Accueil > 05. ACTUALITÉS PYRÉNÉENNES & AGENDA > La nature & nous > 1807-2007, DE CANDOLLE… 200 ANS APRÈS
1807-2007, DE CANDOLLE… 200 ANS APRÈS
C’est sous Napoléon Bonaparte que le célèbre botaniste, Augustin Pyramus de Candole* reçoit pour mission de parcourir la France afin étudier la flore et c’est en 1807 qu’il effectue la première grande traversée des Pyrénées. Un périple de 70 jours minutieusement consigné dans son carnet de route. (Bibliographie : VOYAGE DE TARBES 1807 : première grande traversée des Pyrénées, un voyage dans le Midi de la France / Augustin Pyramus de Candole ; Journal et lettres à Fanny / transcrits, annotés et présentés par Alain Bourneton, éditions Loubatières 1999).
Les membres de l’association Terranoos, "De Candolle 2007" pilotée par le Conservatoire botanique des Pyrénées de Bagnères de Bigorre , étaient partis l’été dernier sur les traces du botaniste suisse avec les objectifs suivants :
L’étude comparative botanique 200 ans après
La constitution d’un nouvel herbier
La constitution d’une base de données
L’information et la sensibilisation du public
Composée de cinq scientifiques et de leurs accompagnateurs, cette expédition a sillonné d’est en ouest pendant 70 jours toute la chaîne pyrénéenne.
"À deux siècles de distance mais en nous basant sur les carnets de Pyramus de Candolle, conservés à la bibliothèque du Conservatoire de Genève, nous avons marché dans les mêmes délais et surtout sur les traces exactes de ce botaniste contemporain de Cuvier", explique Alain Félix, organisateur de cette expédition qui a dressé un premier bilan scientifique.
Plus de 2500 espèces observées, environ 5 000 photos et 30 heures de vidéo. 1.808 espèces, soit les deux tiers des espèces existant dans les Pyrénées, dont toutes celles qu’avait répertoriées Pyramus de Candolle, ont été référencées, mais certaines sont de plus en plus rares, et surtout, d’autres espèces nouvelles sont de plus en plus invasives.
Le nouvel herbier qui sera constitué et qui inclura la localisation par GPS (longitude, latitude, altitude), de chaque prélèvement des espèces repérées, deviendra une nouvelle référence scientifique qui servira de base aux générations futures pour un état comparatif de la flore dans 10,20, 50 ans et plus.
Un film documentaire, un livre et une exposition scénarisée retraçant le périple Candolle 2007 verront le jour au mois de mai 2008.
Dans Pyrénées n° 194 de 1998 pages 127 à 139, un article d’Alain Bourneton : Un document pyrénéiste capital et inédit : “Le voyage de Tarbes†du grand botaniste A.P. De Candolle en 1807 .
- Portrait d’Augustin Pyramus de Candolle peint lors de son activité à Montpellier.
(Coll. de l’Institut de Botanique de Montpellier).
* Né à Genève Augustin Pyramus de Candolle se passionne très tôt pour les Sciences Naturelles et passe un diplôme de Médecine en 1804. Initié à la Botanique par Jean-Pierre-Etienne Vaucher et Jean Sénebier, il eut comme grand maître Cuvier qui lui donna un poste de suppléant au collège de France, Lamarck lui confia la restructuration de sa flore française à laquelle il ajoutera 1300 espèces supplémentaires en défendant un autre mode de classification plus proche de celui de Jussieu que de celui de Lamarck .
Il publie, en 1802, une Monographie des Astragales ; en 1803 il publie une histoire des Plantes grasses (1799-1803) en quatre volumes ; et en 1804 une thèse intitulée " Essai sur les propriétés médicinales des plantes comparées avec leur forme extérieure et leur classification naturelle ".
Il invente un nouveau système de classification des espèces " La Taxonomie " qu’il développe dans la " théorie élémentaire de la Botanique " en 1813.
C’est en 1808 que de Candolle est nommé professeur à Montpellier où il repense le Jardin des Plantes. De retour à Genève en 1816 où il se voit confier une chaire d’histoire Naturelle (Botanique et Zoologie), il se consacre à la réalisation du monumental " Prodromus systematis naturalis regni vegetabilis "dont il rédige sept volumes (1824 – 1841) et qui sera poursuivi par son fils Alphonse et son petit fils Casimir.
A.P. de Candolle était incontournable et dominait les connaissances de son époque en matière de morphologie et de physiologie végétale. Il s’intéressa aussi à la chimie végétale, l’agronomie et la pharmacologie.
Mis en ligne le jeudi 7 février 2007.