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N° 286. Avril - juin 2021

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Face nord du Mont-Perdu (3 355 mètres), le troisième sommet le plus élevé des Pyrénées, vue de la haute crête du cirque de Troumouse ; à gauche, l’éperon des Esparrets gravi en 1973 par Jean et Pierre Ravier, © Florian Jacqueminet

 Sommaire

2 Éditorial par Jean-François Labourie
4 Henri Reboul, les Pyrénées passionnément par Jean-Paul Grao (à suivre)
22 Gardien de refuge à Barroude par Éric Courgeon
40 Zéro carbone au cap de Carbone par Antoine Hurand
50 Jean Rameau et les Pyrénées par Pierre Coumes
64 Le baron de Lassus et les cartes postales par Pierre Sarthoulet
74 La bibliothèque de Jean Verdenal (1926-2007) par Claude Dendaletche
82 ¿ Question d’image ?
83 Lectures par Nanou Saint-Lèbe
89 Chroniques par Gérard Raynaud
110 Le château fort et son Musée Pyrénéen
111 La vie de la revue et de l’association
112 Trait d’Union

 Éditorial

Bel été ?

Alors que la crise sanitaire semble s’éloigner, après un an et demi de calamités, vivra-t-on un bel été 2021 aux Pyrénées ?
Après avoir déploré des milliers de décès provoqués par la Covid-19 dans les régions péripyrénéennes, sur les deux versants, et subi les interdictions administratives d’accès à la montagne au cours de trois confinements, la vie libre sera-t-elle vraiment de retour ? Et le fonctionnement du Musée Pyrénéen, si cher à notre revue, reprendra-t-il son cours normal, après 262 jours de fermeture ?
Grâce aux communications numériques, notre revue a eu la chance de pouvoir maintenir son cap, malgré des retards de livraison au sujet desquels je tiens à m’excuser auprès des lecteurs.
Dans ce numéro, Jean-Paul Grao précise l’importance de l’œuvre d’Henri Reboul (1763-1839), contemporain de Ramond. Membre de l’académie de Toulouse, son projet scientifique était de déterminer, dans la foison des pics pyrénéens de plus de 3 000 mètres d’altitude, le véritable point culminant de la chaîne. Reboul est le géomètre des Pyrénées, arpentant sans relâche le massif, mesurant des angles, calculant avec l’aide de Jean Vidal les altitudes. « Reboul est un très grand pyrénéiste », écrit Beraldi en 1920 dans le tome V du Passé du pyrénéisme, « il faut le suivre de près, dans une longue carrière. » En exhumant du muséum national d’histoire naturelle de Paris un manuscrit inédit, Jean-Paul Grao met en lumière la magistrale carrière de Reboul, restée trop longtemps dans l’ombre de celle de Ramond.
Éric Courgeon nous présente son métier, un métier de la montagne : gardien de refuge. Il nous livre sans fard la réalité trépidante de cette activité, entre image d’Épinal (ou plutôt image de Samivel) et pénétration abusive du monde numérique en altitude. Il nous présente « son » refuge, celui de Barroude (haute vallée d’Aure), qu’il géra de longues années jusqu’à l’incendie accidentel de 2014. Ce texte est aussi un plaidoyer pour la résurrection de ce refuge, propriété du Parc national des Pyrénées.

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Juillet 1786 : le pic d’Anie (2 504 mètres) par Oloron, première étape vers le sommet des Pyrénées, © J.-P. G
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19 octobre 2014, du pic Heïd, vue plongeante sur le cirque de Barroude et ses lacs, © Florian Jacqueminet

Prenons ensuite le train avec Antoine Hurand et militons avec un trait d’humour au cap de Carbone (1 857 mètres) pour un bon bilan carbone. Certaines dents grinceront sans doute, considérant comme excessif le fait de freiner les trajets carbonés en montagne. Pourtant, l’auteur redonne naissance à une pratique de la fin de XIXe siècle, le pyrénéisme ferroviaire, que Beraldi assigne au capitaine Émile Rayssé et à son livre De Tarbes à travers les Pyrénées centrales, 1893, dans lequel il décrit de nombreuses courses dont les approches ferroviaires sont réalisées entre Tarbes et Ax, Luchon, Bagnères, Pierrefitte, Laruns, Oloron et Bayonne. Georges Ledormeur était aussi un de ces pyrénéistes ferroviaires.

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Mérens gare, renaissance du pyrénéisme ferroviaire, aquarelle Amandine Szczepaniak
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Jean Rameau (1858-1942), archives du Pourtaou à Cauneille

Pierre Sarthoulet continue de nous guider dans le monde des cartes postales pyrénéennes. Il nous présente la collection contrariée du baron de Lassus. Alors que ce dernier ne daigna jamais éditer une seule carte postale de son vivant, ce furent les (rares) cartes de ses funérailles fastueuses à Montréjeau qui le firent rentrer post mortem dans le monde convoité des cartophiles.
Quant à Claude Dendaletche, il nous présente la dernière grande vente de livres pyrénéens, celle du 30 octobre 2020, concernant la bibliothèque du Dr Jean Verdenal, qui fut aussi un ami fidèle et attentif de la revue Pyrénées.

Jean-François Labourie

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Funérailles du Baron Bertrand de Lassus à Montréjeau
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Ex-libris L. Preller





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