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NOTRE HISTOIRE

Historique de "Pyrénées-Bulletin Pyrénéen"



Après un entretien à dix, au café du commerce, à Pau, le “BULLETIN DES EXCURSIONNISTES DU BÉARN”
voit le jour en 1896.

La passion montagnarde de ces hommes leur avait inspiré la nécessité de rédiger en un bulletin des récits de courses, de codifier des règles à l’usage des débutants, de publier des itinéraires, de rappeler les mérites des hommes de la découverte, d’exalter la grandeur et la beauté des cimes qu’il fallait protéger de la vulgarisation et de l’utilitarisme.

Le premier numéro est devenu une rareté de bibliothèque. L’abonnement est de 2 francs… par an ! 243 numéros suivront.

Dans le n° 5, Russell, dans un article affirme sa sympathie pour le Bulletin.

En 1897, sur proposition de Brugnot, le titre devient "BULLETIN PYRÉNÉEN”.

1898 - 1903 - GEORGES BRUGNOT

Des sociétés voient le jour sur l’ensemble de la chaîne le Bulletin en est l’organe officiel.
Les lecteurs collaborent sous forme de notes, impressions, récits colorés. Les solitaires, Falisse, Aubry, M. Heid, H. Sallenave, les frères Cadier, Fontan, d’Ussel, relatent leurs courses. Bientôt le Bulletin élargira son champ d’action.

1903 est une date mémorable avec l’entrée en scène d’acteurs qui durant cinquante ans seront des modèles d’activité et de dévouement : GEORGES LEDORMEUR et Louis et Margalide LE BONDIDIER .

En spéléologie, des scientifiques tels que Viré, Roule et surtout Martel consignent leurs impressions dans le Bulletin. La botanique fait une timide apparition avec Donnay. La linguistique trouve en Meillon un adepte convaincu. Brugnot ouvre une rubrique qu’il affectionne : la bibliographie. Il s’arrête longuement sur une œuvre capitale dont il a reçu par l’intermédiaire de Russell le premier tome “Cent ans aux Pyrénées” de BERALDI ; avec l’auteur une correspondance est échangée, elle aura des résultats surprenants. Lucien Briet, écrivain abondant et précis, remet au Bulletin ses articles sur le Haut-Aragon.

1904 - 1912

Le Bulletin se fait l’écho d’un article dithyrambique paru dans une revue genevoise, sur les charmes et l’utilité du ski.

À Pau, après lecture, Henri Sallenave commande sans tarder, une paire de skis à Saint-Etienne ; à l’arrivée du colis, il part au plateau du Bénou, évolue là tout un jour et rentre exultant ; le lendemain, Falisse ravit la panoplie et se rend sur le même terrain.

Les deux premiers skieurs pyrénéens viennent de prendre leur élan.

Dans le Bulletin pyrénéen, les skieurs de la première heure y font une utile propagande notamment ceux qui font l’ascension de grands sommets (Donnay, Gaurier).

L’été, Ledormeur, Dupin, Robach et Falisse retrouvent le chemin des cimes à la recherche de voies nouvelles. Les frères Spont, les Cadier, le ménage Le Bondidier, Fontan et Brulle restent présents dans le pyrénéisme actif et écrit.

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Henry Russell recevant Henri Beraldi à la grotte Bellevue.
(Collection de Monique Dollin du Fresnel).

Fidèle abonné au Bulletin, Russell, indifférent aux performances des skieurs, prend intérêt aux articles des précédents ; mais il est malade et meurt à Biarritz en 1909. Beraldi n’oublie pas que c’est grâce à l’écrivain disparu que les Cent ans ont été commentés au Bulletin.

Beraldi accorde son patronage définitif au Bulletin et se révèle le meilleur soutien de la publication. Les articles d’histoire et de science prennent une ampleur évidente. La géologie bénéficie de monographies de Gourdon. Bourdil et Le Bondidier se partagent la chronique des livres.
 
 
 
 
 
 

1912 - 1933 - ALPHONSE MEILLON

L’autorité de BERALDI s‘affirme et prouve l’intérêt qu’il porte au Bulletin en faisant passer le “Voyage en Amérique” de Russell et les “Tours d’horizon” de Schrader.
Le Bulletin, lien entre toutes les sociétés, est assuré d’une alimentation constante et de qualité. Brulle encourage les jeunes en leur livrant de courtes phrases, relatant ses prouesses : “Vieux pays, courses nouvelles”. Le Bulletin augmente l’importance de ses échos : aménagement de la montagne, conférences de propagande, des progrès en spéléologie, des nouveautés en bibliographie.

La grande guerre de 1914 - 1918 rend la situation du Bulletin délicate ; budget compromis, les copies en réserve s’épuisent. Meillon maintiendra le cap. Déjà féru de linguistique il s’est pris d’une nouvelle passion, la topographie dont il donne au Bulletin un très long exposé. Nouveau spécialiste, l’instituteur de Gèdre, Rondou, entreprend la publication d’un travail d’onomastique en analysant les noms de lieux figurant à la carte d’E. - M. pour la vallée de Barèges. Après la guerre, le pyrénéisme entre dans une ère de gloire et d’activité ; naissance du G.P.H.M. (groupe pyrénéen de haute montagne) et du G.D.J. (groupe des jeunes) cher à Arlaud. Le Bulletin témoigne de ce renouveau par ses signataires qui sont les champions de l’aventure. Mais la nature et la variété des rubriques habituelles ne sont pas modifiées et le caractère culturel de la publication sera maintenu. Ollivier pour le pyrénéisme, Maury pour la cartographie, Saint-Saud pour la correction de la frontière basco-navarraise, Gaurier fidèle à l’hydrologie, Casteret la spéléologie etc…, alimentent la revue en articles de qualité.

En 1921, sous l’instigation de Le Bondidier, le Musée Pyrénéen de Lourdes s’ouvre au public.
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Louis Le Bondidier en montagne, vu par Ch. Jouas
Dessin aux crayons de couleurs, Musée Pyrénéen.

Toutes les richesses de l’histoire et de la vie pyrénéenne y sont présentées avec talent par Margalide Le Bondidier.
Le Bulletin Pyrénéen n’est plus l’organe des sociétés seules, il est devenu celui du Musée.

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Cliché Musée pyrénéen

Pendant vingt ans Ledormeur remplit des pages du Bulletin, faisant connaître quantité d’itinéraires.
L’année 1931 voit la disparition de Béraldi, 1933 celle de Meillon.

1933 - 1950 RAYMOND RITTER

Ceux qui pouvaient craindre la transformation du Bulletin en magazine littéraire sont rassurés devant la part donnée au pyrénéisme actif. La jeune génération y occupe une place d’honneur ; leurs récits vivants et sincères permettent de suivre leurs tentatives et d’applaudir à leur succès. Le G.P.H.M. et le G.D.J., s’ils ont des divergences d’opinion, ont un même but, un même idéal.
Raymond Ritter s’est cantonné dans la rubrique bibliographique signalant également les acquisitions du Musée. Heid, Barrère, de Larminat présentent leurs travaux de triangulation. Le spectre de la guerre, évanoui depuis vingt ans, se projette à nouveau, en gros plan, sur le ciel de France. Redevenues domaine du silence, les Pyrénées ne sont plus que lieu d’asile momentané.
Après l’armistice un regain d’activité est dû à une formation récente, “Jeunesse et montagne” qui arrive aux Pyrénées avec l’étiquette “Groupe Vignemale”. On y trouve Ollivier, Jeannel, Boyrie et l’abbé Pragnères.

Le Bondidier meurt en 1945.
L’unique fascicule de l’année lui est consacré ; sa vie, son œuvre, ses publications.

En 1946 a reparu “Altitude” dont la publication est confiée à des membres du G.P.H.M.. Une tendance à la fusion entre les deux périodiques est souhaitable ; des pourparlers s’engagent, sans aboutir. Certains se refusent à l’acceptation d’articles littéraires, ou scientifiques ; quand à l’art, l’un d’eux le considère sans intérêt.

Dans ces conditions Ritter après avis de ses collègues et des “Amis du Musée” décide une complète transformation ; ce n’est pas une résurrection, écrit-il, mais une renaissance.

Le rideau tombe ; il se relèvera le 1er janvier 1950 pour l’entrée en scène de “PYRÉNÉES”.
Intimement uni au pyrénéisme en toutes ses manifestations, pendant cinquante ans, le “Bulletin” a rempli une tâche que ne pouvaient prévoir ses créateurs.

(Extrait de l’ouvrage Cinquante ans de pyrénéisme - En feuilletant le Bulletin Pyrénéen, de B. Le Hardinier.
Texte retrouvé par Louis Anglade - Préface de Louis Sallenave. Édité par la section de Pau du C.A.F.,1961)

CENTENAIRE DE “PYRÉNÉES - BULLETIN PYRÉNÉEN”

Extraits de l’allocution de Michel Clin, Président de Pyrénées, Lourdes, 16 novembre 1996 :

Évoquons, par une citation, celui qui fut l’acteur principal de la mutation du Bulletin en revue Pyrénées, Raymond Ritter. Élargissant le champ d’action de celle-ci, en toute fidélité pyrénéiste, il professe, je cite :

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Raymond Ritter

“...que les temps de l’exploration pyrénéenne sont révolus… ! La brillante période du pyrénéisme de difficulté à son tour et par la force des choses, commence à offrir de moins en moins d’exploits inédits. En conséquence, sous peine de tourner fastidieusement en rond pour s’enliser finalement dans les redites, une revue telle que la nôtre doit élargir son programme, en y incluant, de la géologie à l’art populaire, de l’histoire à l’archéologie, de la botanique au folklore, de la littérature à l’industrie, tout ce qui intéresse, sur chacun de leurs versants, les Pyrénées, les coteaux et les plaines où elles envoient leurs eaux, et les mers qui les baignent.”

Un vaste programme, respecté et rempli avec constance, et bien souvent dans la difficulté, par les différentes équipes qui ont assumé la charge de la revue depuis lors.

Dans le numéro 179-180 de 1994, J.F. Le Nail fait rappel de ce texte fondateur. Ailleurs, à l’occasion de la commémoration du centenaire de Pyrénées-Bulletin Pyrénéen, il écrit :

“marquer cet anniversaire, ce sera… prendre parti contre l’oubli, se situer dans le temps et dans son temps,… dans une continuité dont tout en montagne nous montre la réalité et la dynamique...”. Ailleurs encore, l’incitation à “favoriser la connaissance des Pyrénées dans toutes les dimensions possibles de temps, de lieux et de sujets, en toute conscience et en toute liberté” (J.F. Le Nail, éditorial, n° 185, 1996).

Prendre parti contre l’oubli, cela va de soi pour un périodique qui au long des mois ou des trimestres, et sans interruption pendant cent années, a rendu compte avec sûreté, et avec une très grande richesse dans les sujets traités, du développement d’une certaine forme de culture pyrénéiste, prise dans ses différentes dimensions, historique, géographique, sociale.
Pyrénéisme d’action, et pas seulement d’érudition. Citons, parmi d’autres exemples extraits du “Bulletin”, celui de Le Bondidier soutenant activement la création d’une Fédération pyrénéenne de ski, en 1906 ; plus près de nous, Raymond Ritter aux côtés d’ Urbain Cazaux, misant sur le tourisme ou encore défendant l’idée d’un Parc National, puis fondateur de l’Association des Amis du Parc. Ceux-ci demeurent de nos jours lecteurs institutionnels et contributeurs de Pyrénées.

Ainsi la collection de Pyrénées-Bulletin Pyrénéen est-elle devenue aujourd’hui une référence de travail indispensable, au même titre que les écrits des grands initiateurs, lesquels ne dédaignaient pas à l’époque, et parmi eux, le comte Russell, d’apporter leur contribution au périodique. Ainsi se perpétuait la manière de ceux qui avaient inventé, vécu et raconté le pyrénéisme en ses débuts, sans autre ambition d’ailleurs que celle d’une mise en commun amicale.

Se situer dans le temps requiert plus d’effort. En effet, en cent années, beaucoup de choses ont changé, je n’y insiste pas… Contentons-nous d’évoquer ce qui demeure constant et fondamental au terme de 428 livraisons de Pyrénées-Bulletin Pyrénéen : le lien essentiel à la montagne, entretenu par la pratique, et exprimé par le récit. Au début du siècle, la parution de l’ouvrage de Béraldi fut commentée tome par tome par le Bulletin, qui a pu légitimement prétendre par la suite à poursuivre cette démarche monographique inspirée. Que l’on pense encore aux contributions de Briet, de Gaurier, de Meillon, et de bien d’autres. Nous rencontrons tout aussi naturellement les lecteurs-auteurs d’aujourd’hui, réunis par le même commun attachement, la même sensibilité à la grandeur des lieux par le même respect envers leur rudesse, mais aussi par la contemplation de leur beauté et le désir d’en pénétrer les secrets, en un mot par la même passion partagée, exprimée souvent d’ailleurs avec talent. Si le rêve a ainsi une part dans la démarche, constatons que ce culte pyrénéiste-là a toujours fait la part belle aux acteurs. Le souci de l’homme est évident, qu’il s’agisse de rendre hommage aux notoriétés du passé ou d’évoquer les circonstances du présent avec leurs difficultés mais aussi leurs succès.

Se situer dans son temps, quelle difficulté, quand ce temps est celui d’une vigoureuse contestation des idées reçues, en même temps que celui de la recherche inquiète de valeurs permanentes, recherche à laquelle participe à un titre essentiel la quête des racines du patrimoine culturel, le recours à l’héritage exprimé par l’écrit, l’œuvre d’art, le témoignage des objets.

Louis et Margalide Le Bondidier et le docteur Alfred Meillon, en installant en 1920 les collections du Musée Pyrénéen, longuement enrichies par la suite en des temps de relative sérénité, auraient-ils pu prévoir les aspirations quelque peu angoissées de la fin du siècle ? En avaient-ils la prémonition ? Dès 1931, c’est sous leur impulsion et celle des Fayon, Sallenave, Ritter, Lacq, assistés des présidents des sections pyrénéennes du Club Alpin, que le Bulletin Pyrénéen est consacré comme l’organe officiel du Musée.

En 1951, au Donjon du Château, est fondée l’Association des Amis du Musée, en charge de Pyrénées, et la relation organique de la revue au Musée se voit confirmée.

Il est clair que le présent doit poursuivre et renforcer la coopération ainsi établie entre la revue, moyen d’expression par le texte et l’image, doté d’un lectorat compétent et motivé, par ailleurs réseau d’information performant, et le Musée, détenteur des sources écrites, publiées ou non, iconographiques, artistiques ou simplement matérielles. Certes, le lectorat de la revue doit être élargi : bien des pyrénéistes pourraient se reconnaître dans l’éthique de celle-ci, qui ne la connaissent que mal, ou pas du tout. Et un ouvrage considérable attend, dans les années qui viennent, des acteurs qui ne manqueront pas de se manifester autour de l’œuvre de rénovation du Musée…

Non, la revue Pyrénées n’est pas une discrète revue d’érudits régionalistes. Non, ses lecteurs ne constituent pas un club fermé sur le culte du passé ! La raison d’être de la revue et de ses lecteurs, toujours aussi forte, est d’incarner “...la continuité dont tout en montagne nous montre la réalité et la dynamique...”

Les pratiquants me comprendront, qui, tout en s’efforçant de porter un regard lucide et honnête sur les évolutions socioculturelles de notre temps, savent demeurer à
l’école de la rigueur et de la vérité.

La revue est entre de bonnes mains. Différentes fonctions sont nécessaires pour assurer sa richesse et la fécondité de ses liens avec le Musée. Les tâches ainsi accomplies relèvent toutes, à titres divers, du bénévolat. En rendant hommage à tous, je préfère parler de gratuité. Car c’est bien de gratuité qu’il s’agit, dans une manière de désintéressement que seule la longue fréquentation de la montagne est de nature à inspirer.

...Mesdames, Messieurs, laissez-moi proclamer que l’Association des Amis du Musée Pyrénéen et la revue Pyrénées sont parties d’un bon pas, montagnard bien sûr, pour une longue et nouvelle course, en direction du deuxième centenaire.

J.M.

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