Aux abords du petit village de Tella (Haut-Aragon, Sobrarbe), d’où sont originaires les ancêtres d’André Galicia, un ermitage millénaire est blotti à l’abri du Piton des Sorcières (1 397 m), face au paysage grandiose des Las Tres Marias et du cirque de Gurrundu. C’est le plus ancien ermitage documenté du Haut-Aragon, photographie Alain Baudrimont

 Sommaire

2 Éditorial par Jean-François Labourie
4 André Galicia entre vallée d’Aure et Aragon par Jean-François Le Nail
28 Incursion hivernale en Donezan par Cyril Renailler
38 D’Ossau en Aspe, de gare en gare par Antoine Hurand
46 Eustaquio Urieta, guide de Sallent de Gállego par Alberto Martinez Embid (†)
60 Les séismes pyrénéens des 8 et 16 mai 1625 par Jean-Luc Laffont
70 Sur la piste de Pla Guillem par Louis-Dominique Auclair
76 30 000 ans (ou presque) d’histoire en Aquitaine par Jacques Le Gall
80 ¿ Question d’image ?
81 Lectures par Jean-Louis Massourre
86 Chroniques par Gérard Raynaud
107 Musée pyrénéen
108 La vie de la revue
112 Trait d’Union

 Éditorial

Explorateurs

André Galicia (1935-2022), collection Musée Pyrénéen

André Galicia fut l’explorateur de l’œuvre de Lucien Briet. Pendant trente ans, saisissant le relais transmis par le général Barrère, il étudia les campagnes photographiques de Briet, en France et en Espagne, soit un total de 1 639 plaques de verre ; il dégagea la logique éditoriale de Briet, enclin à une certaine polygraphie, dans une profusion de publications locales, régionales et nationales, françaises et espagnoles ; il fut le premier à manipuler le manuscrit définitif de Briet, Superbes Pyrénées (voir « Trésors de la bibliothèque de Musée Pyrénéen », par Jacques Labarère, p. 208 à 210) ; enfin, fasciné par le Champenois, il leva bien des mystères sur sa biographie. Dans son article, à la fois synthétique et précis, explicitant le rôle de Galicia dans son contexte, Jean-François Le Nail dresse le portrait sensible d’un véritable érudit. Grâce à la volonté de sa fille Isabelle, les archives d’André Galicia sont conservées au Musée Pyrénéen depuis 2023, éclairant le fonds Briet conservé depuis 1921. Le présent article montre, en effet, la place éminente d’André Galicia dans l’historiographie de Lucien Briet.
Du Haut-Aragon au Donezan, aux confins de l’Ariège et de l’Aude, suivons Cyril Renailler présenter une randonnée à skis selon son style : itinéraire secret et sauvage autour du pic de Tarbésou, prépa­ration minutieuse. Au sortir d’un hiver peu marqué, on se réjouit devant les photographies (prises pendant l’hiver 2023) de ces vallons lacustres couverts d’une belle couche de neige poudreuse. Une ­véritable immersion hivernale.
De l’hiver à l’été, montons dans le train avec Antoine Hurand qui ­perpétue la tradition du pyrénéisme ferroviaire de la fin du XIX^e siècle (voir Henri Beraldi, Cent ans aux Pyrénées, tome 6, p. 144 à 151). De la gare de Laruns, en Ossau, rejoignons, via le Montagnon d’Izeye, la gare de Bedous en Aspe.

Lisons ensuite le regretté Alberto Martinez Embid qui fut une figure du pyrénéisme franco-espagnol, trop tôt disparu en 2022 – voir l’In memoriam d’Eduardo Viñuales Cobos dans le n° 291 de notre revue, en septembre 2022. Dans cet article posthume, initialement publié dans la revue espagnole Peñalara en 2013, Alberto brosse le portrait d’Eustachio Urieta (1878-1956), guide de Sallent de Gállego, familier du versant espagnol du massif du Balaïtous, comme Orteig le fut sur le versant français.
En matière de science sismologique, Jean-Luc Laffont évoque un tremblement de terre peu documenté, celui du mois de mai 1625, généralement absent de la chronologie tragique des cataclysmes pyrénéens.

Il y a un an, Daniel Rees nous présentait le Pla Guillem, longue crête panoramique au sud-ouest du Canigou en Catalogne. Louis-Dominique Auclair, ancien technicien de l’Office National des Forêts sur la zone, se saisit à son tour du sujet, et le précise.
Enfin, Jacques Le Gall affronte l’échelle du temps et nous présente l’ouvrage de Marie-France Lecat, 30 000 ans (ou presque) d’histoire en Aquitaine.

Jean-François Labourie