Jean Ravier à Pombie (Ossau), septembre 2007, photographie Rémi Thivel. À l’arrière-plan, extrait de la couverture de la revue Altitude n° 45, 1969, Jean et Pierre Ravier rédacteurs en chef, photographie de Pierre Ravier depuis la face Est du Billare (Lescun) en direction des falaises de l’Oueillarisse, 23 octobre 1966.

 Sommaire

2 Éditorial par Jean-François Labourie
4 Jean Ravier par Jean-François Labourie
14 Kev Reynolds « Sherpa des mots » par Françoise Besson
26 Otín, le village qui n’aurait pas dû mourir (à suivre) par Dominique Dupont
44 L’abbé Bernard Abadie, pyrénéiste et spéléologue par Alain Dole
56 Une amitié pyrénéiste, lettres de Henri Beraldi à Henri Brulle (1897-1929) (suite) par Florian Jacqueminet
82 ¿ Question d’image ?
83 Lectures par Jean-Louis Massourre
87 Chroniques par Gérard Raynaud
110 Musée pyrénéen
111 La vie de la revue
112 Trait d’Union

 Éditorial

Icônes

Ce numéro parviendra entre vos mains en début d’année : la rédaction de notre revue et son comité de rédaction vous présentent leurs meilleurs vœux pour 2023. Des vœux de bonne santé avant tout, accompagnés de vœux de découvertes, par la lecture et sur le terrain.
Avec la disparation de Jean Ravier se tourne la page du pyrénéisme de la seconde moitié du XX^e siècle. Avec son frère Pierre, il prolongea le grand élan du mouvement né à la fin du XIX^e siècle avec Henri Brulle et son compagnon de cordée Jean Bazillac. Jean Ravier demeurera dans la légende pyrénéiste, à l’instar de Célestin Passet.
L’hommage à Kev Reynolds par Françoise Besson était prévu de longue date et la rédaction n’a pas souhaité surseoir à sa publication. En effet, il y a une complémentarité entre Jean Ravier et Kev Reynolds, qui étaient liés d’amitié, tant leur passion commune pour la montagne était forgée dans le même alliage. Ils symbolisent ensemble la brillante histoire du pyrénéisme franco-britannique.

Dominique Dupont nous expose l’histoire d’un village perdu de la sierra de Guara en Aragon, Otín. Notre revue, il y a cinquante-huit ans, avait publié un premier article sur ce village dû à la plume de Louis Laborde-Balen. Ce coup de projecteur dévoile le destin de ce pueblo : découvert en 1870 par Lacotte-Minard guidé par Henri Passet, ­parcouru par Lequeutre (1871), Saint-Saud (1881), Albert Tissandier (1882 et 1889), mis en lumière par Lucien Briet en 1908, abandonné par ses habitants au début des années 1960 – comme la plupart des villages voisins, moribond au passage de Louis Laborde-Balen en 1965. Les interrogations sont nombreuses au sujet de la disparition de ces lieux dont il ne reste que des ruines dans une région aujourd’hui incluse dans un parc ­naturel, au cœur du premier site européen de canyonisme.

Grotte de la Espluca, à Otín, le 17 octobre 1908, photographie Lucien Briet, collection Musée Pyrénéen

Alain Dole nous présente ensuite la personnalité attachante de l’abbé Bernard Abadie, « le sanglier du Picharrot ». Comme l’abbé Gaurier, il fut un prêtre explorateur, un spéléologue particulièrement attiré par le massif de Saint-Pé-de-Bigorre.
Enfin, Florian Jacqueminet nous offre la troisième livraison de la ­passionnante correspondance d’Henri Beraldi à Henri Brulle. Nous sommes en 1911 et l’hommage à Henry Russell – décédé en 1909, se concrétise par la statue qui sera placée à l’entrée du village de Gavarnie. On perçoit le rôle moteur de Beraldi dans le choix de l’œuvre et la ­volonté des deux correspondants de ­militer pour un monument à la hauteur du génie de l’auteur des Souvenirs d’un montagnard.

Jean-François Labourie