nous rejoint. 14h30, sommet. (3091 mètres, troisième fois). Il y a foule au sommet. Descente. Ramasse splendide. 18 heures au chalet. Nous y laissons la corde. 20h40 à Fabian, chez Fouga. Descente à Saint-Lary en vélo.

45/. 15 août. Retour à Orédon à 19 heures. Nous allons coucher à Aumar dans la maison des gardes. On retrouve les types de l’arête sud.

16 août. Capéran de Chausenque (2790 mètres + 60 mètres). 9h20 à la brèche Chausenque. 10h30, départ. On passe le surplomb avec deux pitons. Nous nous sommes fait des étriers. Au-dessus, une vire et un petit mur vertical. Au sommet, il y a une broche bien enfoncée et la carte de Gaussot* (du camp Bernard-Rollot). Nous ne sommes pas les premiers. Petite déception. Mais c’est si beau qu’on est content quand même. Beau rappel sur la brèche sud. Retour à la brèche Chausenque, 13 heures. (Les « spectateurs » sont aussi contents du spectacle). 14 heures, descente versant Maniportet. Lilette fait une mauvaise glissade. Le temps se couvre. François et Xavier vont dans les Trois Conseillers. Nous, nous allons directement au Turon (3035 mètres, troisième fois). 17 heures, on se retrouve tous au Turon quand l’orage éclate en grêle. 17h55, sous le sommet de Coume de l’Ours (2855 mètres, quatrième fois), l’orage redouble. Les piolets grésillent. Sensations de brûlure. On fuit. Au bas d’un névé, on trouve une quèbe pour attendre un peu et se remettre. Il pleut, mais l’orage est passé. Quand on arrivera au refuge Packe, à 19 heures, le beau temps est revenu !!

17 août. Les Defos vont faire le Montarrouye. Nous restons pour faire sécher les vêtements devant un feu et nettoyer le refuge. Départ 13h30. Hourquette de Bugarret, 15h30. Chalet d’Orédon, 19 heures. Dîner dans le couloir (la salle est pleine) mais on nous sert comme des fils de la maison. Bon sommeil !

18 août. Seul avec François, départ 5 heures. On remonte à la Hourquette de Bugarret pour tenter la face nord-est des trois Conseillers. 11 heures, névé de la base. Petite rimaye. Trois longueurs faciles. Un petit mur vertical pour rejoindre la grande nervure centrale de la face. Il faut traverser un peu plus bas. François y va, assuré d’en haut. Heureusement, car une vire s’effondre sous lui. Pendant que nous faisons deux autres tentatives, l’orage menace à nouveau. Il est déjà 14 heures et il est plus sage de renoncer. Descente. On s’abrite sous une belle quèbe. 17h30, on passe par le Hèche-Castet (deuxième fois). Pluie. Etat d’indifférence face au mauvais sort. On descend sur les laquettes. Encore l’orage quand on arrive au refuge-chalet, à 20 heures.

19 août. On rentre à la maison mais en passant par le Baranette (2615 mètres). Descente raide, ultra rapide, sous l’orage encore, directement sur Couplan. A 14h45, on prend les vélos chez Fouga. Bilan : six orages en quatre jours.

46/. Caillaouas. 22 août. Nouvelles sombres. On s’y attendait, mais ça surprend tout de même. Rappel des permissionnaires. Loudenvielle. 11 heures. Nous montons à Tramezaygue à pieds, mais le boulanger portera nos sacs en voiture. 14 heures à la Santète. Que cet endroit est beau ! Force de la présence humaine dans ce balcon sur la gorge sauvage. A 16h40, on arrive au refuge. L’inquiétude fait l’accueil moins aimable. Pluie. Froid. Demain ?
(22 août 39 : signature du traité germano-soviétique !)

23 août. Départ 6 heures pour le Hourgade par la face sud. On traverse des herbes raides. Névé de la base gelé. Sept ou huit longueurs sur des pentes raides mais faciles. Sommet à 10h45 (2966 mètres, troisième fois). Il fait froid, il neige un peu. Nous décidons de redescendre par la face. C’est plus délicat qu’à la montée. Nous observons le couloir de la Arlaud-Grelier. Elle est très à gauche de l’aplomb du sommet, alors que la nôtre est directe. 16h30, refuge. Il y a un groupe du CAF. On dort malgré le bruit.

24 août. Arête nord-ouest du Camboué (3005 mètres, quarante-neuvième 3000). Départ 6h30. Col à la base de l’arête, 9h30. Escalade variée, facile, dans un très beau cadre. Pointes et gendarmes. On marche souvent ensemble, corde à l’épaule. 13 heures, sommet du Camboué. Brouillard très mobile, vent, grésil. 14 heures, sommet du Saint-Saud (3043 mètres, cinquantième 3000). Grésil violent. Nous fuyons. On se retrouve au lac de Clarabide. Cairns qui nous conduisent au lac de Pouchergue. Quèbe dans une oulette. Repos. On vasouille pour franchir le torrent. 19h25, chemin de la Soula. On arrive crevés au refuge à 21 heures. (Note de course dans le Bulletin de la section du sud-ouest, n°36, août 41).

25 août. Face ouest du Gourdon. Départ 7 heures, base de la face 11 heures. Première longueur, verglas. Prises inversées. Piton dans la deuxième longueur. Troisième facile. François passe en tête. Verglas. Petit cirque rouge. Trois gradins. Cinquième longueur, un surplomb blanc (piton). Sixième aérienne mais facile. Dalles. 13h25, sommet (3034 mètres, deuxième fois). Vent froid. Descente. Ramasses. On rentre doucement : arrêt farniente, on discute. Refuge 18 heures. On va se coucher, on nous réveillera pour le dîner.

26 août. Départ 9h20. 10h30, « porte de Caillaouas ». Herbes raides. 11 heures, sommet du Cortalets (2705 mètres). Belle vue. Le temps est au beau. Retour au refuge, 13h20. Nous attendons Andrée. 15 heures, on descend. Nous croisons sur le chemin quatre patrouilles de soldats qui vont pour garder la frontière (?!) Fatigue, émotion ? François s’évanouit. Il marchait derrière moi. Un berger m’aide à le relever. Descente à la Soula. Puis par le téléférique. Daniel et maman, avertis, sont montés le chercher à Tramezaygue. Je remonte à la Soula chercher les sacs. Je retrouve Saint-Lary à 22 heures. Une rude saison finit bien mal.

(Vingt-et-un sommets, dont dix 3000 ; vingt-cinq jours en montagne).
(Total : cent quatre sommets ; soixante sept de 3000, cinquante différents).

3 septembre, déclaration de guerre.

1940

47/. Jacques est mobilisé, il a une permission. Nous occupons la cabane de Pinet (au-dessus du lac de Gaube) pendant quatre jours. Xavier et François sont là. Nous avons loué des skis en hickory. Nous n’avons pas la moindre technique. On invente. Nous irons jusqu’aux Grandes Oulettes. La villa Meillon est superbe. Le temps est variable. Souvent, des écharpes de nuages que percent l’aiguille des Glacières et la Pique Longue, les font paraître encore plus hautes. Bien sûr, la vallée est à nous. Pas le moindre touriste ennemi pendant ces quatre jours.

1941

Les Defos ont cherché le point le plus haut de la zone occupée : c’est le pic et l’aiguille de la Autza (1306 mètres). Je fais seul Bordeaux-Bayonne en vélo (176 kilomètres). Je retrouve François chez tante Madeleine* (vieil appartement dans le centre-ville de Bayonne au bord de la Nive).

48/. 26 juillet. Saint-Etienne-de-Baïgorry (chez Iriart).

27 juillet. Départ après la messe. On remonte le vallon d’Ispéguy,. Nous quittons le chemin avant le col. Montée dans les fougères. Crête. 10h33, nous croyons être au pic d’Arro, mais nous sommes sur la pointe 822. Bitume. Longue attente. On part quand même. Piton 912 mètres. Est-ce que ce sont des bouquetins ? Plus loin sur la crête, un vautour au sol, immobile, se laisse approcher à quelques mètres ; il se laisse glisser sur la pente péniblement mais ne prend pas son vol. De l’autre côté, nous découvrons une trentaine de vautours eux aussi repus et endormis autour d’une vache dépecée. Nous ramassons deux grandes plumes magnifiques. Nous descendons vers le collet où ils sont rassemblés. Nous tenons ferme nos piolets... Ils bougent à peine. 18h36, Pic d’Arro (960 mètres). Cairn. Col d’Elhorrieta. 13 heures, pied de la paroi. Vipères. Brèche. Petite aiguille. Vire déversée, couloir raide, herbes et rochers. Nous délogeons un hibou. Fin très redressée. Sommet de l’aiguille, 14 heures. Vers la Autza. Brouillard. Petits pierriers. 14h30, sommet du pic (1304 mètres) très vaste. Deux grands trous. 15 heures, faux départ : nous descendions vers l’Espagne ! Retour à l’aiguille. On descend lentement en discutant. 17h10, deux soldats allemands nous mettent en joue. On est tombé dessus à un tournant du sentier. Ils ont plus peur que nous. On jette les piolets et on avance les mains en l’air. Ce sont deux vieux Autrichiens catholiques, tout à fait rassurés quand ils voient les papiers du séminaire des Missions Etrangères qu’exhibe François. 17h25, fin de l’incident franco-allemand. 18h35, route nationale à 1,500 km de Banca et 7 kilomètres de Saint-Etienne. Bain dans la Nive des Aldudes. 21 heures, Saint-Etienne-de-Baïgorry.

28 juillet. Retour à Bayonne en train.

31 juillet. Retour à Bordeaux en vélo.

49/. 27 août. Bordeaux-Bayonne avec François Bourricaud* (pour une fois, j’ai réussi à le convaincre !), en vélo, bien sûr. Je retrouve François Defos.

29 août. Du soum d’Ispéguy (884 mètres), Larrateko-Eguia (1000 mètres), crêtes d’Iparla (1028-1051 mètres). 11,400 km de crêtes en sept heures.

(Deux jours en montagne ; quatre sommets).

1942

13 et 14 juillet. Bordeaux-Hèches en vélo. (Train entre Tarbes et Capvern).

50/. 22 juillet. Cabane de Lourtiga, 22 heures. (Le berger ne lâche pas son fusil ; il y a paraît-il un ours dans le coin). Avec Brives*, du CAF de Bordeaux (zone occupée) nous sommes invités à Espingo à un camp du Groupe des Jeunes, de Toulouse (zone libre) dirigé par Victor Parent*.

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Le refuge d’Espingo dans les années 50.
(Carte postale).

23 juillet. Col de Squierry. Espingo, 19 heures.

24 juillet. Départ 6 heures. Sommet Gourgs Blancs (3131 mètres, troisième fois). Messe du quatrième anniversaire de la mort d’Arlaud. (Arrué* et X sont montés, après un bivouac, par la voie Arlaud à la face nord du Saint-Saud). Nous restons au sommet jusqu’à 12 heures. Espingo, 15 heures.

25 juillet. Départ 5 heures, avec Pinau*. Refuge (cabane en bois) du Portillon, 7 heures.Brèche du Portillon, 8h30. Pic du Portillon (3050 mètres, deuxième fois), 9 heures. Crête. Seilh de la Baquo (deuxième fois) 14h45. Espingo, 16h45.

Dimanche 26 juillet. Messe à Cazaux. Gras-double à Garin. Col de Peyresourde. Hèches à 15 heures.

51/. 27 juillet. En vélo, j’attrape à Montréjeau, à 12h35, le train de 12h25... Luchon. Astau. Espingo, 20 heures.

28 juillet. 6h20, Pic du Port d’Oo (Jean Arlaud). Par la face est. Sommet (deuxième fois), 11 heures. Retour Espingo, 13h35.

29 juillet. 5 heures, refuge. Portillon, 7 heures.

30 juillet. 5 heures, refuge. Portillon, 6h45. Col de Litérole. Crabioules (3116 mètres, deuxième fois), 8h50 ; oriental, 9h45. Col des Crabioules, 12 heures. Maupas (3109 mètres, cinquante-et-unième 3000, 15 heures-15h35. (Trouvons dans la boîte du cairn deux cartes d’Arlaud : 24 juin 1923, 5 juillet 1931). Retour par la même crête jusqu’au col des Crabioules, 18h15. Traversée col de Litérole, 19 heures. Lac du Portillon, 19h30. Espingo, 20h30.

31 juillet. Qui ira chercher du pain ? On tire à la courte paille. 14h30, je descends à Oo village. Retour à Espingo, 19h30.

1er août. Retour par Peyresourde à Hèches. (Les huit jours à Espingo aimablement payés par le GDJ. Comme nous avions « droit » à la « pension complète », nous prenions le repas de midi au retour des courses, entre 16 heures et 19 heures parfois ; on faisait une courte sieste, pour se remettre à table vers 20 heures ; appétits monstres, surtout Pinau et moi).

52/. 4 août. Hèches, 10 heures. Arreau, Bareilles (1000 mètres), col de Pierrefitte (1855 mètres). Mont Né de Luchon (2147 mètres), chalets Saint-Néré, Mauléon-Barousse.

5 août. Col de l’Aouet, Ardengost, Hèches.

53/. 6 août. Azet, Pla d’Arsoué, Cabane d’Escudère.

7 août. Lustou (3023 mètres, deuxième fois). Descente par Frédancon.

54/. Fin septembre, deux jours à Lescun avec le cousin Louis Asserquet (l’Hôtel Carrafancq).

(Seize jours en montagne ; neuf sommets, dont huit 3000).
(Total : cent quarante jours en montagne ; cent-vingt-huit sommets ; soixante-dix-sept 3000, dont cinquante différents).

1943

23 juin. Mariage à Trévoux*. Retour homérique à Bordeaux. Une petite chambre sous les combles dans un hôtel près de la gare de Limoges.

25 juin. Convocation pour le STO en Allemagne. Nous « fuyons » à Hèches.
Août. « Ouvrier » à la carrière de Félix Bazerque* jusqu’en juin 1944.

1944

16 août. Embuscade à Hèches par un groupe du CFP (NDLR : Corps-Franc Pommiès). Les Allemands les prennent à revers (quatre tués). Le lieutenant et un homme s’abritent à la maison. J’enterre dans le potager uniforme et armes. Nous partons avec Henri Pacé* et Yvette*. A deux vélos, chacun sa femme sur le cadre. On croise la colonne allemande qui a été arrêtée à La Barthe. (Ils viennent d’avoir deux tués). Ils nous tiennent en joue. La présence de Charlotte* et d’Yvette sur les vélos nous a sûrement sauvé la vie... Un peu après, sur la place, ils tueront.
A Lannemezan, je suis téléphoniste au PC du capitaine Cassagne, à l’Arsenal. Combats sur la Nationale 117.

20 août. Je signe mon engagement pour la durée de la guerre au CFP.

55/. Vosges (12 novembre, Vesoul, Luxeuil, Faucogney, Beulotte). Le CFP intégré à la 3ème DIA (22 novembre 1944). En ligne au Thillot, 19-25 novembre.

26 novembre. Ramonchamp. On ne peut franchir une crête en face du col de Bussang (artillerie et mitrailleuses lourdes). On attend la nuit en longeant la crête dans la sapinière. On franchit la crête à minuit ; descente en glacis ; clair de lune sur la neige. Tout le bataillon. Silence absolu. Fermes au-dessus de Bussang. (On marchait depuis 4 heures du matin). Repos.

28 novembre. Crête du « Plein du repos » (sic). Un éclat à l’avant-bras gauche. Pansement. Je reste en ligne. Nuit à la table d’orientation du Signal du Drumont. (Igloo !) Pas de ravito. Le Logaberg (descente sous le sommet puis remontée du glacis) ? La maison brûlée. Mine à 1 mètre qui s’enfonce dans la neige et n’éclate pas...

30 novembre. Grand Drumont (1222 mètres). Grand froid. Toujours pas de ravito : une demi-boîte de « meat-stew », quatre biscuits et trois bonbons par homme.

1er décembre. Descente sur ma grange. (On se perd. Le calme du capitaine Souchet).

2 décembre. Arrivée au hameau de Frentz, au-dessus de Kruth.
P.A. (NDLR : premier de l’an) à Runsche, Ronce 4* (NDLR : en fait, il s’agit d’Epine 4) jusqu’au 4 février.

8 février, Route des Crêtes (1230 mètres).

1945

56/. Du 1er au 22 avril. De Speyer (traversée du Rhin en canots de débarquement) à Stuttgart par Saint-Léon, Eichtersheim, Elsanz, Effingen, Stebbach, Stetten, Niederhofen, Habenschlacht, Brackenheim, Bottenheim, Meinsheim, Haussen, Lauffen, Bönnigheim, Löchgau, Bietigheim, Kleinsachsenheim, Sersheim, Vachingen, Aurich, Nussdorf (cote 323), Eberdingen, Heimerdingen, Ditzingen (cote 398). Toujours à pied... Sigmaringen - lac de Constance en camions.

1946

(11 juillet, Paris, reçu au CAEC).

57/. 26, 27, 28 juillet. Camp au lac des Isclots avec François Defos du Rau et Xavier. Tusse de Montarqué (2896 mètres, deuxième fois). Rencontre de Paucis* au Portillon (Portage de ravito du GUHM -NDLR : Groupe Universitaire de Haute montagne- jusqu’au Lys par le tunnel de la conduite forcée -très lourd- dans la bonne humeur). Seil de la Baque (3098 et 3103 mètres, troisième fois). Gourgs Blancs (3131 mètres, quatrième fois) et Gourdon (3038 mètres, troisième fois).

58/. 3 août. Avec Jacques, Pic d’Estos (orage au sommet) ou d’Arrouyette (2803 mètres). A toute crête depuis le col d’Azet.

59/. « Pélerinage ». 13 août. Mont Pelat (2474 mètres), seul. Col d’Aubert (2500 mètres). Avec Charlotte et un groupe de compagnons de Saint-François. Descente sur Barèges. Puis à pieds jusqu’à Lourdes. Saint-Savin (chez Alberto*, fêtes du 15 août), Cauterets.

17 août. Cabaliros, seul. (Pluie et brouillard). Neige.

18 août. Petit Vignemale (3038 mètres, deuxième fois). Descente sur Gavarnie. (Plus rien à manger...)

19 août. Tour du Cirque. Hourquette d’Allans (2424 mètres). Descente sur Héas. (Enfin du lait). Note rajoutée par Henri Ferbos dans la marge, de haut en bas : Le lac des Gloriettes n’existait pas ; il a noyé la cabane où un berger nous a donné du lait.

20 août. Tour du Cirque de Troumouse.

21 août. Hourquette de Héas (2595 mètres). (Le berger qui devine que nous sommes « instituteurs »). Descente ventre vide et à pieds jusqu’à Saint-Lary.

(Cent-trente-sept sommets ; quatre-vingt-un 3000 ; cinquante-et-un différents).

1947

60/. 1er août. Turon (3042 mètres, quatrième fois). Par l’arête sud avec Xavier Defos. Camp GUHM à Aragnouet. (Récit de Xavier, Bulletin de la section du sud-ouest, n°63).

61/. 4 août. Avec Charlotte. Bain aux laquettes. Bivouac. Orage dans la nuit. Retour sous la pluie.

62/. 7 août. Pic Long (3194 mètres, quatrième fois ; je conduis Jean Defos au sommet par la voie normale) ; par l’arête Migot (deuxième fois), échec : éboulement au deuxième gendarme).

8 août. Trois Conseillers (3056 mètres ; troisième fois). Par la vire Batan, en menant une collective du GUHM : douze garçons.

63/. 15 août. Montée à Caillaouas avec Charlotte, Herbert et ?, deux « prisonniers » allemands (un Prussien et un Sudète), ingénieurs à Turboméca, qu’elle a amenés de Biarritz. Herbert plonge dans le lac... Un jeune couple de Tarbes arrive dans la soirée.

16 août. Je mène tout le monde aux Gourgs Blancs (3131 mètres, cinquième fois). Descente sur Espingo.

17 août. Céciré (2400 mètres). On se sépare à Superbagnères. Je descends seul à l’Auberge du Lys où je retrouve Paucis, Xavier et François.

18 août. Quaïrat (3059 mètres, deuxième fois). Descente sur le lac du Portillon.

19 août. Crabioules (3116 mètres, troisième fois). Lézat (3099 mètres, cinquante-et-unième 3000) par cheminée sud-est. Descente sur refuge.

20 août. Maupas (3109 mètres, deuxième fois). Boum occidental (3010 mètres, cinquante-deuxième 3000). Boum oriental (3060 mètres, cinquante-troisième 3000) ou Mail Barrat.

21 août. Luchon.

64/. 16 septembre. Cap de Long.

17 septembre. Trois Conseillers (3056 mètres, quatrième fois). Par la face nord-est avec François.

18 septembre. Avec François. A toute crête de la Hourquette de Bugarret au Pic Maubic (3065 mètres, cinquante-quatrième 3000).

19 septembre. Trois Conseillers (cinquième fois), en famille, par la vire Batan.

20 septembre. Lac d’Aumar.

21 septembre. Néouvielle (3092 mètres, quatrième fois), par le col d’Aubert.

22 septembre. Barèges, Luz-Saint-Sauveur, Saint-Savin avec Charlotte et les Pehay* et Antoinette Caillavet*.

(Dix-neuf jours en montagne. Quinze sommets, dont quatorze 3000).
(Total : cent-cinquante-quatre sommets ; quatre-vingt-quinze 3000 ; cinquante-cinq différents).

1948

(19 juillet. 21h17. Naissance de Nicole) (NDLR : la fille d’Henri Ferbos).

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Course 65-4-8 août 1948. L’abbé Dousset,
prêtre et membre du GUHM, à Cap de Long.

65/. 4 août. Tente au-dessus de Cap de Long.

5 août. Pointe Ramougn (3011 mètres, deuxième fois). Face sud avec Jacques Dayraut*, Henri Dousset* (l’abbé). Chute de Dousset dans le surplomb. (Récit dans le Bulletin du CAF de la section du sud-ouest, n°68, juillet 1949).

6 août. Ecole d’escalade. Grande dalle du lac (70 mètres).

7 août. Seul avec Dousset, Pic Long (3194 mètres, cinquième fois) par la face nord. Chute de Dousset qui se blesse à la main sur la vire « pourrie » à peu près à mi-hauteur de la paroi. Fin de la course assez sévère. (Sauvetage de deux « touristes » égarés sous l’arête Migot). Au retour, nous apprenons à Orédon la mort de Christian Xans* qui a fait une chute en école d’escalade au-dessus de Loustallat.

66/. 24 août. Frédancon en famille avec Monette, René, Bernadette* et Françoise*. Et maman.

26 août. Idem. Les Laquettes et Aumar.

67/. 30 août. Le Maupas (3109 mètres, troisième fois) avec un ami géodésien qui fait de la triangulation au sommet. Matériel lourd (!) Retour : bain à 19 heures dans le lac d’Enfer malgré le brouilllard. Nuit à la cabane d’Enfer. Observation de Jupiter avec le théodolite.

(Cent cinquante-sept sommets, dont quatre-vingt-dix-huit 3000 ; toujours cinquante-cinq différents).

xxxx

A Hèches, après le 7 août, visite de deux gamins venus de Tuzaguet en vélo. Ils ont appris par le curé Jean-Louis Cantet que j’ai fait la face nord du Pic Long et voudraient des renseignements. Ce sont les jumeaux Ravier* -ils ont 15 ans. Je leur conseille vivement de faire la voie normale avant de se risquer dans la face nord. Je n’ai jamais su s’ils avaient suivi mon conseil... ? (NDLR : Henri Ferbos a rajouté la réponse en travers, dans la marge, en 2006 : « Oui, voir « Soixante ans de pyrénéisme », page 25 »).

1949

68/. 14 avril. Avec Xavier Defos du Rau, depuis le col de Peyresourde, le Pic des Agudes (2057 mètres) et, au passage, le Pic de Sérias.

69/. Juillet. Le camp du GUHM est installé à Héas. Aiguillons (2976 mètres), Gerbats (2920 mètres), Pic Heïd (3022 mètres), Pic de Troumouse (3086 mètres), Serre Mourene (3058 mètres), Pic de la Munia (3156 mètres). Tous pour la deuxième fois.

70/. Août (?) Avec Jacques* et Jean Le Barazer*. Arrêtés par le mauvais temps à la Tusse de Prat-Long (2541 mètres).

(Cent soixante-cinq sommets, dont cent deux 3000).

1950

71/. 30 juillet. Seul, je rejoins le camp du GUHM à Héas par la hourquette.

1er août. Avec les deux aumôniers (Dousset et Ponchet*) et un interne en chirurgie, Port de Canaou (2616 mètres) et Pic de Bounéou (2720 mètres). Bivouac sur un contrefort boisé au-dessous du Pinède.

2 août. Passons à l’Auberge de la Capella de Pineta (les gardes civils dorment). Avons l’intention de faire le tour par Bielsa et le Port de Barroude... A Las Cortes, rencontrons une femme qui court appeler un carabinier. Nous sommes « arrêtés » et « en cellule ». Agréable fraîcheur. On nous sert le moscatel mais il faut attendre « le chef ». Dousset est en short et jure comme un charretier. Ponchet* est en soutane de padre jésuite. Nous sommes refoulés. Le padre a droit à un mulet. Les carabiniers qui nous escortent rient très fort quand Dousset proteste qu’il est lui aussi padre et réclame un mulet. On rentre par le lac glacé et Tuquerouye. Débat théologico-moral sur l’opportunité d’une vengeance : considérant que nous sommes en guerre avec Franco, nous capturons un mouton. Le chirurgien le sacrifie. On fera un festin, ce soir, au camp de Héas. Gros succès... mais le professeur Lacroze* est là et semble plus inquiet de la plaisanterie.

72/. 5 août. Je conduis « mon prof » à la Munia (3156 mètres, troisième fois). Lacroze s’est arrêté au col de la Munia. Seul au sommet. Journée heureuse. Lacroze aussi est ravi.

6-7 août. Hèches.

73/. 8 août. Retrouve à Gavarnie Dousset et André et Denise Guérin*. Partons à Cauterets pour aller coucher à la villa Meillon.

9 août. Vignemale (3298 mètres, troisième fois), par l’arête de Gaube (deuxième fois). Piton carré, Pointe Chausenque, Petit Vignemale (3038 mètres, troisième fois).

10 août. Gavarnie. Dousset et les Guérin sont partis, mais Charlotte et Jacques Lasserre* me rejoignent.

11 août. Brèche de Roland par les « échelles » des Sarradets. Refuge Gaulis. Isards dans le vallon de Millaris. Nuit « troublée ».

12 août. Mont Perdu (3335 mètres, deuxième fois). Retour par Tuquerouye. (Charlotte un petit peu fatiguée... une petite larme...) La nuit nous prend aux Gloriettes. Grange. (Le lac n’existe pas encore).

13 août. Arrivée à l’aube à Héas. Retour à Hèches par la hourquette. (Rencontre du berger de l’Aguila qui nous devine : « Vous deux, vous êtes instituteurs... »)

74/. Fin août (?) Avec François et Xavier Defos du Rau. Port de Venasque (2445 mètres), Trou du Toro. Tente au Plan des Aygualluts. Maladetta (3312 mètres, cinquante-sixième 3000). Néthou (3404 mètres, cinquante-septième 3000). Crevasses. Petite difficulté de glace au « Dôme » ou « Bosse ». François, mal chaussé, ne pourra pas la franchir et nous attendra. Sur le chemin du retour, Xavier et moi nous baignons dans le lac du Boum dans le brouillard.

(Quatorze jours en montagne. Cent soixante-treize sommets, dont cent dix 3000 ; cinquante-sept différents).

1951

75/. 1er août. Maupas (3109 mètres, quatrième fois), avec Jacques et Jean Le Barazer.

76/. Les mêmes, 20 août. Port de Clarabide (2627 mètres). Descente sur Paoule. Orage, pluie. On s’abrite dans la grotte de Paoule. On renonce. On repasse le col.
(26 août : baptême de Paul.) NDLR : deuxième enfant d’Henri Ferbos.

77/. Avec Xavier Defos et « trois néophytes » (les Le Barazer ?)

5 septembre. Montée à Pouchergue.

6 septembre. Départ 4 heures. Port de Clarabide, 6 heures. Paoule est en plein brouillard. Nous prenons trop à l’ouest un vallon qui nous mène sur l’arête nord où nous sortons du brouillard. Arrivons aux Gemelos (3125-3260 mètres, cinquante-septième 3000). Les néophytes sont fatigués. La brèche Carrive a l’air assez sévère. Nous n’avons pas de corde. On renonce. Observons des isards sur le glacier de Paoule que nous dominons. (Belle photo). Retour au col de Gistain. Passerons par le lac de Madère et le port (2735 mètres). Nuit à Pouchergue.

78/. Retour aux Posets avec Xavier et Castagnos*.

16 septembre. Pouchergue. Port de Clarabide. Coucher dans la grotte de Paoule.

17 septembre. Traversée Posets (3367 mètres, cinquante-huitième 3000)-Las Espadas (3326 mètres, cinquante-neuvième 3000). Descente dans le cirque de Lardana par la « rue royale » de Brulle. On cherche en vain une « cabane de Lardana ». Trouvons une bonne quèbe. Un vrai « balcon » sur la vallée d’Eristé.

18 septembre. Hésitations autour de la grande aiguille du Fourcau. On se décide pour le Pic des Tourats (3007 mètres, soixantième 3000). Faisons les quatre pointes (2984, 2970, 2954 mètres). Descente au col d’Eristé, puis au lac de Millars (plus probablement le Lago Alto, 2640 mètres ; le Millars est à 2460 mètres, un peu plus loin). Tentative sur la face Millars du Tourats. Repassons par le sommet. Descente par le lac de Lardaneta. Retour à la quèbe.

19 septembre. Perramo (2902 mètres), superbe. Gran Baticielle (2842 mètres), bain dans un lac gelé. Pic de Bardamina (3078 mètres, soixante-et-unième 3000). Nuit dans la grotte de Paoule.

20 septembre. Retour par le port de Clarabide.
(Voir excellent article de Xavier « Vagabondage aux Posets », Revue pyrénéenne, janvier 1957, n° 98).

Enfin, 23 septembre, neige à Espingo avec Colette Baudon.

(Cent quatre-vingt-un sommets, dont cent seize de 3000 ; soixante-deux différents, + Pic Heïd).
(Corrigé tout de même soixante dix-neuf dissertations pour le cours universitaire).

1952

23 mai. Mort de Ledormeur (1867-1952).

(NDLR : Il n’y a pas de course 79 : Henri Ferbos l’a « sautée »)

80/. 31 juillet. Avec Guérin, arête sud du Néouvielle (3092 mètres, cinquième fois).

1er août. En bateau sur le lac d’Orédon..

81/. 7 août. Avec Jacques et Jean Le Barazer et le beau-frère de celui-ci, Champetier-de-Ribes*. Françoise Berge* et Françoise Baudon* resteront à la cabane du Portillon. On fait le Crabioules dans le brouillard et le froid (3115 mètres, quatrième fois).

82/. 12 août. Arête nord-est de la pointe Ramougn (3010 mètres, troisième fois) et Néouvielle (3092 mètres, sixième fois), avec Xavier Defos du Rau et Jean Le Barazer. (Article du Xavier dans la Revue pyrénéenne n°81, octobre 1952).

83/. 20, 23 et 30 août. Avec Xavier, trois tentatives dans la face sud du Pic d’Estos. Très dur... La « première » sera pour les Ravier. (Voir note ci-jointe communiquée à Xavier par Jean Ravier, le 25 août 1960). NDLR : La note en question, rédigée par Jean Ravier sur une petite feuille volante, a été conservée par Henri Ferbos et intercalée dans ce premier carnet.

1953

(NLR : Il n’y a ni course 84, ni course 85) .

86/. En solo, depuis Gavarnie, Tapou (3148 mètres, soixante-troisième 3000). Une bonne heure « naturiste » au sommet. Retrouve Guérin à Gavarnie, mais il doit rentrer à Angoulême.

87/.Traversée du Petit au Grand Arbizon (2831 mètres, deuxième fois), avec Henri et Yvette Pacé.

88/. Avec Guérin, Brèche de Roland, descente du Cotatuero, refuge Gaulis, et Tour du Gaulis (2787 mètres). Mont Perdu (3335 mètres, troisième fois). Retour à Gavarnie.

89/. Refuge Ledormeur. Départ pour Costerillou. Brèche de Las Néous par le nord. Mauvais temps. On renonce à la Demeure Soulé.

90/. Turon (3042 mètres, cinquième fois) par l’éperon est qui aboutit à la pointe (2980 mètres).

91/. Face sud du Néouvielle (3092 mètres, septième fois). Descente par l’arête sud et la vire Batan (avec Henri Pacé).

92/. 12 août. Face nord nord-est du Méchant (2944 mètres), avec l’abbé Cantet, Jacques Dayraut, Henri Pacé, Xavier Defos et André Marens*. Dangereux et peu intéressant.

93/. 29 août. Deuxième tentative à la face nord de l’Aiguille des Glaciers. Avec Jacques Dayraut. Sans piolets, on perd du temps sur le glacier et à la rimaye. On renonce.

94/. Arête nord-est de l’Astazou (3024 mètres). Descente par les rochers blancs. Guérin se foule une cheville. Fin de course douloureuse. Mais l’arête est magnifique.

(Cent quatre-vingt-quatorze sommets, dont cent vingt-cinq 3000 ; soixante-trois différents).

1954

NDLR : La numérotation des cinq courses de cette année 1954 n’est pas chronologique : 95, 98, 96, 97, 99 ; nous restituons ci-dessous cette anomalie qui s’explique sans doute par l’hésitation d’Henri Ferbos sur la date de la course 96 et de la 97 qui l’enchaîne.

95/. Le 14 juillet débarque à Espingo une « collective » médicale et angoumoisine. André Guérin « initie » le docteur Nebout* et trois jeunes internes dont deux sont en psychiatrie avec lui dans son service. Je suis le seul non-médecin.

15 juillet. Arête ouest du Perdiguero. En deux cordées de trois, c’est plutôt lent... Certains sont manifestement peu doués. Au contraire, le jeune Force* mérite son nom et sa bonne humeur fait merveille. On jouit du sommet (3222 mètres, troisième fois). Une pensée pour Pinau* (1942) et pour Jean Defos (1936). Bonne descente.

16 juillet. Avec Guérin, on remonte au Pic du Portillon (3044 mètres, troisième fois ; avec Jacques, en 1936 et Pinau*, en 1942).

17 juilllet. Face nord du Spijeoles par un grand couloir pas très propre. Sommet (3066 mètres, deuxième fois). Il y a presque vingt ans, c’était le premier 3000 avec Cantet. (Au refuge, discussion homérique sur l’Algérie... Elle « révèle » les réac...)

1er août. Je rejoins le camp GUHM à Gavarnie.

98/. 2 août. Arête ouest de l’Astazou (3024 mètres, quatrième fois), avec Guérin et Marens*. Un jeune Sigval veut passer en tête et fait merveille dans le « grand fronton ».. Deux jolies longueurs. (Un piton mal planté est récupéré).

96/. Avec Pacé (mais c’était, je crois, avant le 1er août). Balaïtous (3146 mètres, deuxième fois) par l’arête de Costerillou (Tour de Costerillou, 3060 mètres, soixante-quatrième 3000) + Aiguille d’Ussel (3022 mètres, soixante-cinquième 3000). On s’égare un moment sur le versant Las Néous. Dix longueurs très risquées. Pacé grimpe en force, fonce et n’assure pas... A la descente sur la voie normale, il faut poser un rappel pour rejoindre le glacier qui est mauvais. On aide une cordée en difficulté.

97/. On enchaîne avec la face nord de l’Aiguille des Glaciers (2950 mètres). Cette fois, c’est la bonne. Mais nous ne suivons pas la voie Ollivier. Le point d’attaque facile est trouvé, mais à la troisième longueur, nous partons trop à droite, si bien qu’après un mur très aérien nous aboutirons au point de jonction de la vire avec l’arête nord-ouest. Grande joie au sommet (et délice d’une boîte de chocolat Montblanc bien glacée...) Nous avons pris de gros risques... Sentiment euphorique du « joueur » chanceux... Sentiment de vie intense. En jouir , mieux vaut n’en pas juger. Pourtant, c’est la chance qui fait les tricheurs et les injustes... Contre le moralisme : « Rien de noble ne se fait sans hasard » (Montaigne).

99/. Monté avec Henri Pacé à Espingo. Trouvons au refuge Soubis* et Béraud* et toute une équipe (voir Bulletin Revue pyrénénne de la section du sud-ouest, n°89, page 69) qui vont au Grand dièdre est du Spijeoles -voie Cousy. Ils nous invitent... Hésitations... On se décide. Voie magnifique. Un étrier lâche dans le grand surplomb de la sortie. J’ai quelque peine à m’en tirer. Sommet (3066 mètres), pour la troisième fois.

(Deux cent trois sommets, dont cent trente-trois 3000).

1955

En avril, Lionel Terray* venu à Angoulême pour une conférence ; nous passons un dimanche avec lui pour grimper aux Eaux-Claires (NDLR : la vallée des Eaux-Claires, site d’escalade près d’Angoulême).

100/. 29 mai. Gabas. Montée au vieux refuge Pombie avec Guérin, Lassié*, Odette*, Force* et Hubert Dubois*. Très bonne équipe.

30 mai. Grande raillère, couloir sud. Pointe d’Aragon (2717 mètres). Temps gris et froid pendant l’escalade. Beau soleil au sommet. Traversée vers le rein de Pombie et Pointe de France (2885 mètres, deuxième fois). Retour du brouillard. La descente de la voie normale assez délicate ; la neige est instable dans les cheminées. Fatigue et bonne humeur.

L’Oisans.
Camp à la Bérarde (nous sommes seuls à y planter nos quatre tentes), au bord du Vénéon. Toujours la même bonne équipe complétée par Pierre et Henriette Fougère*. (Docteur) Force (jeune interne de Guérin) est venu de Bordeaux à moto...

101/. 18 juillet. Tête de la Maye (2522 mètres). Promenade pour découvrir le coin.

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Course 102-20 juillet 1955 au Gioberney.
Henri Ferbos (au premier plan) Raymond Lassié, (chapeau) et André Guérin sous la neige.

102/. 19 juillet. Montée au refuge de la Pilatte sous la pluie.

20 juillet. Temps bouché. On va tout de même à la Pointe Richardson (3311 mètres) et au Gioberney (3351 mètres). Le temps se lève. Lever de rideau magnifique.

21 juillet. Grand beau temps. Départ à 4 heures pour les Bans (3659 mètres), avec le guide Pierre Paquet*, très sympa, style guide-paysan de la grande époque. Très belle course facile. A la descente, le temps change. Chute de neige.

103/. Echec dans une voie d’arête à la Tête du Rouget. On prend l’arête beaucoup trop bas. Pénible.

104/. 24 juillet. Montée à Temple-Ecrins.

25 juillet. Tentative vers le Coolidge dans la tempête. On renonce. Journée au refuge. Jeux et « grandes » discussions théologico-politico-philosophiques...

26 juillet. Coolidge dans la neige fraîche (3779 mètres).

27 juillet. Retour au camp de base.

105/. 29 juillet. Départ pour le refuge du Promontoire. Le mauvais temps nous arrête au Chatelleret.

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106/. Toue d’Arribet . 3 septembre. Arête nord-ouest du Balaïtous (3146 mètres, troisième fois), avec Guérin, Force et Dubois. Très belle journée d’escalade. On passe en tête à tour de rôle. Bonne halte au sommet de l’aiguille Henri Lamathe. Descente à la brèche sans rappel. Descente sur l’Araille par la voie Ledormeur.

(Pyrénées : deux cent-six sommets, dont cent trente-quatre 3000 ; soixante-cinq différents.
Alpes : cinq sommets, dont quatre 3000).

1956

107/. Carnaval. La bonne équipe angoumoisine au Spijeoles (quatrième fois). Mauvais temps, neige profonde. Le vent se lève. On renonce à une trentaine de mètres du sommet. Odette (NDLR : Lassié) et Henriette (NDLR : Fougère) « héroïques ».

108/. 14-15 juillet. Crête de la Garenère. Bonne petite escalade. Averse sur le Grand Truc (2608 mètres). On se sèche à la toue du Truc.

109/. Grand Gabizos (2692 mètres). Encore le mauvais temps. Descente dans le brouillard. On se retrouve au bord d’un mur vertical au-dessus de la route d’Aubisque... On ne la voit pas, mais l’on entend les cris du public du Tour de France qui passe ce jour-là.

Chamonix
Camp à Argentière. (En route, nuit passée à la belle étoile sur la plage entre Agde et Sète).

110/. 23 juillet. Refuge du Couvercle.

24 juillet. Aiguille du Moine (3412 mètres). On aide à la montée deux types en difficulté. Présentations au sommet. Ce sont encore deux médecins !!

111/. 26 juillet. Refuge Albert 1er.

27 juillet. Aiguille du Chardonnet (3824 mètres), par l’arête Forbes. Temps splendide. La bosse est en glace vive. 50-55 degrés à son « ventre ». Deux longueurs impressionnantes. Suite facile mais superbe. On arrive au sommet. Il fait déjà très chaud. On s’y arrête à peine. Descente en vitesse dans des couloirs de neige croulante. Traversée du glacier du Tour prudente mais sans problème. (La Montagne, janvier 1974, pages 187 et 190).

112/. 30 juillet. Refuge du Requin (2616 mètres).

31 juillet. Dent du Requin (3442 mètres). Glacier difficile. « Ponts » impressionnants. Nous prenons trop bas. Il faut perdre du temps pour rejoindre la voie. Arrivons à la base de la cheminée terminale... « Il est déjà bien tard »... On pense à l’état du glacier. Il faut renoncer. Belle soirée au refuge. (Me réveille seul dans le dortoir que mes ronflements ont -paraît-il- vidé !)

113/. 1er août. Aiguille du Midi par la vallée blanche (3843 mètres). Magnifique. On arrive par une belle arête de neige redressée... à la plateforme du téléphérique... Horreur : un CRS « garde » les touristes !

Je quitte les amis pour rejoindre Jacques en Suisse. Avec René et Jean Le Barazer, ils ont loué trois chalets à Brünigen. Au pied des grands sommets de l’Oberland.

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Course 114 ; Suisse ; 8 août 1956 ; Jacques et Henri Ferbos au refuge de l’Oberraarjoch.

114/. 8 août. (Avec Jacques et le chanoine du Lichtenstein). Grimsalpass. Nous longeons Oberaar Stausee, remontons un beau glacier facile jusqu’à l’Oberaarjochhütte. Petit refuge en bois, perché comme un nid d’aigle au-dessus du col, à 3255 mètres. (On arrive au refuge par une échelle). Nous posons les sacs et repartons tout de suite pour l’Oberaarhorn (3638 mètres). La montée serait facile, mais il y a un vent à décorner les boeufs. Nous ne nous attardons pas au sommet... Soirée délicieuse au refuge à contempler le Finsteraarhorn (4275 mètres) et toute une bande d’isards qui joue sur les pentes du col.

9 août. Descente sur le Lauteraargletscher et la cabane Dolfus. (On y rencontre un vieux monsieur de 70 ans, fort distingué ; il va traverser jusqu’au Jungfraujoch avec deux guides : un jeune pour la sécurité et un de son âge pour ralentir le jeune... Formule à retenir). Retour par Grimsalsee ; magnifique mais interminable. Jacques et moi pensons à Cap de Long : c’est trois ou quatre Cap de Long bout à bout... mais les sentiers suisses sont presque parfaits...
(Au-dessus de l’Hospiz, notre attention est attirée par des rochers d’aspect bizarre... On s’approche : ils sont en toile peinte et couvrent des pièces d’artillerie. Etrange Suisse ! Malgré deux siècles de paix, l’armée et la guerre sont partout présentes...)
Nous remonterons en famille (dix-huit personnes) pour pique-niquer à Grimsalpass.

115/. 12 août. Nous montons à Jungfraujoch par le Jungfraubahn. Aperçus par une « fenêtre » dans la face nord de l’Eiger. A Jungfraujoch, confort étrange : nous mangeons à 3475 mètres sur une nappe blanche damassée, avec vue sur le grand glacier d’Aletsch.

13 août. Avec Jacques et le chanoine, départ pour la Jungfrau. Progression facile sur le glacier et jusqu’à la crête. Là, le vent et le froid. Nous montons une très belle pente de neige le long de la crête. Je porte l’unique sac ; le chanoine a 59 ans et je ne le sens pas très sûr. Sommes dans le dernier tiers. La neige est de plus en plus glacée et le sommet se couvre. Je fatigue. Pensée fatale : si l’un des deux tombait, je ne serais pas capable de le retenir. On renonce. Je pense que nous étions à moins de 100 mètres du sommet, 4158 mètres. Pas de regret... Pourtant, un petit sentiment de culpabilité : on aurait pu... Demain, on se vengera sur le Mönch.
(Photo. La Montagne, septembre 1945 – 329).

14 août. On part malgré le mauvais temps évident. De bons Allemands nous répètent « sturm ». Au col du Mönch, le sturm est là, en efffet. Nous attaquons tout de même l’arête ; nous en ferons le premier tiers. De quoi dépasser 4000 mètres. Puis c’est le retour polaire... (Il y a effectivement des chiens polaires avec traîneaux à Jungfraujoch).

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116/. Montée à Caillaouas deux fois en vingt-quatre heures. C’est une sortie familiale avec les cousins et cousines du Gers, les Daurensan*. Une fille se blesse. Entaille profonde à la jambe. Il faut la descendre à Tramezaygue sur le dos... et je remonte tout de suite chercher le sac qu’on a du laisser au refuge.

117/. 21 octobre. Inauguration du refuge des Sarradets. Montons avec Guérin, Dubois et Olier*. Nous fuyons les « officiels » pour aller faire le Doigt de la fausse brèche (2950 mètres). Froid, grand vent.

(Plus de vingt jours en montagne.
Pyrénées : deux cent onze sommets, dont cent trente cinq 3000.
Alpes : dix sommets, dont neuf 3000 et un 4000).

1957
(Revue pyrénéenne, n° 103).

118/. Mauvais temps à Espingo.

Chamonix.

119/. Chalet de Lognon (2032 mètres).

120/. 24 juillet. Aiguille du Belvédère (2966 mètres). Enchantement du lac Blanc. L’aiguille n’a rien d’une aiguille mais il s’agit bien d’un belvédère.

121/. 28 juillet. Escalade au Clocher de Planpras. Soirée chez Lionel Terray. Fondue sympathique. Avons failli y rencontrer Brigitte Bardot...

122/. 29 juillet. Aiguille de l’M (2844 mètres), par l’arête nord-est, avec un jeune guide. Belle escalade. Fissures chamoniardes !

123/. Mont Blanc. 31 juillet. Montée au refuge du Goûter (3800 mètres). Le vieux refuge est plein. Il y a des Allemands et une autre cordée de Pyrénéens. Je préfère dormir sur un banc, près de la fenêtre, qu’étouffer sur le bat-flanc. Nuit très froide.

1er août. On chausse les crampons au refuge, on ne les quittera pas jusqu’au sommet. Montée sans histoire par l’aiguille et le Dôme (4304 mètres). Grand beau temps avec un bon vent du nord, froid, mais qui permet de respirer à l’aise. Sommes seuls au sommet. Je suis un peu trop euphorique et commets une imprudence en oubliant la corde que j’accroche avec un de mes crampons... Est-ce l’effet des 4807 mètres ? On reste au sommet assez longtemps (vingt minutes ?) On va voir le versant Courmayeur. Au retour, nous nous arrêtons au refuge Vallot (4372 mètres). Il est dans un état pitoyable. La descente jusqu’à Tête-Rousse et jusqu’au petit train paraît un peu longue. Demain, farniente à la piscine... et à la patinoire.

124/. Odette et Henriette restent à Chamonix. Nous montons au Plan des aiguilles pour essayer l’arête des Papillons. Les premiers gendarmes sont franchis. Mais ça devient sévère : il faut enjamber une brèche très aérienne pour se récupérer sur une dalle très raide où il n’y a que des grattons... Il y a un piton en place. Guérin réussit à y placer une pédale, mais, malgré çà, on ne passe pas. Essais infructueux pendant une bonne demi-heure. Fougère a perdu sa montre-bracelet dans la bagarre. Il faut renoncer.

125/. On se console avec l’Aiguilette d’Argentière.

126/. 9 août. Fougère et Lassié nous ont quittés pour Angoulême. Guérin a engagé le guide Bossonet* pour prendre une revanche. On attaque à grande allure ; le temps est incertain. Arrivés au fameux passage, nous voyons Bossonet « l’enlever » sans même mousquetonner le piton. Rude leçon d’humilité !! Bien assurés, nous passons nous aussi sans trop de peine. La suite est magnifique, mais il faut tenir un « train d’enfer ». Après quelques longueurs plus faciles, on s’engage par une belle vire dans la face nord pour prendre la fissure Lépiney. Un bon 5 limite... tellement « limite » que je décroche à mi-longueur ; je pendule au-dessus de la face nord avant de reprendre pied sur la vire. (Le départ en dülfer est bon, mais il faut dégager l’épaule pour continuer en direct... C’est le moment « limite »). Le deuxième essai est le bon. Ca continue par une petite cheminée verticale où des bouts de vieilles cordes témoignent de luttes anciennes... On arrive enfin sur les dents du Peigne (3192 mètres). Cinq minutes au sommet et nous dévalons sur la brèche, puis par un grand couloir pour être au Plan des aiguilles avant l’orage. Dans le couloir, on entend des appels à l’aide, mais impossible de les situer. Nous ne pouvons rien faire. Nous sommes vers midi au téléphérique. (Voir belles photos du Peigne dans La Montagne, août-septembre 1946, page 58, août-septembre 1947, pages 57 et 58, et février 1951, pages 15 et 16). En nous quittant, Bossonet nous dit que, vu que nous avons « bien marché » dans « la plus difficile des courses classiques », il s’offre à nous conduire dans « la plus facile des courses exceptionnelles » qui est selon lui la face nord des Drus. Impossible, il est temps de rentrer. Arrivés à Hèches, je monte au Pourassa (900 mètres) non sans plaisir.

(Alpes : seize sommets, dont trois 3000 et trois 4000).

1958
(Voir note de Guérin dans la Revue pyrénéenne n°107)

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Course 127 ; le couloir Swan ; l’article de J-A Catala paru dans Sud-Ouest le 28 mai 1958.

127/. Astazou-Couloir Swann. 25 mai. Partis d’Angoulême, nous descendons à l’Hôtel des Voyageurs. Argenterie, nappe damassée, souvenirs de l’époque Russell. Guérin trouve une connaissance : Catala*, du journal « Sud-Ouest ». Demain, il nous suivra à la jumelle pendant notre progression dans le couloir. Nous aurons droit aux honneurs d’un petit papier dans son journal. (Paru le 28).

26 mai. Nous partons très tôt et montons vite. Nous faisons un arrêt au bas du petit glacier, au pied du couloir, sur une belle plate-forme qui en a déjà tenté d’autres : j’y trouve un superbe couteau suisse en corne. Arrivons à la goulotte ; elle est tout en glace et très raide. Elle finit sur un bourrelet surplombant. Il faut « sortir » par une traversée sur la gauche : une vingtaine de mètres « délicats » que je passe en tête. Au-dessus, ce n’est plus qu’une belle pente de neige bien gelée -50/55 degrés- tout droit jusqu’à la crête. Quand nous y arrivons, nous débouchons dans le soleil. L’onglée nous fait atrocement souffrir à mesure que nos doigts gelés se réchauffent. On va aux sommets (3083 et 3024 mètres, cinquième fois ; dénivelée, 1700 mètres). Descente heureuse par le col d’Astazou et les rochers blancs. A Gavarnie, accueil enthousiaste des Catala qui nous racontent notre progression comme ils l’ont vue. (Photo du couloir dans la Revue pyrénéenne, n° 25, mars 1971).

127 bis/. Avec Guérin et Marlier*, départ pour la face nord du Vignemale. Mauvais temps.

128/. Juillet. Nous plantons nos tentes à Bious-Dessous (Bious-Oumette).

23 juillet. Pic d’Ayous (2312 mètres). Retour par Aas de Clotte. Bain dans le lac de Bious.

129/. 24 juillet. On couche à la quèbe de Moundeilhs.

25 juillet. Face nord de l’Ossau. Facile mais belle ambiance. On atteint le haut du rein de Pombie par une belle petite arête assez raide. Pointe de France (2885 mètres, troisième fois). (Les mouches rendent le repos au camp impossible).

130/. 27 juillet. Pic de Peyreget (2473 mètres). Il fait très chaud. Je me baigne dans le lac de Peyreget mais je dois bientôt sortir de l’eau, menacé par des nuées d’alevins. On décide de lever le camp pour se rapprocher du Balaïtous. Col d’Aubisque. On s’installe au-dessus d’Arrens.

131/. Refuge Ledormeur. 30 juillet. Crête de Costérillou (deuxième fois), avec Guérin, Lassié et Fougère. Deux bonnes cordées de deux. Nous ne nous pressons pas. Nous ne nous égarons pas non plus sur le versant nord comme en 1954 avec Pacé. Le rappel de la Tour est magnifique dans le vent qui souffle tellement que la corde part à l’horizontale... Sommet du Balaïtous (quatrième fois). J’y fais du nettoyage...

31 juillet. Lac d’Estaing.

132/. Refuge des Sarradets. 2 août. Traversée des gradins. Marboré (3253 mètres, deuxième fois), par l’arête Passet. Très beau, mais mauvais rocher. Vers le haut de l’arête, je fais partir une lame de calcaire aussi longue que moi... Allons au pic Brulle (3157 mètres, deuxième fois). Le temps, très beau jusque là, se gâte brusquement. Grelons énormes. La foudre tombe sur le Casque. Nous nous abritons en contrebas de la crête. Sommes trempés jusqu’aux os. Mais l’orage cesse. Franchissons la brèche de Roland et retrouvons le beau temps dans le vallon des Sarradets. Pour nous réchauffer, plutôt pour jouer, faisons la course « à tombeau ouvert » avec Fougère... Deux gamins de 38 ans !! Lassié et Fougère nous quittent. Guérin « en veut » encore.

133/. 6 août. Crête du Diable. Guérin et moi passons une nuit excellente sous la toue de Castérie. Sous un rocher, on est « dans » la montagne comme dans un oeuf ! Le 6, réveil sous un ciel maussade. Nous montons au pic Soulano (2922 mètres). On verra bien... C’est vu. Il faut y aller sans traîner. Guérin est en grande forme et passe en tête. Le fronton du Trident sud est très beau mais le vent se lève et ça devient assez dur. Les rappels blessent... Nous ne ferons pas la Canine. On passe vite au Cristail (2892 mètres). La « saison » finit bien.

(Pyrénées : deux cent vingt-et-un sommets, dont cent trente neuf 3000).

1959

Collective bordelaise aux Eaux-Claires, avec Jean Ravier et André Fournier*, et Jacques Soubis. (Revue pyrénéenne n° 106).

134/. Calanques (NDLR : de Cassis), 24 mars-4 avril. Camp dans la calanque de Port-Pin. Grande aiguille d’En-Vau.

1er avril. Bivouac à la brèche de Castevieil.

2 avril. Grande Candelle. Rencontre de Christ* et de Couderlier*.

135/. 8 mai. Avec Guérin et les Lassié, Pic central des Halharisès. On peine dans la neige profonde. On renonce avant le sommet...

136/. 9 mai. Montée à Caillaouas. Je fais visiter mon domaine...

Oisans. Deuxième camp à La Bérarde.

137/. 15 juillet. Aiguilles du Soreiller et Dibona (3130 mètres) (Photo La Montagne, 1942, n° 320). Temps magnifique. Granit superbe. Quel beau rappel ! (Diapos). Au refuge, un groupe étudiant. Jeunesse, beauté, force. Emouvant. On ne peut s’empêcher de les bader un peu... Un photographe de la revue « Réalités » les suit. Il ne photographie que des visages.

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Course 138 ; 17 juillet 1959 ; Oisans ; le groupe des charentais et H. Ferbos devant le refuge Caron au col de la Temple entre la Bérarde
et le Pré de madame Carle.

138/. 17 juillet. Bonnepierre. Col des Ecrins. (Couloir glacé assez délicat). Col magnifique. Jubilation. On s’attarde. (Guérin s’impatiente...) Refuge Caron (une grande cabane). Belle fin d’après-midi. Coucher de soleil superbe. Nous contemplons.

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Course 138 ; 18 juillet 1959 ; au sommet de la barre des Ecrins, de gauche à droite R. Lassié P. Fougère A. Guérin.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
18 juillet. Les Ecrins (4102 mètres). Temps idéal.

19 juillet. Couchons au chalet du Pré de Madame Carle (1875 mètres).Tourisme.

139/. 23 juillet. Montée au Chatelleret par la Meije. Temps très incertain. On change d’objectif.

24 juillet. Nous partons à l’arête sud de la Tête sud du Replat. A la première longueur, Guérin, qui est en tête, fait partir un bloc qui me rate de peu... Le moral faiblit... Il commence à neiger. Nous renonçons.

140/. 27 juillet. La Grave. Col du Lautaret. Montons au refuge Adèle Planchard (3169 mètres. Carte PN /IGN). Nous y trouvons l’équipe de France de ski qui est à l’entraînement sur le glacier de la Grande Ruine. Il y a Joubert*, Vuarnet* et une « débutante » : Annie Famose*. Groupe très sympathique. Soirée joyeuse.

28 juillet. Mauvais temps. L’équipe décide de descendre. (J’aide Annie Famose à charger son sac). Ils nous laissent un ravitaillement monstre (les olives !) Faisons une tentative vers Roche Méane (au-dessus de la cote 3400). Il se met à neiger... Demain, peut-être... (Pour situer le refuge, voir photo magnifique dans La Montagne, février 1970, n°76, page 207).

(Alpes : dix-neuf sommets, dont six 3000 et quatre 4000).

1960

141/. Avril. Collective angoumoisine à Bious-Artigues, très familiale : onze enfants. Avec les Sallée*. Mauvais temps.

142/. 6 juin. Pombie. Nuit au refuge (2034 mètres). Re-mauvais temps.

Vanoise. 15 juillet. Camp à Pralognan. (Les mêmes + Sallée*).

143/. 16 juillet. Montée au refuge Félix-Faure. On y rencontre un solitaire qui se joindra à nous pour la Grande Casse.

17 juillet. Grande Casse (3850 mètres). Vent froid, beau temps, montée facile. N’allons qu’à la pointe Matheus (3783 mètres).

144/. 19 juillet. Montée au refuge Péclet-Polset (2474 mètres). Arrêt dans une cabane où le grand chaudron de cuivre est au feu, plein de lait pour le fromage. Superbe.

20 juillet. Aiguille de Polset (3566 mètres). Ca serait plutôt l’Aiguille de Peclet (3562 mètres) ; Polset ne fait que 3531 mètres...???

Chamonix. 23 juillet, mer de glace. Refuge du Couvercle (2687 mètres). Grand beau temps. Coucher de soleil superbe.

145/. 24 juillet. Arête sud du Moine (3412 mètres). Escalade superbe. Sommes seuls. Jouissons pleinement du sommet. Nous apercevons un solitaire qui remonte le névé de base à une vitesse étonnante. Il surgit bientôt au sommet. C’est le guide Germain. Il a conduit des clients ce matin à la Verte. Trouvant qu’il était trop tôt pour redescendre à Chamonix, il s’offfre la voie normale du Moine pour le plaisir...

25 juillet. Mer de glace. Chamonix.

146/. 29 juillet. Aiguille du Midi. Pointe Helbronner (3462 mètres) en télécabine !!! Oh, honte ! Des élégants skient au col du Géant... Tour Ronde (3792 mètres). Facile. Trop de monde. Ca gâche le plaisir. (Hier, il y a eu un accident mortel).

147/. 9 octobre. Encore une nuit au refuge de Pombie. Encore mauvais temps.

(Alpes : vingt-trois sommets, dont dix 3000).

1961

148/. 11 juin. Départ Pau 10 heures, Soques 12 heures. Gravi en solo un piton de la crête de Soques, vers 2400 mètres. A l’ouest du col de Soques. Encore très enneigé. Premiers coups de soleil. Retour à Pau. Demain, épreuves du Bacc.

149/. 24 juillet. Camp à Arrens.

25 juillet. Crête de la Garenère (deuxième fois). (« Tous » avec Force). Beau temps. Un plaisir. Dôme (2750 mètres).

150/. 27 juillet. Refuge d’Arrémoulit. Palas (2976 mètres) par la face ouest. Temps nuageux. Départ dièdre assez pénible. Retour Artouste. On a manqué le dernier train. Descente en suivant la petite voie ferrée... (Très pénible).

151/. 30 juillet. Cap Peytier-Hossard (2995 mètres). Depuis Larribet, par le col du Pabat. Petite escalade. Retour à Larribet. Nous transportons le camp à Luchon dans le cirque du Lis.

152/. Espingo. 3 août. Tusse de Montarqué (2896 mètres, troisième fois). Baignade dans le lac d’Espingo. (Comment sortir de l’eau glacée ? Je suis nu et des religieuses accompagnant un groupe de jeunes filles se sont installées sur la rive... Dramatique !!)

153/. 4 août. Spijeoles (3066 mètres, cinquième fois) par l’arête sud-est. Joli départ. Retour au camp.

154/. 7 août. Superbagnères. Télésiège ! Céciré (2400 mètres). Espingo. Magnifique.

8 août. Crabioules (3116 mètres, cinquième fois). Grand beau avec vent froid. (Au retour, bain avec Fougère dans le lac de Saoucats).

9 août. Retour au camp par Coume de Bourg.

21 août. Costa Brava avec les enfants. (En 4CV). Blanes. Bagur (Tossa de mar). Frère et soeur, neveu et nièces. Vie comblée.

(Deux cent vingt-neuf sommets, dont cent quarante-sept 3000 ; mais toujours seulement soixante cinq différents).

1962

155/. 7 janvier. En solitaire, dans la journée, col d’Estibère et arête du Peyrot ou Pic les Tours (2134 mètres). Lac de Bious à moitié en glace. Bel enneigement bien gelé.

156/. 18 avril. Calanques. Grande aiguille de Sormiou.

19 avril. Eperon du plateau. Bain froid ! Le soir, traversée au-dessus de l’eau jusqu’à « l’extrême bec » (Photo en couverture de La Montagne, n° 339, janvier 1948). On gravit l’arête au crépuscule. Sublime !

20 avril. Morgiou. Sugiton.

22-23 avril. Retour par le Caroux (dans la grisaille). Gorges d’Héric, La Fage (Hérault).

Valais suissse.

157/. De Zinal, nous montons à la cabane de Tracuit (3252 mètres). Nuages très mobiles. Soir très beau.

14 juillet. Bischorn (4159 mètres). Vent froid. Nuages de neige sur la crête. Rencontrons Hans et Eidy, un jeune couple suisse très sympa. (Revue pyrénéenne, n° 119, juin 1962).

158/. 18 juillet. Montée au refuge du grand Mountet (2889 mètres).

19 juillet. Mont Blanc de Moming (3657 mètres) ; Zinal vu d’avion... Le Cervin. (Photos du Besso, La Montagne, septembre 1941, n° 318).

20 juillet. Nous levons le camp pour rejoindre Christ à Chamonix. Camp à Argentière.

Chamonix.

159/. 22 juillet. Montée au refuge Albert 1er.

23 juillet. Aiguille du Tour (3542 mètres) par l’arête ouest. Beau couloir de neige pour atteindre l’arête. Très bonne course. (On contemple l’arête Forbes au Chardonnet).

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Course 160 ; 25 juillet 1962 ; la cordée angoumoisine dans la descente terminale de la traversée aiguille du Midi, aiguille du plan.

160/. 25 juillet. Traversée Aiguille du Midi (3843 mètres)-Aiguille du Plan (3672 mètres). Grand beau. Sommes précédés et suivis par deux autres cordées. Ca fait un peu trop de monde. Dans la remontée du grand couloir mixte, des pierres partent. En descendant sur le col du Plan, j’ai gardé mes crampons aux pieds dans une petite cheminée verticale. Un crampon se coince dans une fissure et se déchausse... Acrobatie pour continuer la descente sans le perdre. Arrivés au col, il est un peu tard. La neige ramollit. (Un peu de paresse ?) On ne remonte pas à l’Aiguille du Plan. Descente du glacier du Requin délicate. Un pont de neige assez vertigineux. Enfin, le refuge ! Guérin et Christ sont crevés. Montenvers. Argentière. Fondue. Le temps tourne mal. Pluie. On repart en Suisse voir s’il y fait meilleur.

Valais suisse (bis).

28 juillet. Evolène. Les Haudières. Arolla. On couche au grand hôtel du Mont Collon. Première nuit dans un lit depuis le 12 juillet. Cadre sympathique : luxe anglais fin du XIXème..

29 juillet. Montée vers la cabane des Aiguilles rouges.

30 juillet. Euseigne. La Forcla. Les Pyramides ou « Demoiselles ».

31 juillet. Retour par le Vercors. Hèches.
Août. Blanès. Bagur avec les enfants.

(Pyrénées : deux cent-trente sommets.
Alpes : vingt-sept sommets ; quatorze 3000 et cinq 4000).

1963

Oisans.

161/. Camp à La Bérarde (Christ et les Salicetti* se sont joints à nous).

22 juillet. Pic nord des Cavales depuis le Chatelleret (3362 mètres). Salicetti a une « défaillance » sur l’arête terminale. (Photo La Montagne, septembre 1941, n° 318, page 49).

162/. 24 juillet. Montée au refuge de la Selle (2672 mètres).

25 juillet. Le Râteau (3809 mètres). Superbe.

163/. Camp transporté à Abriès, au-dessus de Guillestre. Objectif, le Viso (3843 mètres).

30 juillet. L’Echalp (1677 mètres). Montée au col de la Traversette (2914 mètres). Surprise sur la crête frontière : l’armée italienne y a organisé des positions de tir. Créneaux, petites plates-formes pour FM. En dessous, il y a des baraques en bois plus ou moins démolies. Très belle descente sur le Pian del Re (1700 mètres ?) Remontée au refuge Quintino Sella (2650 mètres). Accueil très sympathique.

31 juillet. Le guide « Perroti Quintino Sella » conduira Odette et nous les suivrons. Il est âgé et connaît le Viso pierre par pierre. Itinéraire assez compliqué. Perroti a des caches sur le parcours où il laisse crampons et corde. Sommet magnifique. Nouvelle surprise : au sommet, il y a un vieux vélo au pied d’une grande croix de fer forgé. Un champion l’a porté là pour accomplir un voeu à la suite d’une victoire. C’est un vélo d’au moins 20 kilos, type 1925... Retour au refuge. (Photo dudit refuge dans La Montagne de janvier 1994, page 21).

1er août. Col de Chiaffredo. Lacs du Prete. Le brouillard arrive : où est le col de la Losetta ? On franchit bien un col. On croit descendre sur le versant français. Quand on passe sous le plafond du brouillard, on croise une paysanne qui porte du lait... Question ? Réponse en italien. Guérin est furieux. Nous sommes trempés et assez fatigués. Arrivons au village de Chianale, très beau. Il y a une vieille auberge. On y trouve une jeune serveuse qui a travaillé à Paris et parle français. Chambres voutées avec lits métalliques anciens. Un décor pour un film de Fellini... ou de Berlusconi. Je suis si fatigué que je suis pris de tremblement, de frissons, impression de froid... Mais ça passe vite avec un bon dîner. Mon appétit effraie les amis médecins...

2 août. Nous rejoignons l’Echalp par le col de la Soustra. Le beau temps est revenu.
(Repos avec les enfants sur la Costa Brava).

164/. 2 septembre. Avec Nicole* (15 ans) et Henry Berge*, nous plantons la tente au lac d’Aumar. Le Néouvielle (3092 mètres) sera leur premier 3000. Pour moi, c’est la huitième fois, mais je n’y étais pas revenu depuis la face sud... il y a dix ans.

165/. Montons à Espingo.

5 septembre. Tusse de Montarqué (2896 mètres, quatrième fois), Seilh derra Baquo (3103 mètres, quatrième fois). On reste longtemps au sommet. Nicole et Henry sont ravis. Nuit au refuge d’Espingo.

6 septembre. Montons au Tuc de Belloc (2680 mètres).

166/. 10 novembre. Dans l’après-midi, je monte à Sarrance et au col de Dut (1003 mètres) avec Albert et Madeleine Van der Muhl*. Fin de la descente dans la nuit.

(Pyrénées : deux cent trente-quatre sommets, dont cent quarante-neuf 3000 ; soixante-cinq différents.
Alpes : trente sommets, dont dix-sept 3000 et cinq 4000).

1964

167/. 5 janvier. En solo au Pic de Roumendarès (1640 mètres). Départ Pau 11h30. Sommet 16h15-16h45. Retour voiture 18h30. Pau 19h30.

168/. 15 février. Encore seul, monté seul à Bious-Artigues dans la neige profonde et sous un ciel gris.

169/. 8 août. Avec les enfants, le Mont Castéra (ou Colantigue ? selon la carte...) et sa cabane.

170/. 13 août. Partis de Bagur avec Jacques et René, montons à la Nuria pour gravir le Puigmal. Mauvais temps, la pluie tombe. On renonce au tiers.
(Deux cent trente-six sommets !)

1965

171/. Pic de Piau (2696 mètres). Seul avec Paul* (14 ans le 21 ). On est le 20 avril, mais les conditions sont hivernales. Un vent glacé soulève la neige fraîche en tempête. C’est très beau et je ne me rends pas compte que Paul s’épuise à me suivre. Il finit par demander grâce sur l’arête terminale et nous n’allons pas tout à fait au sommet. On retrouve le calme à la cabane de Mounicq. (C’est là qu’on construira la station, hélas !)

171 bis/. Mai. Seul à Gourette. Monté vers l’Esquerra. Mauvais temps.
(A Angoulême, mauvaise surprise : la maison « visitée » par un cambrioleur...)

Suisse.

J’amène Paul avec le groupe angoumoisin des fidèles. Nous revenons à Arolla. Camp superbe.

172/. 19 juillet. On gravit l’aiguillette de Satarma. Belle petite escalade. Paul fait son premier rappel

173/. 21 juillet. Montée à la cabane des Vignettes (3160 mètres). Glacier d’Arolla et col de Chermontane. Paul fait son premier 3000 au-dessus du refuge (3194 mètres).

22 juillet. Temps froid et incertain. Vent. Paul reste au refuge. Gravissons le Pigne d’Arolla (3802 ou 3796 mètres ?) Belle course de neige. Repos au camp. Deux isards passent tout près de nos tentes...

174/. 26 juillet. Longue et belle montée à la cabane Bertol (3311 mètres). Paul marche très bien.

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Course 174 ; 26 juillet 1965 ; R. Lassié à gauche et H. Ferbos échangent une cigarette dans la vallée de la Dent blanche sur fond de Cervin et de Dent d’.Hérens.

Le 27, brouillard épais. Hésitation. Guérin est contre. Il restera à la cabane avec Paul. Lassié, Fougère et moi décidons de partir tout de même. Il y a une bonne trace. Au début, on n’y voit pas à dix mètres. On est un peu « contractés ». Enfin, ça devient plus clair. Lever de rideau sur le Cervin en arrivant au col de la Tête Blanche. Au sommet, ciel splendide (3724 mètres). Dent blanche, Cervin, Dent d’Hérens. Enthousiasme qui s’exprime en orgie photographique... Retour triomphant.
Levons le camp. Allons à Grindelwald par Grimselpass (2165 mètres). Montée à Jungfraujoch (3475 mètres) par le fameux train. Souvenirs de 1956... Neuf ans !!

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Course 175 ; 30 juillet 1965 ; Henri Ferbos sur l’arête du Mönch en Suisse.

175/. 30 juillet. Partons pour le Mönch (4099 mètres). Au col, même tempête qu’en 1956. On renonce.

31 juillet. Troisième tentative avec Fougère, Paul et Henriette. On s’engage sur l’arête, mais c’est trop dur. Vent et froid. Nous redescendons pour ramener Paul et Henriette et repartons tout de suite. Quatrième tentative à deux. On monte vite. On atteint l’arête terminale, mais il y a un « pas » exposé, très étroit et instable. Petite brèche après laquelle la pente s’adoucit. C’est pratiquement fini. Sagement, on préfère en rester là. A la descente, on voit un point rouge sur le glacier en contrebas de la crête (côté est, glacier de Fiescher). Depuis le col, j’y vais voir. C’est un casque... Je le récupère.
Retour. Arrêt à Spiez (1er août) et à Genève. 2 août, on rejoint les Berge à Corps.

3 août. Lac de Lauzon avec Paul, Pierre Berge, Françoise et Alain Rousseaux*.

4 août. Tête de la Garde à l’Obiou.

6 août. Marseille, chez Bernadette*. (Vol dans ma voiture de mon anorak et de ma serviette qui contenait mes livres -Breton !- et des bobines de photos à développer). Passons à Sormiou.

176/. 21 août. Avec les enfants, cabane du Piau.

176 bis/. Septembre. Montée à Espingo avec Colette Baudon*. Vingt à vingt-cinq centimètres de neige. Monte sur mes épaules jusqu’au refuge un mouton blessé.

(Pyrénées : deux cent trente-sept sommets, dont cent quarante-neuf 3000 ; soixante-cinq différents.
Alpes : trente-cinq sommets, dont dix-neuf 3000 et six 4000).

(Voir compte-rendu d’André Guérin dans la Revue pyrénéenne, n° 7, septembre 1966).

1966

177/. 19 février. Avec Paul et Jean*, Cabaliros (2333 mètres). Arrêtés sous le col (2095 mètres) par des coulées avalancheuses.

178/. 5 avril. Avec Paul et Jean, Pic de Sérins (2100 mètres). A toute vitesse et à toute crête dans le brouillard et le grésil.

179/. Pâques (9 avril). Avec Paul, Jean et Jean Lepreux*. Coucher à la cabane du col de Beyrède. Bassia de Hèches (1900 mètres, cinquième fois).

Retour en Oisans.

Camp au Pré de Madame Carle.

180/. 12 juillet. Montée à Caron (avec Paul et Alain Lassié).

13 juillet. Pic de Neige Cordier (3613 mètres). Beau temps froid. Paul marche très bien.

181/. 16 juillet. Montée au refuge du Sélé (2626 mètres). Temps incertain...

17 juillet. Départ pour l’Ailefroide. En haut d’un grand couloir, la brume enlève toute visibilité. Un isard traverse le couloir à quelques mètres au-dessus de nous. On décide la retraite... Il neige au camp.

20-22 juillet. Nous décidons d’aller voir plus au sud. Le col de Vars est enneigé (2109 mètres). Descente de la vallée de la Tinée. On y retrouve le soleil. Saint-Martin de Vésubie (Voir article de Samivel, Montagne, n° 67, page 248). Promenade de lac et de cascades. (Coucher au refuge des Merveilles. Tentative d’escalade d’un grand dièdre... sur le Capelot ou sur le Bégo ??) Retour au camp.

182/. 24 juillet. Refuge du Glacier Blanc.

25 juillet. Le Pavéous (3384 mètres). On gravit un très mauvais couloir qui nous mène à une brèche sans issue... Ce n’est manifestement pas la voie. Descente délicate. On a eu tout de même une vue superbe sur Pelvoux-Ecrins et une plongée sur le glacier Blanc. (Etions sans doute à la dernière brèche de la crête des Pavéous. Base du couloir cotée 3033 sur la nouvelle carte du Parc National).

183/. 27 juillet. Seul avec Paul, Coolidge (3774 mètres, deuxième fois pour moi). Départ Pré de Madame Carle, 4h15, sommet 11h30, retour à la tente 16h15. Journée magnifique.. (Mille huit cent quatre-vingt-dix-neuf mètres de dénivelé en sept heures quinze).

184/. 2 août. Depuis Argelès-sur-Mer avec Pierre Petitgirard*, la Tour de la Massane (812 mètres).

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Course 185 ; fin septembre 1966 ; Camping au-dessus de la Soula avant les Gourgs blancs.

185/. Septembre. Avec Paul et Jean, nous plantons la tente au-dessus de la Soula. Demain, les Gourgs Blancs (sixième fois). Au retour, baignade dans le torrent.

186/. 31 octobre. Gavarnie. Pic d’entre les ports (2480 mètres). Avec Paul et Jean. Grand froid. Conditions très hivernales. Neige, glace. Ce sera pour la prochaine fois (en 1970).

187/. 2 novembre. Avec Paul et Jean, dans la neige très profonde (photo). Cabane des Artigues d’Ayous (ou col long d’Ayous, 1704 mètres).

188/. 29 décembre. Avec les mêmes, à skis, le Rioumajou jusqu’à Frédancon et la vallée de Péguère.

189/. 31 décembre. Tuco de la Batindère (1781 mètres).

(Pyrénées : deux cent quarante-deux sommets, dont cent cinquante 3000.
Alpes : trente-sept sommets, dont vingt-et-un 3000).

1967

190/. 1er janvier. Vallée de Saux. Hourquette des Aiguillettes (2237 mètres).

191/. 27 mars. Avec les fils et Pierre Berge*, Pic d’Aulon (2736 mètres).

192/. 30 mars. (Idem). Pic de Guillette (2524 mètres). Froid.

193/. 3 avril. (Idem). Mont Pelat par le lac de l’Oule (2474 mètres). Chaud ! Descente sur Orédon. Grosses difficultés pour traverser des coulées de glace qui barrent la route en corniche. On taille la glace vive pour pouvoir passer d’une borne du parapet à l’autre... Seules les bornes émergent de la glace. Pittoresque !

Massif du Mont Blanc.

194/. 15 juillet. Seul avec Jean à Chamonix. Ecole d’escalade au Montat et promenade à la base de la Persévérance.

195/. 16 juillet. Aiguille de l’M (2844 mètres ; deuxième fois ; première fois en 1957). Jean (14 ans) grimpe comme un chef. Nous arrivons au sommet avant une cordée avec un vieux guide... Jean aide le vieux guide !
L’équipe angoumoisine nous a rejoints. Départ pour Courmayeur par le tunnel et l’Engadine. On évite Milan. Lac de Come. Sils Maria. Saint-Moritz.

Alpes suisses.

19 juillet. Bernina Pass.

196/. Refuge de Diavolezza (2977 mètres). Jean va au Sassquadu (3066 mètres).

20 juillet. Piz Palü (3909 mètres). Bon froid. Bonne neige. Superbe. Sommes au sommet avec une autre cordée suisse.

22 juillet. Mauvais temps. Promenade au front du glacier de Morteratsch.

197/. 23 juillet. Val Bondasca. Refuge Sciora. Le mauvais temps persiste.

24 juillet. Montée au col de Cacciabella. Orage. On s’abrite sous un belvédère magnifique. Ca se calme. Retour d’un peu de soleil. On fera même une petite pointe, La Forcelette (?)

198/. Nous levons le camp pour l’Oberland.

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Course 198 ; Suisse ; 28 juillet 1967 ; Grimsel ; refuge Lauteraarhornhutte ; (cabane Dolfüs), 2392 mètres.
(Carte postale).

27 juillet. Montée à la Lauteraarhornhütte (cabane Dollfus, 2393 mètres). Des isards autour du refuge.

28 juillet. Jean reste au refuge avec Henriette. L’Ankenbälli (3605 mètres). Très beau.

29 juillet. On s’offre du luxe à l’hôtel Handeck.
(Nous rejoignons sur le chemin du retour Charlotte et Nicole à Leysin).

199/. 30 octobre. Pic rouge de Pailla (2780 mètres).

200/. 1er novembre. Pombie.

201/. 28 décembre. Col d’Azet.

202/. 30 décembre. Soques à skis.

(Pyrénées : deux cent quarante-six sommets, dont cent cinquante 3000.
Alpes : quarante-et-un sommets, dont vingt-quatre 3000).

1968

203/. 2-3 mars. Nous arrêtons à Cauterets chez Boyrie* pour louer une paire de raquettes. Il nous affirme qu’il est impossible de monter au Marcadau. Il y a trop de neige fraîche, il neige depuis plusieurs jours. Nous partons tout de même. Nous mettrons douze heures. La nuit nous prend au carrefour de la vallée d’Aratille. Je laisse Paul et Jean au pied d’un arbre pour chercher le refuge. Enfin ! Demain, nous mettrons neuf heures pour la descente. Jean prendra un bain glacé : la glace a cassé sous lui au plat du Cayan.

204/. 14 janvier. Avec Jean. Nous montons du Benou vers le col d’Aran. Brume. On se croit à la Sède de Pan. Nous en sommes loin.

205/. 23-24 février. Lac de Gaube. (On traverse le lac à skis). Coucher à la cabane de Pinet. Refuge des Oulettes. Très beau.

206/. 7 avril. Toujours tous les trois. Depuis Ens, montons dans le très mauvais temps -brouillard, vent- à toute crête jusqu’au sommet du Pichebron. Gros efforts, grande joie au sommet. (2152 mètres).

207/. 2 juin. Le CAF d’Angoulême monte à Espingo et au lac du Portillon. Mauvais temps. Défaitisme. Je pars seul avec Olivier Trouffier* à toute vitesse vers le Lézat par la première cheminée sud-est. Sommet sous la neige. (3099 mètres, deuxième fois).

Oisans.

16-17 juillet. Refuge du Pigeonnier. Chute de neige. Retraite. (La Montagne, n°66, février 1968).

208/. 19-20 juillet. Toute l’équipe d’Angoulême avec Paul, Jean et Alain Lassié. Vésubie. Vallée des Merveilles. Nous tentons une belle voie en dalle sur un petit sommet au-dessus du refuge. Nous sommes arrêtés par un surplomb vers les deux tiers.

Ecrins.

(Retrouvons les Berge à Corps. Montons en famille au lac du Lauzon).

209/. 24 juillet. Les Rouies (3590 mètres) par grand beau temps. Henry Berge s’est joint à nous.

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Course 209 ; 24 juillet 1969 ; la cordée du CAF d’Angoulême dans le couloir des Rouies, Parc national des Ecrins.
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Course 210 ; 26 juillet 1968 ; Henri Ferbos à la cime du Vallon dans le Parc des Ecrins.

210/. 26 juillet. Seul avec Fougère (Jean déçu de ne pas aller avec Paul à l’Olan, n’a pas voulu nous suivre), faisons la Cime du Vallon (3409 mètres). Enthousiasmant. (Paul est allé à l’Olan avec un groupe de jeunes).

(31 juillet-19 août : Arlette* retrouvée au Kenya . Monbassa. Le Tsavo (NDLR : Parc national du Kenya). Kilimandjaro. Nairobi.

211/. Tente (au pied d’un grand sapin mort) au-dessus du fond de Cap de Long.
Septembre. Arête sud (deuxième fois) du Turon (3042 mètres, sixième fois). Avec Paul et Jean. On part tard. C’est beau mais long. Nous arrivons au sommet au crépuscule et avec les nuages. (Nous nous voyons dans un « spectre de Brocken » ; photo). Belle descente nocturne.

212/. 13 octobre. Ossau. Pointe d’Aragon (deuxième fois) et Grand Pic (2885 mètres, quatrième fois). Avec Paul et Jean. Grand beau temps. Escalade assez rapide.

213/. 1er novembre. Pic de Peyreget (2487 mètres, deuxième fois) sous la neige après deux jours bloqués au refuge de Pombie. Du sommet, à travers des déchirures des nuages noirs, l’Ossau tout en glace.

214/. 27-28 décembre. Refuge des Sarradets (2587 mètres). Arrivés dans la nuit. (Jean, à la dernière traversée avant le refuge, perd un crampon et glisse... Arrêt juste à temps...) On brise vingt bons centimètres de glace pour entrer par une fenêtre à l’est.

(Pyrénées : deux cent cinquante-deux sommets, dont cent cinquante-deux 3000.
Alpes : quarante-trois sommets, dont vingt-six 3000).

1969

215/. 30 décembre 1968. Montée au refuge des Oulettes.

1er janvier 1969 au sommet du Petit Vignemale (3032 mètres). Bon froid. Neige dure. Bonne progression. Visibilité parfaite. Bonheur d’être tous les trois (NDLR : avec ses deux fils, Jean et Paul). C’est mon quatrième Petit Vignemale. Bonne descente.

216/. 26 janvier. Seul avec Jean, tentative au Grand pic d’Ossau. Une cordée de quatre est engagée avant nous. Allons jusqu’à la deuxième cheminée. On s’y engage, mais il ne fait pas assez froid. C’est très raide et la neige tient mal. Tentative par un éperon. Le temps se couvre. Je décide de renoncer. Les quatre autres sont un peu plus haut. Ils tiendront cinq minutes de plus et renoncent aussi. Retour pénible dans la neige profonde. Au refuge, Jean s’endort sur le bat-flanc en une minute.

217/. 25 février. Coucher à Gavarnie à l’hôtel Astazou.

26 février. Départ avant l’aube pour le couloir Swan. Neige profonde. A la base, il faut creuser une vraie tranchée. Avec Paul, je gravis la goulotte jusque sous le surplomb. Au moment de traverser sur la gauche, une coulée de poudreuse nous ramène à la raison... Nous plantons un piton sous le surplomb et filons en rappel. Mais il fait si beau que nous traversons à flanc jusqu’à la Hourquette d’Allans pour prolonger le plaisir.

218/. 28 février. Gourette. Col de Tortes. Paul et Jean me font une démonstration d’escalade artificielle en gravissant le Capéran de Tortes. Je me contente de tirer des photos.

219/. 9 mars. Encore Gourette. Seul avec Jean, retour au col de Tortes. Nous gravissons la première Latte de Bazen (2262 mètres) dans un vent de tempête. Au sommet, on ne peut pas se tenir debout. En bas, à la station, nous voyons des groupes qui nous observent. Nous croyons entendre des « ils sont fous ».

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Course 220 ; 25 mai 1969 ; Ossau ; la cordée des angoumoisins attaque le couloir de la Fourche ; Jean Ferbos ferme la marche derrière son père.

220/. 25 mai. Avec les Angoumoisins, montons à Pombie. Mauvais temps. Nous gravissons tout de même le couloir sud de la Fourche (2705 mètres). Partie terminale très « haute montagne ». (Il y a trente ans, avec les Defos, on descendait de nuit ce couloir... Mon piolet perdu doit y être encore).

Chamonix.

Avec Paul, mais il fera ses courses avec les jeunes d’Angoulême. (Jean est parti en stop avec Nicole au Maroc).

221/. 15 juillet. Petits Charmoz (2867 mètres). Facile et très beau. (Nous y rencontrons un solitaire qui pratique l’auto-assurance).

Alpes italiennes.

19 juillet. Départ pour Courmayeur. Camp au pont Valsavaranche (1960 mètres).

20 juillet. Refuge Vittorio Emmanuele II (2732 mètres).

222/. 21 juillet. Gran Paradiso (4061 mètres, mon septième). Temps superbe. Il y a d’autres cordées, mais c’est tellement vaste qu’on ne se gêne pas. Grands glaciers. Sommet en arête. Vue immense. (Voir photo et carte La montagne, 1973, n° 4-5, et décembre 1954).
Retour tourisme : Cogne, Valmontey, Lillaz, Gimillam.
(Revue pyrénéenne, n° 118, mars 1962).

Chamonix.

223/. Grépon (3482 mètres). 25 juillet. Avec Paul, Olivier Trouffier et Jean Luçon*. Plan des Aiguilles 6 heures. C.P. 10 heures. Crête sommitale midi. Nous nous sommes trompés de cheminée. Arrivons à une brèche au sud du bloc sommital. Il faut passer versant mer de glace. Olivier y va mais l’orage gronde... Il nous représentera au sommet. (On y est à dix minutes près). Descente ultra rapide. Plan des Aiguilles 15 heures.

224/. 19 août. Bivouaquons sous un bloc superbe sur les gradins de Cap de Long.

20 août. Avec Paul et Jean. Les Trois Conseillers par l’arête Ferbos, trente-deux ans plus tard (3056 mètres, sixième fois). Gravissons le pic en quatre heures. Les deux fils montent comme des chefs. Grande joie. Restons longtemps au sommet.

225/. 12 septembre. Halharisès (troisième fois). Avec Paul et Jean, la face nord-est du Trident des Halharisès (une première). Belle petite escalade. A mi-hauteur, un surplomb passé en artificiel (A2). Pour moi, c’est la première fois. Plutôt laborieux... Au-dessus, dalles et sortie par un dièdre parfait.

226/. 11-12 octobre. Petit Vignemale (3052 mètres, cinquième fois).

227/. 26 octobre. Refuge des Sarradets. Paul et Jean, Jean-Louis Larquière* et Brigitte Michaud*. Très mauvais temps. Tentative au Bazillac. Verglas. Nous renonçons.

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Course 227 ; 27 octobre 1969 ; Gavarnie ; le doigt de la fausse Brèche.

27 octobre. Voie normale du Taillon (3144 mètres, deuxième fois). Enneigement hivernal. Grand beau temps au sommet. Escalade du Doigt de la Fausse brèche (2944 mètres, deuxième fois) .

28 octobre. Tour du Marboré (3017 mètres, deuxième fois).

228/. 16 novembre. Cabane du Pailla avec Paul, Jean et J.L.Larquière. Deuxième tentative au couloir Swan. (Jean-Louis abandonne pour gelures avant la base ; et Jean par paresse ?) Pour nous (Paul et moi), hélas, ce sera le même scénario que le 26 février. Neige trop fraîche. (Bonnes photos). Paul passe en tête la goulotte. Le passage est superbe. (Nous avons franchi tout de même le plus difficile, le reste n’était plus que dangereux).
229/. Coucher à Gavarnie.

4 décembre. Nous remontons à la cabane du Pailla, tous les trois et à skis. Je tombe beaucoup...

(Pyrénées : deux cent cinquante-huit sommets, dont cent cinquante-six 3000.
Alpes : quarante-six sommets, dont vingt-neuf 3000 et sept 4000).

1970

230/. 10-11 février. Pic des Tentes (2322 mètres ; il doit son nom aux tentes de l’armée française qui « tenait » ces crêtes en 1792 quand les Espagnols « tenaient » le Taillon).
Bivouaquons au-dessus de Gavarnie dans une tente en plastic conçue par Paul. La gourde gèle dans mon sac de couchage... Montons à skis avec un lourd matériel que nous laissons en dépôt sous le col des Tentes en vue de gravir plus tard la face nord du Taillon.

231/. 16-17 février. Pic d’entre les ports (2476 mètres, deuxième fois). Encore à skis (mais sans bivouac !) Récupérons le matériel. On n’est décidément pas prêts pour la face nord.

232/. (?) février-mars. Paul et Jean seuls : première hivernale de la face nord des Coutchets.

31 mars-1er avril. Montée pénible au refuge de Pombie où nous arrivons à la nuit (avec Crampette* et Coussy*). Je vais avec Crampette vers le pic de Peyreget pendant que Paul, Jean et Coussy vont tenter l’arête du Peyreget depuis la grande raillère. (Pointe 2473). Temps couvert.

233/. 1er-2 mai. Montée au refuge de la Glère (2103 mètres ; les mêmes + Paul Trouvé*). A skis jusqu’à la brèche Chausenque. Encordés pour le Pic d’Espade (2863 mètres). Très beau. Mauvaise neige et mauvais skieur, d’où nombreuses chutes à la fin de la descente sous le refuge.

234/. Juillet. Avec Domi*, brèche de Bugatet (2718 mètres) pendant que Paul et Jean font l’arête nord du Pène Esperracade.

235/. 16 août. Face nord des Coutchets (2256 mètres). Nous cherchons en vain le piolet abandonné lors de la descente de l’hivernale où Paul et Jean firent un rappel sur piolet. (Descente de nuit ; les CRS s’étaient inquiétés et sont allés à leur rencontre).

236/. 24 septembre. Arlette nous accompagne jusqu’au refuge de Larribet (2060 mètres).

25-26 septembre. Avec Jean et Coussy, arête nord-ouest du Balaïtous (3146 mètres, cinquième fois le sommet, deuxième fois l’arête). Une autre cordée est dans la voie. A trois, nous sommes lents. On s’attarde au sommet. Nous devons reprendre la corde pour atteindre le glacier de Las Néous. Retour au crépuscule. On hésite dans les derniers ressauts. Enfin, le refuge ! On part pour une descente nocturne... mais il faut remonter au refuge. On descendra demain. Arlette trouve la montagne bien amère...

8 octobre. Paul et Jean seuls à l’arête est du Tapou.

237/. (?) décembre. Tous les trois à skis, allons à la cabane d’Estaubé.

238/. 27-28 décembre. Avec Coussy et Paul Trouvé. Encore dans le mauvais temps, Hourquette de Pailla (2617 mètres).

(Deux cent soixante-trois sommets, dont cent cinquante-sept 3000).

1971

239/. 3 avril. Tentative de la face est sud-est du Campbieil (grand pilier central), tous les trois avec Coussy. Fort enneigement. Dans la première longueur, Coussy fait une chute : vol plané par dessus un surplomb de six à sept mètres. Il tombe heureusement dans la neige profonde et s’en tire bien, mais il faut renoncer à la course. D’ailleurs, le temps est incertain. (Voir Revue pyrénéenne, n° 15, septembre 1981).
(Avec Jean et Coussy, ski à Arette).

240/. Avril. Seul avec Paul. Essayons le Ger par l’arête des Coutchets. Gravissons les deux tiers mais il fait trop chaud et la neige tient mal sur les grandes dalles calcaires où elle part par plaques. Impressionnant et réellement dangereux. Il faut encore renoncer. Nous sommes pourtant tous les deux en très bonne forme. Revenons à la brèche. Nous profitons longtemps du soleil et du spectacle.

241/. Juillet. Crête des Halharisès (2993 mètres, quatrième fois).

242/. 13 juillet. Crête de la Mourelle (2679 mètres). Avec Jean et Jean-Louis Larquière. Escalade superbe, beau granit. Sortis à midi, enchaînons avec la crête d’Espade. L’orage nous arrête... en fuite, en rappel sous la grêle.

243/. 1er septembre. Pène Médaa (2488 mètres), par la face nord-est. Avec Nanou*. Descente du sommet sud en rappel.

1972

244/. En février. Montée au refuge de Pombie. Refuge Wallon. Port de Larrau. Seul à skis au-dessus de Soques.

1er avril. A skis, seul avec Paul, Borne de Tucquerouye. Temps splendide. On gravit la Borne (2490 mètres ?)

245/. Juillet. Palas (2974 mètres, troisième fois). Par l’arête sud-est avec Jean et Patrice*.

246/. (15 juillet. Camping au lac des Gloriettes).

Août. Crête d’Escalère (2557 mètres ; massif de l’Arbizon). Avec Jean et Nanou. Temps gris.

247/. Tentative au petit Billare par l’arête sud. On ne trouve pas le bon départ de la voie (?)

248/. Mauvais temps au petit Gabizos.

249/. 23 octobre. Avec Corinne*, montée à la cabane de la Hosse (Ossau).

(Pyrénées : deux cent soixante-neuf sommets, dont cent cinquante-sept 3000 ; toujours seulement soixante-cinq différents).

1973

250/. 13 février. A skis, vallée de Sceau, seul. Le tunnel n’est pas achevé. Malgré la pancarte d’interdit, je laisse les skis et je m’y engage... pour voir l’autre côté. Grosse imprudence. Je mets mes gants dans mon bonnet pour me protéger des cailloux qui tombent, entraînés par l’eau qui coule partout. Etrange plaisir d’être déraisonnable.! C’est long... Au retour, presque un petit commencement de peur, mais pas vraiment.

251/. 11 avril. Seul, Bious-Artigues. La neige commence à Laruns.

252/. 11 juillet. Tentative à Anéou avec Corinne*. Nous montons au pic de Peyreget (2484 mètres, troisième fois). Corinne marche très bien.

253/. 26 août. Abeillé (3029 mètres), par le Port de la Paz. Avec Paul et Rita*, Jean et Patou*. Bivouac au pied du Port. (Enfin, mon soixante-sixième 3000 !)

254/. 7 novembre. Départ Pau, midi. Cabane du camp long d’Ayous. Retour Pau, 18 heures.

255/. 18 novembre. Cabane de Moune, base de la face sud-est du Campbieil. Est-ce que ce sera pour cet hiver ?

256/. 28 décembre. Avec Paul, Coussy et Olivier Clément-Bollet*. De Bareille (1000 mètres) à skis, le Monné de Luchon (2147 mètres, deuxième fois). Descente pénible en poudreuse trop profonde... Retour à la nuit.

(Deux cent soixante-douze sommets, dont cent cinquante-sept 3000 ; soixante-six différents).

1974

257/. 3 juin. Avec Corinne et Estèbe*, de Luz. Bergons (2068 mètres). On s’arête au dernier col.

258/. 8 juin. Montée à la cabane dets Coubous avec Corinne et Jacques Harang*. Sortie merveilleuse.

9 juin. Pic dets Coubous (2647 mètres). Léger brouillard. Journée superbe.

259/. 21 juin. Cabane d’Estaubé. Pic Blanc (2828 mètres). En montant, nombreux isards. Corinne s’arrête sur le dernier gradin. Sommet dans le brouillard.

260/. 10 juillet. Moudang avec Pierre* et Jean. On se baigne dans le torrent du premier ressaut.

261/. 2 août. Seul avec Bernard*. Bivouac au confluent d’Aygues-Tortes (1937 mètres). Bonne nuit.

3 août. Pointe Ledormeur (3102 mètres), Pic Schrader (3174 mètres).

262/. Fin août. Collective (avec, entre autres, Olivier* et Martine Khöl*). Pic de Portarras (2712 mètres), Pic de Bastan d’Aulon (2721 mètres). Mer de nuages très mobiles. Beau. Au retour, on va voir le refuge de Campana du Cloutou.

263/. 5 septembre. Avec Jean, partis pour la crête Crabioules-Lézat. Mauvais temps. On ne quittera la cabane du Portillon que pour redescendre.

264/. 13 octobre. Seul, depuis le Pourtalet, dans une bonne neige fraîche, à toute crête (ou presque) Pène Mieytadère (2108 mètres), base du Campana d’Anéou, pointe 2261, et Cuyalaret (2289 mètres). Descente par le col d’Anéou.

(11 novembre. Ski à Hautacam).

Deux cent quatre-vingts sommets, dont cent cinquante-neuf 3000 ; soixante-huit différents).

1975

265/. 4 février. Avec Jean, montée à skis au refuge des Oulettes. Grand froid. Tempête. Nuit pénible.

266/. 6 avril. Paul, parti seul depuis quatre jours pour s’isoler et méditer sur le Bassia de Hèches, ne rentre toujours pas. Je pars à sa recherche de cabane en cabane en passant par Moumède, Coume des Estrets, col des Arés, Coume de Castillon, descente sur Rebouc par la forêt de Bouchidet. Il y a un gros enneigement. Je fais dans les 1300 mètres de dénivelé en raquettes. Je retrouve ses traces, mais il sera à Hèches avant moi.
(8 avril. Naissance de Jeanne*)

267/. 1er mai. Seul. Départ tard. Voiture au col du Somport (1632 mètres). Montée directe vers le Pic d’Arnousse (2141 mètres). Au-dessus du point 1824, je monte nord-ouest dans le col Mayou par un talweg raide, pour éviter par la gauche le ressaut sud du pic. A ma hauteur, sous le ressaut, je vois une grosse masse qui se roule dans la neige comme un chat. C’est trop gros et lourd pour être un isard... Je vois la tête de profil. Aucun doute : c’est un ours. Grosse émotion. Je n’ai pas d’appareil photo mais j’ai les jumelles. Il ne m’a pas vu, je vais pouvoir l’observer à la jumelle pendant plusieurs minutes. Il me voit et s’en va lentement en remontant la pente qui me fait face vers la frontière. Il s’arrête de temps en temps, se retourne pour m’observer. Il disparaît derrière la crête frontière. Je monte aussi vite que je peux -la neige est bonne- espérant l’observer depuis le sommet. Mais quand j’y arrive, c’est trop tard. Il a disparu. Je continue la crête jusqu’au Pic de Bénou (2271 mètres). Quelle merveille que la vie sauvage ! Je suis moi-même ici un peu un vieil ours.

268/. 15 juin. C’est la « Fête des pères ». On va fêter ça avec Paul et Jean au Pic de Canaourouye (2347 mètres, Anéou). Sur le versant espagnol, nous observons la plus grosse harde d’isards jamais vue. Ils sont au moins une quarantaine.

269/. 14 juillet ; Petit Arbizon (2737 mètres, deuxième fois), par le couloir nord, avec Bernard. Belle ramasse à la descente.

270/. 20 juillet. Avec Jean, Pène de la Glère (2307 mètres), par la face ouest. Raide et mauvais rocher. Jean est en tête et fait partir un caillou que je reçois sur la tête... Heureusement, j’avais mon vieux casque rouge (trouvé à la descente du Mönch). Le casque est légèrement percé. Moralité : toutes les précautions ne sont pas inutiles ! Nous continuons. Joli sommet. Allons ensuite au Pic d’Anéou (2364 mètres).

271/. 27 juillet. Coucher au refuge d’Arrémoulit. Toujours Jean, le bon compagnon.

28 juillet. Col du Palas. Descente au Gourg glacé. Arête Wallon. Picos de la Frondella, pointes 3025, 3063 et 3022. (Nous négligeons la pointe sud, 3006 !) Restons longtemps sur la crête.
Au retour, au Gourg glacé (2404 mètres), nous tentons une traversée vers le nord pour éviter de perdre trop de hauteur. Hélas ! Nous allons nous trouver piégés dans les ressauts. Le temps se gâte. Nous ne nous en sortons qu’en gravissant la face ouest-sud-ouest du Batcrabère (2637 mètres). Descente au nord et remontée au port du Lavedan ; Nous repassons le col du Palas sous l’orage. Cela fera une course de douze heures avec 1350 mètres de montée et 1850 mètres de descente. Très belle course tout de même.

272/. 3 août. Avec Paul et Jean. Arête est du Turon (3035 mètres, septième fois ; il s’agit plutôt d’un éperon ; éperon central qui aboutit au sommet ; en 1953, nous avions fait l’éperon de la pointe 2980). Trois Conseillers (septième fois) ; descente par la vire Musprat.

(12 août. Catherine Salles, ancienne élève prise en stop pour Bordeaux. Passons par Mimizan).

273/. 17 août. Cabanes du Portillon. Montés avec Jean, Bernard, Yves et Josette Coll*, Patou et petit Pierre* (10 ans).

18 août. Crabioules occidental et oriental, par la brèche Mamy (sixième fois), avec Jean, Bernard et Yves. Retour sous la pluie et l’orage. Jean porte Pierre sur son sac.

(20 août. Ondres, avec Corinne et Bernard Padou*).

274/. Avec Paul et Jean. 21 septembre. Port de Bielsa. Pic de Bataillance (2604 mètres) et Pic de Garlitz (2798 mètres) + Pic de Pène Abeillère (2611 mètres).

(Noël 1975, ski à Peyresourde).
(26 décembre. Départ de Paul pour l’Inde, en stop).

(Deux cent quatre-vingt-douze sommets, dont cent soixante-quatre 3000 ; soixante-dix différents).

1976

(13 janvier. Mort de maman).

(Pâques à skis à Soulan-Espiaube).

275/. 11 avril. Avec Gina*, gorges du Bitet et col d’Iseye (1829 mètres). Nous n’allons pas jusqu’au col. Farniente à la cabane de Cujalate.

276/. 6 juin. Avec Gina, Pic Peyrelue (2441 mètres). Sous grand soleil. (Le grand Pan n’est pas mort...)

277/. 12 juin. Avec Jean et son camarade anglais Russell (sic), lac dets Coubous et Pic d’Astazou (2622 mètres).

278/. 25 juillet. Seul avec Pierre (11 ans). Tente au-dessus du Rioumajou. Port et Tuquet de Caouarère (2683 mètres).

(Bénédicte* à Arthez-de-Béarn et concert de guitare à la chapelle de Caubin).

2 août. Départ pour Corps (746 kilomètres).

279/. 6 août. Valbonnais. Valjouffrey. Le Désert. Refuge de Fond Turbat (2194 mètres). Rencontre au refuge de Chéré* et Galineau* qui vont refaire la voie Couzy-Demaison au Pic d’Olan. (Robert Chéré se tuera à l’Aiguille Verte en 1977, en solo. Souvenir très sympathique. La Montagne, n°109, page 165).

7 août. Aiguille de l’Olan (3371 mètres), par le versant ouest. Avec Alain Rousseaux et Henry Berge, mes neveux. Henry a une caméra et fait un film. Sommet splendide. (Partis après Chéré, nous voyons leurs frontales ; ils redescendent, étant montés trop à gauche... On ne les verra plus dans la paroi).

(22 août. Promenade au Moudang avec Pierre).

280/. 18 septembre. En solo. Départ Pau 14 heures. Soques (1392 mètres), 15 heures. Cabane d’Arrius (1775 mètres), 15h45. Brèche sur la crête d’Arrius (2105 mètres), 17h30. Harde de vingt-deux isards. Approche. On s’observe... Détours... Photo manquée ! Col de Soques (2487 mètres), 19h15. Crépuscule superbe. Retour voiture 21h15.

281/. 26 septembre. Avec Jean, montée au Marcadau. Coucher dans la cabane d’Aratille en ruine. Mauvais temps. Marmottes au lac d’Aratille. (Dans ma précipitation à les observer à la jumelle, je mets le pied sur mes lunettes...) Montons sur des dalles mouillées jusqu’à un bloc coincé qui nous arrête. Nous ne sommes pas loin de la crête mais c’est trop glissant et dangereux. On renonce.

282/. 3 octobre. Encore en solo. Départ Pau 11 heures. Bious-Artigues (1400 mètres), 12h10. Monté vers le col long de Magnabaigt, puis bifurqué vers le sud. Col de Moundeilhs. (Je filme des isards sous la crête de Moundeilhs). 17h30, brèche de Moundeilhs (2260 mètres).

283/. 1er novembre. Toujours avec Jean, dans la neige fraïche, montons au lac Castérau et au col des Moines (2168 mètres) ; nous prenons la crête mais cela tourne à la tempête de neige et nous nous arrêtons à la première pointe. Retour sinistre.

(Pyrénées : deux cent quatre-vingt-quinze sommets, dont cent soixante-quatre 3000 ; soixante-dix différents.
Alpes : quarante-sept sommets, dont trente 3000).

1977

(9 janvier. Hourquette d’Ancizan et Plagnot de Soubirou -1726 mètres- avec Paul et Jean).

284/. 6 février. Avec Jean, et en raquettes, la crête Pichebron (2213 mètres) – Berdalade (2703 mètres). Partis de Ens (1200 mètres ?) Bonne neige, beau temps, cadre superbe. Notre plus belle hivernale ?

(21 février. Départ Jean et Patou).

(8 mars. Promenade au val d’Arrius avec Bénédicte).

(11 juillet. Louron. Tuc de Couret et Tuc d’Ardounes, 2000 mètres).

285/. 11 septembre. Coucher à la cabane d’Ardounes. Montée pénible par la rive gauche depuis Azet (virage coté 1252 mètres) ; le chemin est rive droite. Avec Paul.

12 septembre. Pic d’Estos (2803 mètres). Nous restons trois heures au sommet. A la descente, bain dans un des petits lacs des Miares.

286/. 2 octobre. Du bas de Rioumajou, montée en forêt à Hitte longue, aux lacs de Consaterre et à la pointe 2669 de la crête du pic de Thou.

(9 novembre. Mort de Bernadette Berge*).

1978

(1er janvier avec Corinne, Bernard et Benjamin*. Promenade au col de Couradabat et à Las Tachoueres -1136 mètres- Baronnies).

(26 février. Bassia, Coume de Castillon).

(27 février. Départ Jean).

287/. 11 mars. Seul. Lac de Fabrèges (1238 mètres), 12h30. Isard dans la forêt à 200 ou 300 mètres au-dessus de la route ! Photo. Sommet du Chérue (2195 mètres), 16h35. Vu une quinzaine d’isards. (Photos). Retour voiture, 19 heures.

288/. Avec Nancy*, cabane d’Arrius, col d’Arrius et pointe 2495 de l’Ariel. Le tout sous la neige.

4 juin. Pic d’Estremère (2165 mètres). Voyons une cinquantaine d’isards.

(11 juin. Monté seul à la Coume d’Estos, vallée de la Pez).

289/. 22 juin. Avec Jean et Bernard (Jean très fatigué), le Pic Méchant (2930 mètres, quatrième fois).

290/. 16 juillet. Lacs de Consaterre et Pic de Thou, avec Pierre, Patou et Jean.

291/. 21 juillet. Crête de l’Espade (2863 mètres), avec Jean et Pierre. Pierre fait son premier rappel.

28 juillet. Je retrouve Nancy à Tarascon-sur-Ariège.

292/. 29 juillet. Montons de Goulier au Pic des Peyrisses (2213 mètres) et à la Pique d’Endron (2472 mètres). Chaleur très pénible. Au sommet, l’orage éclate. Belle descente tout de même.

293/. 30 juillet. Pla de Soulcem et lacs de la Gardelle. Très beau, mais on ne fera pas le Montcalm.
Retour par Ax-les-Thermes, le col du Chioula, Quillan, Perpignan (hôtel triste). Nancy part pour l’Espagne. Je pars pour Corps en passant par Port Leucate et Cap d’Agde. Arrivé à Corps le 3 août.

(Pyrénées : trois cent six sommets, dont cent soixante-quatre 3000 ; soixante-dix différents.
Alpes : quarante-sept sommets, dont trente 3000 et sept 4000).

xxx

(NDLR : Fin du premier cahier, complété par le récapitulatif suivant sur la troisième page de couverture).

Chamonix

La vallée blanche, le 1er août 1956, remontée depuis le refuge du Requin (2516 mètres) pour gravir l’aiguille du Midi (3843 mètres) ; le 29 juillet 1960 pour gravir la Tour ronde (3792 mètres) ; et le 25 juillet 1962 pour la traversée Aiguille du Midi – Aiguille du Plan.


Nos 4000 :
Jungfrau (4158 mètres), 13 août 1956.
Mönch (4099 mètres), 14 août 1956 (Sturm).
Mont Blanc (4807 mètres), 31 juillet 1957.
Les Ecrins (4102 mètres), 18 juillet 1959.
Bischorn (4159 mètres), 16 juillet 1962.
Mönch (4099 mètres), 30 juillet 1965.
Gran Paradiso (4061 mètres), 21 juillet 1969.

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INDEX DU PREMIER CARNET

*Henri Passet. (Bas de la première page). Guide de Gavarnie (1845-1920).
*Les cinq frères Cadier. (Citation de la deuxième page). Fils du pasteur Alfred Cadier, Georges, Henri, Albert, Edouard et Charles se sont rendus célèbres dans le milieu pyrénéiste pour avoir gravi la plupart des 3000 mètres de la chaîne entre l’Aneto et le Balaïtous, au début du XXème siècle, en l’espace de deux étés.
*Mounicq. (Course 6). Famille de médecins d’Arreau, en vallée d’Aure. Le père a mis au monde les deux premiers enfants d’Henri et de Charlotte Ferbos, Nicole et Paul, dans la maison familiale d’Hèches.
*L’abbé Cantet. (Course 9) Curé de Sarrancolin, puis de Tournay (Hautes-Pyrénées), l’abbé Adolphe Cantet est resté dans les mémoires pour avoir aménagé un court de tennis dans son jardin à l’intention des jeunes de la paroisse. Il a partagé de nombreuses courses avec Henri et a été prisonnier en Allemagne, à Trèves, avec Jan-Paul Sartre. Dans la course 392, Henri évoque son évasion et l’aide des Ferbos pour lui faire franchir la ligne de démarcation à Langon (Gironde).
*Baudon. (Course 9). Famille de la vallée d’Aure très proche des Ferbos, encore à l’heure actuelle.
*Lilette, Denise, Monette, René. (Course 17). Lilette, surnom d’Andrée, sœur aînée d’Henri. Denise, future belle-soeur d’Henri (elle épousa son frère Jacques). Monette, autre soeur d’Henri. René Berge, futur époux de Monette.
*Ledormeur. (Course 17). Georges Ledormeur (1867-1952), bien que Rouennais de naissance, est un célèbre pyrénéiste, auteur d’un guide fameux portant son nom. « Les Pyrénées centrales, du val d’Aran à la vallée d’Aspe », publié en 1928, a fait l’objet de nombreuses rééditions.
*Bagnérés. (Course 17). Ce monsieur Bagnérés, ami de Ledormeur et de l’abbé Cantet, était à l’époque fonctionnaire des contributions directes ; il fut plus tard directeur de l’Ecole nationale du Cadastre créée en 1945 à Toulouse, où elle se trouve toujours.
*Brunet. (Course 17) Transporteur de la vallée d’Aure qui assura ensuite pendant plusieurs années la liaison en car Tarbes-Arreau.
*L’oncle Joseph. (Course 18). Alors vicaire de la paroisse Saint-Seurin, à Bordeaux, il fut ensuite muté et complètement "oublié" pendant une quarantaine d’années à Cérons (entre Bordeaux et Langon) où il exerça son ministère jusqu’à sa mort.
*Daniel. (Course 18). Frère de Henri, également prêtre, et principalement archiprêtre à Langon (Gironde).
*Jeanne et Suzanne. (Course 18). Il s’agit de deux orphelines que l’oncle Joseph (voir ci-dessus, course 18) avait aidées lorsqu’il était à Bordeaux. Elles avaient, à l’époque de cette course, une soixantaine d’années.
*Jacques. (Course 20). Jacques Ferbos, le grand frère montagnard d’Henri, est lui-même auteur de carnets de courses qu’il a remis à son frère en août 2000.
*Fouga. (Course 20). Auberge de Fabian.
*Defos du Rau. (Course 24). Jean Defos du Rau ainsi que ses frères, François et Xavier, furent parmi les plus proches compagnons de cordée d’Henri. On retrouvera très souvent leur nom dans les carnets. Xavier fut membre fondateur du GUHM (Groupe universitaire de haute montagne) et inventeur du nom de l’association ; il a cosigné avec Robert Ollivier le guide du Néouvielle et d’Orédon.
*Gustave Larrieu. (Course 25). Autre compagnon de course.
*RP Dieusède (NDLR : la bonne orthographe est Dieuzaide) et camp Bernard-Rollot. (Course 26). Le groupe montagne du camp Bernard-Rollot est une association affiliée à la Fédération française de montagne et d’escalade. Il est basé au plateau du Lienz, à Barèges (Hautes-Pyrénées). Pendant la dernière guerre, ce centre barégeois fut à la source d’un foyer chrétien de résistance à l’origine duquel se trouve un père jésuite, le Révérend-père Antoine Dieuzaide, qui habitait Bordeaux.
*Abri Gaurier. (Course 27). Grotte naturelle, sur le versant sud de la brèche de Roland, aménagée par l’abbé Ludovic Gaurier, pionnier du ski dans les Pyrénées et célèbre pour ses études sur les glaciers et les lacs.
*Jean-Louis Cantet. (Course 29). Frère d’Adolphe et prêtre comme lui, en vallée d’Aure.
*Le Père Ribaut (Course 30) et *Dominique Ribot (Courses 31 et 32). Il se pourrait que ces deux compagnons de course ne soient en fait qu’une même personne malgré les orthographes différentes. Henri Ferbos était parfois imprécis avec les noms propres...
*Louis Robach. (Course 33). Né à Besançon (Doubs), mort à Montréjeau (Haute-Garonne), Louis Robach (1871-1959) fut tout à la fois montagnard, grand voyageur, photographe et conférencier. Ce personnage hors du commun fut un pionnier du ski dans les Pyrénées où il réalisa d’innombrables ascensions avec ou sans skis, mais toujours en transportant un imposant matériel photographique.
*Arlaud. (Course 34). Jean Arlaud (1896-1938), médecin et alpiniste français, membre de la première expédition française en Himalaya, au Karakoram, en 1936, pyrénéiste passionné, fondateur du Groupe des jeunes (GDJ) en 1920.
*Maïtou. (Course 35). Sœur de Jean, François et Xavier Defos du Rau.
*Bernat-Salles. (Course 35). François Bernat-Salles (1855-1934), né et mort à Gavarnie, est l’un des plus grands guides de montagne des Pyrénées. Henry Russell compta parmi ses prestigieux clients.
*Bardon. (Course 35). Il s’agit d’Alexandre Berdou (et non Bardon) ; ce Lourdais est décédé en février 1936, à l’âge 36 ans, dans une tempête de neige, quelques mètres sous le sommet du Cambalès où une plaque perpétue sa mémoire. Son père avait fondé en 1900 les Pyrénéistes du Lavedan.
*Andrée. (Course 36). Une autre sœur de Jacques et d’Henri Ferbos.
*Lacoste. (Course 37). L’hôtelier du châlet-hôtel-refuge d’Orédon.
*Miss Musprat et son guide Batan. (Course 37). Dans les années 30, Louis Batan, célèbre guide cauterésien de la première moitié du XXème siècle, accompagna dans les Pyrénées une Anglaise passionnée de botanique et d’herborisation, miss Vera Musspratt (ce serait la bonne orthographe, avec deux ’s’ et deux ’t’) ; il emmena notamment sa cliente au sommet du Balaïtous en 1934 ; il paraît qu’elle était « délicieuse ».
*Villa Meillon. (Course 39). Dans le numéro de La Montagne de juin 1934, Henri Barrio et R. Bellocq décrivent en ces termes cet abri situé sous la face nord de la Pique-Longue, au pied du couloir de Gaube : « Une cavité sous un gros bloc fermé par un léger mur de pierre, et dont le sol est recouvert d’herbe sèche ».
*Madame Laborde. (Course 42). La famille Laborde tient Le Biscaü, l’un des trois restaurants de Gabas, en haute vallée d’Ossau, avec ceux des familles Vignau et Turon.
* « M. Hector » (?) (Course 44). Le point d’interrogation d’Henri n’a toujours pas trouvé de réponse...
*Gaussot. (course 45). Philippe Gaussot avait été délégué du Comité de secours aux réfugiés d’Espagne. Agé à l’époque de 28 ans (il était né en 1911, à Belfort), il passait une partie de ses vacances dans les Pyrénées et faisait partie du camp Bernard-Rollot, de Barèges. Il raconte dans une courte autobiographie comment, quelques années plus tard, pendant l’Occupation, il y trouva refuge : "Les Allemands arrivaient... Répartis en deux voitures, nous avons coupé leurs colonnes qui filaient sur Bayonne et nous avons rejoint Barèges où nous avons vécu comme nous avons pu, au chalet Bernard-Rollot, en aidant les paysans à faire les foins". Il fut par la suite résistant (réseaux Corvette, sous le nom de Guy Latour, puis Côtre), journaliste, grand reporter et chef de l’agence du Dauphiné Libéré à Chamonix où il devint une figure importante de la vallée. Il a fait de très nombreuses photos et publié plusieurs ouvrages, notamment sur la JEC, la Résistance, Chamonix, la montagne et le ski (dont un cosigné avec son ami James Couttet, champion du monde de descente en 1938). Il est décédé en 1977.
*Tante Madeleine. (1941, préambule à la course 48). Tante Madeleine était la belle-mère de Jacques Ferbos, frère d’Henri.
*François Bourricaud. (Course 49). Ami de faculté d’Henri Ferbos.
*Brives (Course 50) Georges Brives, employé à la SNCF à Bordeaux, fit partie, ainsi que son frère André, du GDJ où il eut pour parrain Jean-Victor Parant. (Voir ci-dessous).
*Victor Parant. (Course 50). Il s’agit en réalité de Jean-Victor Parant dont Henri a écourté le prénom. Ce Pyrénéiste d’origine toulousaine, adhérent du CAF depuis 1931, était devenu secrétaire du GDJ après la mort de Jean Arlaud. En 1954, il s’installa en Béarn où il marqua de son empreinte le club palois Pyrénéa-Sports, dont il fut le secrétaire général et dont il est aujourd’hui président d’honneur. Il a fêté ses 100 ans le 12 décembre 2010.
*Arrué. (Course 50). Jean-Victor Parant, cité ci-dessus, et consulté, a émis l’hypothèse qu’il s’agit peut-être d’un des trois frères Barrué, et non Arrué, une famille de pharmaciens toulousains.
*Pinau. (Courses 50 et 95). ? Ici encore, l’orthographe sème le doute. Il semble pourtant qu’il s’agit d’André Pineau (avec un ’e’), un Toulousain dessinateur à la Compagnie d’électricité industrielle qui travaillait sur les barrages EDF du Luchonnais.
*Trévoux. (23 juin 1943). Chef-lieu de canton du département de l’Ain.
*Félix Bazerque. (Août 1943). Cet habitant d’Hèches (Hautes-Pyrénées) était le voisin de la maison que la mère d’Henri et de Jacques Ferbos louait dans ce village de la vallée d’Aure. Il est devenu un ami de la famille Ferbos.
*Henri Pacé, Yvette, Charlotte. (16 août 1944). Henri et Yvette Pacé : amis d’Henri et de Charlotte Ferbos.
*Ronce IV. (Fin 1944). Henri Ferbos a confondu la partie et le tout. Il s’agit non pas de ronce mais d’épine. Epine IV était le nom de code de l’un des sites d’opération de la campagne d’Alsace. Cette petite auberge servait de point d’appui au Corps-franc Pommiès dans la défense du secteur de Runsche. Epine I, II et III étaient des fermes.
*Paucis. (Course 57). François Paucis est un des membres fondateurs du GUHM. Il fut présent à tous les camps de 1945 à 1955, le plus souvent en tant que chef. Fondateur de la sous-section du CAF d’Agen.
*Alberto. (Course 59). ?
*Les Pehay (Course 64). Des amis de la famille Ferbos, à Hèches.
*Antoinette Caillavet. (Course 64). Antoinette Caillavet, fille d’une commerçante d’Hèches qui a laissé chez Paul Ferbos le souvenir « d’une personne remarquable, intelligente, cultivée et d’une extrême gentillesse ».
*Jacques Dayraut. (Course 65). Un des membres fondateurs du GUMH. A été au comité directeur de 1947 à 1949. Henri Ferbos lui a succédé jusqu’en 1951.
*Henri Dousset. (Course 65). Prêtre membre du GUHM.
*Christian Xans. (Course 65). Jeune grimpeur du GUHM, d’origine bordelaise. Le 5 août 1948, il dévissa en premier de cordée au cours d’un entraînement sur les dalles dominant le lac de Loustallat. « Il perdit la vie dans les eaux sombres (parait-il) de ce lac aujourd’dhui disparu » (Pascal Ravier, in « L’aventure du Néouvielle » page 62). On a donné son nom à tous les camps du GUHM à partir de janvier 1949.
*Bernadette et Françoise. (Course 66). Deux nièces d’Henri Ferbos.
*Les jumeaux Ravier. (Dernier paragraphe de l’année 1948). Ces deux « gamins » de Tuzaguet, Jean et Pierre, deviendront les célèbres pyrénéistes que l’ont sait. (Voir le livre « Soixante ans de pyrénéisme » , de Jean-François Labourie et Rainier Munsch, qui retrace la saga des jumeaux).
*Jacques (Course 70). Jacques Ferbos.
*Jean Le Barazer. (Course 70). Entrepreneur parisien marié à une Bordelaise. Il connut la famille Ferbos à Bordeaux et passa plusieurs étés avec Jacques et Henri en vallée d’Aure. Ils firent beaucoup de montagne ensemble.
*Ponchet. (Course 71). Aumônier universitaire à Toulouse et à Limoges où il décéda en 1964 ; il participa aux onze camps organisés par le GUHM de 1945 à 1956, sachant que le GUHM est né officiellement en février 1948.
*Le professeur Lacroze. (Course 71). Henri précise dans la course suivante (72) qu’il s’agit d’un de ses professeurs. René Lacroze enseignait la philosophie à la faculté des lettres de Bordeaux où il prononça le 5 mai 1947 une conférence sur le thème « Montagne et philosophie », car il était également membre du Club alpin français. Son exposé fut d’ailleurs publié en juillet 1947 en supplément au numéro 60 du Bulletin du CAF, section du sud-ouest.
*André et Denise Guérin. (Course 73). Couple angoumoisin. André Guérin, médecin psychiatre, membre du GUHM, cofondateur du CAF d’Angoulême et président du Groupe charentais d’escalade et d’initiation à la montagne, était le varapeur du groupe des Angoumoisins et un grand ami d’Henri Ferbos.
*Jacques Lasserre. (Course 73). Cet ami bordelais d’Henri Ferbos fut président de l’UDAF de la Gironde durant de longues années ; membre du GUHM, il participa aux camps de 1948 à 1950.
*Castagnos. (Course 78). Pierre Castagnos, un Guhmier de Castets-des-Landes qui fut commissaire de marine, notamment sur la Jeanne et sur le Colbert.
*Champetier-de-Ribes. (Course 81). Un parent de Jean Le Barazer (voir plus haut, course 70) ; son frère Daniel avait épousé une Champetier de Ribes, vieille famille orthézienne.
*Françoise Berge et Françoise Baudon. (Course 81). Françoise Berge, nièce d’Henri Ferbos (fille de sa sœur Monette et de René Berge). Françoise Baudon, membre de cette famille de la vallée d’Aure très amie de la famille Ferbos (voir plus haut).
*André Marens. (Courses 92 et 98). André Marrens (avec deux ’r’), membre du GUHM ; son nom figure dans la liste des anciens Guhmiers décédés.
*Le docteur Nebout. (Course 95). Médecin psychiatre angoumoisin.
*Force. (Course 95). Un étudiant en Santé navale qui accompagna le groupe des Angoumoisins en Oisans.
*Soubis. (Course 99). Jacques Soubis, un autre membre du GUHM. A participé à plusieurs expéditions internationales.
*Béraud. (Course 99). Pierre Béreau (et non Béraud), membre du CAF de Bordeaux depuis 1947, fut un pilier de cette section dont il encadra plusieurs camps entre 1956 et 1961. La course du Spijeoles évoquée par Henri Ferbos a eu lieu le 16 août 1954. Pierre Béreau a noté sur ses propres carnets de courses qu’il y avait ce jour-là trois cordées dans le grand dièdre : lui-même et Pierre Guérindon ; Henri Ferbos et Henri Pacé ; Jacques Soubis, Bernard Anouilh et Baillau (un Palois).
*Lionel Terray. (Année 1955, premier paragraphe). Alpiniste français né à Grenoble en 1921, mort à la suite d’une chute aux arêtes du Gerbier, dans le Vercors, en 1965. Il est connu pour ses nombreuses premières et ses expéditions, parmi lesquelles la première conquête d’un sommet de plus de 8000 mètres dans l’Himalaya, l’Anapurna, en 1950, en compagnie, notamment, de Maurice Herzog, de Louis Lachenal, de Gaston Rébuffat, et du cinéaste Marcel Ichac.
*Lassié, Odette, Force. (Course 100). Le docteur Raymond Lassié, médecin dermatologue, président de la sous-section du CAF d’Angoulême et coordonateur du groupe. Odette, épouse de Raymond Lassié. Force (voir plus haut, course 95).
*Hubert Dubois. (Course 100). ?
*Pierre et Henriette Fougère. (1955, l’Oisans, préambule aux courses 101 à 105). Le docteur Pïerre Fougère et son épouse Henriette : couple d’amis fidèles, très proches d’Henri Ferbos, domiciliés en Charente.
*Pierre Paquet. (L’Oisans, course 102). Pierre Paquet, dit « La vierge », l’un des derniers guides-paysans de l’Oisans et l’un des plus grands ; sa renommée a largement dépassé le cadre de sa région.
*Les Daurensan. (Course 116). Cousins gersois d’Henri Ferbos du côté de sa femme.
*Olier. (Course 117). ?
*Bossonet. (Course 126). Trois Bossonet, trois frères, ont fait partie de la compagnie des guides de Chamonix ; André (l’ainé), Raoul et Roger. Celui dont parle Henri Ferbos est André (aujourd’hui décédé), qui avait le même âge que lui.
*Catala. (Course 127). Jules-André Catala, journaliste à « La Petite Gironde » puis à « Sud-Ouest », était à cette époque Président directeur général de la « Charente-Libre », à Angoulême. Très attaché aux Pyrénées, il possédait une maison en vallée d’Aure et était un spécialiste reconnu de l’écrivain et poète palois Paul-Jean Toulet.
*Marlier. (Course 127 bis). Pierre Marlier est l’un des membres fondateurs du GUHM dans lequel il eut de nombreuses responsabilités ; il fonda et dirigea la revue du GUHM (Rabahut), dont le dernier numéro a paru en 2010. Ce Girondin, ingénieur des travaux publics, participa à la construction du barrage de Cap de Long. Il fut vice-président puis président de la section du sud-ouest du CAF pendant treize ans, en deux mandats séparés, entre 1958 et 1975. Il a notamment à son actif deux sommets des Andes, le Chimborazo (6300 mètres) et le Cotopaxi (5800 mètres) et... cinquante-six fois le Néouvielle ! (Source : annuaire du GUHM de 1997).
*André Fournier. (1959 ; préambule). Un montagnard bordelais qui était représentant de commerce.
*Christ. (Course 134). Monsieur Christ, un chemisier parisien qui faisait de l’escalade dans la forêt de Fontainebleau puis aux Eaux-Claires, en Charente ; il a accompagné les Cafistes Angoumoisins dans les Alpes pendant deux ans.
*Cauderlier. (Course 134). Pierre Cauderlier, décédé en 1998 à l’âge de 83 ans, était un opticien parisien ayant son magasin dans le 6ème arrondissement. Alpiniste de très haut niveau, il fréquentait assidûment les rochers de Fontainebleau (comme Christ, cité ci-dessus) et le massif de Chamonix pendant la décennie 1950-1960. Il a gravi la plupart des grands sommets des Alpes (à l’exception de l’Eiger) et a ouvert des voies dans le Hoggar. Il fabriquait des lunettes de glacier et avait été fournisseur des expéditions françaises dans l’Himalaya et dans les Andes. L’auteur de romans policiers José Giovanni l’a mis en scène dans son propre rôle, aux côtés de Jack Batkin, de René Desmaison et de Philippe Gaussot (voir plus haut, course 45), dans « Meurtre au sommet ».
*Joubert, Vuarnet, Annie Famose. (Course 140). Georges Joubert, entraîneur de l’équipe de France de ski au début des années 70. Jean Vuarnet, champion olympique de descente à Squaw Valley (USA), en 1960. Annie Famose, skieuse béarnaise (elle est née à Jurançon), sociétaire de l’Avalanche de Barèges (Hautes-Pyrénées), championne du monde de slalom à Portillo (Chili), en 1966.
*Les Sallée. (Courses 141 et 142). Jean Sallée (à la fois tennisman et montagnard) était pharmacien à Villebois-Lavalette (Charente) et son épouse Ginette.
*Les Salicetti. (Course 161). Etienne Salicetti, d’origine corse, beau-frère du docteur Raymond Lassié, travaillait dans un laboratoire d’analyses d’Angoulême.
*Nicole. (Course 164). Nicole Girard, fille aînée de Charlottte et d’Henri Ferbos.
*Henry Berge. (Course 164). Fils de Monette Ferbos (sœur d’Henri) et de René Berge.
*Albert et Madeleine Van der Muhl. (Course 166). Albert van der Muhl serait un ingénieur de Turboméca, ami d’Henri Ferbos.
*Paul. (Course 171). Paul Ferbos, l’aîné des trois fils d’Henri ; aujour’hui professeur d’orgue à Niort (Deux-Sèvres).
*Françoise et Alain Rousseaux. (Course 175). Françoise Rousseaux, née Berge, nièce d’Henri Ferbos (elle est la sœur d’ Henry Berge) et Alain, son mari.
*Bernadette. (Course 175). Nièce d’Henri Ferbos déjà citée plus haut (course 66).
*Colette Baudon. (Course 176 bis). Famille de Jean Baudon, ami d’Henri Ferbos en vallée d’Aure.
*Jean. (Course 177). Jean Ferbos, deuxième fils d’Henri ; décédé en 2009.
*Jean Lepreux. (Course 179). Ami d’enfance de Paul et de Jean Ferbos, à Hèches.
*Pierre Petit-Girard . (Course 184). Très grand ami des Ferbos. Membre du GUHM. Professeur agrégé de philosophie.
*Pierre Berge. (Course 191). Fils d’Henry et de Monette Berge.
*Boyrie. (Course 203). Commerçant en articles de sport et de montagne à Cauterets.
*Olivier Trouffier. (Course 207). Angoumoisin passionné de montagne qui faisait partie du Groupe charentais d’escalade et d’initiation à la montagne. Excellent grimpeur, il a donné son nom à plusieurs voies sur le site des Eaux-Claires, près d’Angoulême, et a réalisé des ascensions importantes dans les Alpes.
*Arlette. (31 juillet - 19 août 1968). Collègue et amie d’Henri au lycée Louis-Barthou de Pau.
*Jean Luçon. (Course 223). Cet instituteur bordelais, réputé excellent grimpeur, venait s’entraîner aux Eaux-Claires, en Charente.
*Jean-Louis Larquière (Course 227). Un camarade de lycée de Paul Ferbos avec lequel il a réalisé de belles courses, en particulier le couloir du Clos de la Hount.
*Brigitte Michaud. (Course 227). Cette amie des fils d’Henri Ferbos était une skieuse licenciée au Club pyrénéen.
*Crampette et Coussy. (Course 232). Deux amis de Paul Ferbos, l’un Angoumoisin (Crampette), l’autre Parisien.
*Paul Trouvé. (Course 233). Une famille angoumoisine. Paul Trouvé, ami de Paul Ferbos, grimpait sur le site des Eaux-Claires.
*Domi. (Course 234). Diminutif de Dominique, une amie paloise de Paul.
*Nanou. (Course 243). ?
*Patrice. (Course 245). Patrice Chevallier, ami de Paul et de Jean Ferbos.
*Corinne. (Courses 249). Corinne Barrère, amie de la famille Ferbos.
*Paul et Rita, Jean et Patou. (Course 253). Paul et Jean Ferbos ; Rita, amie de Paul (d’origine russe), et Patou, amie de Jean.
*Olivier Clément-Bollet. (Courses 256). Ami d’enfance de Paul et de Jean, à Hèches.
*Estèbe. (Course 257). Une connaissance de Luz-Saint-Sauveur (Hautes-Pyrénées), compagnon de randonnée d’un jour.
*Jacques Harang. (Course 258). Collègue et ami d’Henri au lycée Louis-Barthou de Pau.
*Pierre. (Course 260). Pierre Ferbos, troisième fils d’Henri.
*Bernard. (Course 261). Bernard Girard, gendre d’Henri (il a épousé sa fille Nicole).
*Olivier (Course 262). Olivier Clément-Bollet (voir course 256).
*Martine Köhl. (Course 262). Amie de la famille Ferbos qui habitait à l’époque dans les Hautes-Pyrénées.
*Jeanne. (8 avril 1975). Petite-fille d’Henri, fille de Nicole et de Bernard Girard.
*Yves et Josette Coll. (Course 273). Un autre couple Köhl et non Coll (voir plus haut, course 262). Yves Köhl est le frère de Martine, citée dans la course 262.
*Petit Pierre. (Course 273). Pierre Ferbos, quatrième enfant d’Henri. (Voir ci-dessus, course 260).
*Bernard Padou. (Course 273). Ami de Corinne Barrère, citée par ailleurs.
*Gina. (Course 275). Amie d’Henri Ferbos.
*Bénédicte. (Juillet 1976). Amie d’Henri Ferbos.
*Chéré. (Course 279). Robert Chéré, guide de Chamonix qui signa la première ascension de l’aiguille Verte en solo, au cours de la nuit du 2 au 3 juillet 1973, et y trouva la mort, également en solo, en 1977.
*Galineau. (Course 279). ?
*Bernadette Berge. (9 novembre 1977). Nièce d’Henri Ferbos.
*Benjamin. (1er janvier 1978). Fils de Corinne Barrère, amie de la famille Ferbos.
*Nancy. (Course 288). Amie américaine d’Henri Ferbos.

Cet index a été réalisé par Jean-Paul Chaintrier et Jacques Harang avec le concours de la famille et des amis d’Henri Ferbos. Il est interactif. Toute personne pouvant y apporter sa contribution en élucidant les ? sera la bienvenue. Ecrire à la Revue Pyrénées, BP 204, 64002 PAU CEDEX

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