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N° 244 Octobre 2010 Bulletin pyrénéen n° 486
Margalide Le Bondidier, la bâtisseuse
- Couverture : Margalide Le Bondidier au Château fort de Lourdes dans les années 20. (Coll. Musée pyrénéen).
Ce nouveau numéro de Pyrénées, disponible dans les premiers jours d’octobre 2010, présente en couverture une photo sortie des collections du Musée Pyrénéen. On y voit Louis Le Bondidier et son Épouse, Margalide, sur les remparts du Châteaufort de Lourdes. Cette photo a Été prise dans les années1920. Elle illustre le thème principal de ce numéro, consacré en grande partie à l l’Oeuvre, à la vie et à la personnalité© de Margalide Le Bondidier. En dos de couverture, une photo de Florian Jacqueminet montre le pic Margalide vu du pic des Tempêtes.
Sommaire
02 Éditorial par Jean-François Le Nail
DOSSIER SPÉCIAL MARGALIDE LE BONDIDIER
05 Insaisissable Margalide par Nanou Saint-Lèbe
08 Chronologie par Nanou Saint-Lèbe
11 Une vie, une Œuvre par Nanou Saint-Lèbe
25 Le Musée Pyrénéen de Lourdes par Agnès Mengelle
39 Les ascensions Pyrénéennes de Margalide par Nanou Saint-Lèbe
53 En passant par Margalide par Florian Jacqueminet
81 Bibliographie Pyrénéenne : Louis le Bondidier (1878-1945) traqueur de livres par Claude Dendaletche
71 Les plaques fantômes du pyrénéismepar Alberto Martinez Embid
77 Trésors des cartes postales Pyrénéennes : comte Aymard d’Arlot de Saint-Saud (1853-1951) par Pierre Sarthoulet
87 1848-1849, Le séjour pyrénéen d l’Henry de Triqueti par Louis Laborde-Balen
93 Nos auteurs par Gérard Raynaud
95 Chroniques par Gérard Raynaud
À lire aussi :
La photo et les mots, p. 4
Trait d’union, p. 70
Robert Ollivier illustré, p. 76
In memoriam, Gérard de Clarens par Jean Ritter, p. 109
éditorial
par Jean-François LE NAIL
Pyrénées et le Musée Pyrénéen
Pyrénées termine ll’année 2010 avec un n° 244 qui fera date. Thématique, il est en effet solide, cohérent et neuf. Certes, il ne traite ici que d’un aspect parmi bien d’autres des Pyrénées et du pyrénéisme, mais cet aspect nous touche de très près et concerne tout particulièrement notre revue.
- Margalide entourée par ses deux chiens, Toy et Maïa. (Coll. Musée pyrénéen).
Car il s’agit de Margalide Le Bondidier, de sa vie, de sa carrière pyrénéiste, de son Œuvre au Châteaufort de Lourdes. Et aussi de son mari, Louis Le Bondidier, dans son entreprise de collectage des livres, albums, reliques et documents qui devaient faire du Musée pyrénéen fondé par le couple le plus riche centre de documentation du genre. Le Bondidier a fait l’objet de louanges dithyrambiques, méritées à bien des Egards, mais il n’a pas toujours bonne presse parmi ceux qui l’ont rencontré à travers ses textes ou ses dossiers. Reste que l’homme a accompli une Oeuvre véritablement colossale et que la collectivité lui doit beaucoup : non pas seulement notre Étroite communauté pyrénéiste, mais bien plus largement tous ceux qu’intéressent l’espace pyrénéen et ses régions limitrophes, et la montagne en général. Mais qu’aurait réalisé sans Margalide cet organisateur, ce fédérateur, cet animateur exceptionnel ?
IL faut donc insister sur la nouveauté et sur l’intérêt multiforme de ce dossier et des articles qui l’accompagnent. Les résultats des enquêtes minutieuses et intelligentes que nous livrent leurs auteurs répondent à de légitimes curiosités sur le passé, elles offrent aussi des points de vue très Eclairants pour nous aujourd’hui. Au moment où l’avenir de beaucoup de Musées régionaux apparaît comme incertain, où leur légitimité, ou plutôt leur nécessité, ne sont plus toujours clairement perçues par ceux qui en ont la responsabilité matérielle, il est bon de faire un retour sur les conditions impensables de nos jours dans lesquelles ont Été créés des Musées comme le Musée pyrénéen ou comme le Musée basque dont Geneviève Marsan nous entretenait dans le n° 238 d’avril 2009. Heureuse époque, et bien révolue, qui permettait à des bénévoles qui étaient aussi des mécènes de travailler pour le bien commun de façon Eclectique, spontanée, au gré de leurs goûts et de leur vision des choses, sous la houlette lointaine et bienveillante d’une association populaire, le Touring Club de France, qui leur laissait les mains libres !
Tant de peines, d’ingéniosité, de talents, d’enthousiasmes, ayant abouti à la réunion de ces trésors devenus propriété de tous, méritent, exigent, que l’on aille toujours plus loin dans la mise en valeur de ces collections.
Présentation des articles
DOSSIER SPÉCIAL MARGALIDE LE BONDIDIER
INSAISISSABLE MARGALIDE, par Nanou Saint-Lèbe
- À Campan Margalide avait une passion pour les chiens mais affectionnait aussi les chats siamois.
(Photo LLB, Coll. Musée pyrénéen).
Dans cet article d’ouverture, Nanou Saint-Lèbe qui est l’initiatrice de ce dossier spécial, explique la méthode, les recherches, la complexité du travail et les milliers de documents qu’il a fallu consulter pour cerner le personnage de Margalide et brosser un portrait au plus près de la vérité, cinquante ans après sa mort.
CHRONOLOGIE, par Nanou Saint-Lèbe
Deux pages entières et cinquante-trois dates essentielles dans la vie de Margalide Le Bondidier.
UNE VIE, UNE OEUVRE, par Nanou Saint-Lèbe
- Margalide et Louis à Campan. La grille d’entrée est surmontée du nom de la villa et d’une silhouette de chat, Å“uvre de Margalide. Similitude avec la grille d’entrée de leur appartement au Château, le blason de Lourdes remplaçant le chat.
(Coll. Musée pyrénéen).
L’article de Nanou Saint-Lèbe explore les deux versants de la vie de Margalide :
1/ De 1921 Ã 1944, le temps où elle assumait le secrétariat de son mari tout en étant conservatrice adjointe du Musée Pyrénéen.
2/ De 1945 Ã 1960, la succession de Louis Le Bondidier et les responsabilités nouvelles au Musée Pyrénéen.
LE MUSEE PYRENEEN DE LOURDES, par Agnès Mengelle , directrice du Châteaufort et du Musée pyrénéen de Lourdes
- Margalide (à gauche) et Louis Le Bondidier en costume traditionnel pyrénéen.
(Photo Jové, série Type et costumes bigourdans. Coll. Musée pyrénéen).
Agnès Mengelle qui connait fort bien le château, le Musée et leur histoire, note : « Le Musée de Lourdes est le seul Musée qui au lieu de couter de l’argent à la municipalité, lui en verse, Margalide le répète assez à ses détracteurs.
Ou encore : « Si Louis a pensé le Musée, elle l’a fait ! Quelle est donc la part de Margalide qui Œuvre dans l’ombre du Conservateur ? Le peu d’Écrits qu’elle laisse contribue davantage à la difficulté de la raconter. Ce sont ses proches, ses amis, ses collaborateurs qui souligneront son talent à faire du Châteaufort un haut lieu du tourisme culturel et ce qui nous reste aujourd’hui de son travail se trouve inscrit notamment dans l’agencement des espaces extérieurs du Musée, le jardin botanique, la rocaille, les sculptures, les maquettes d’habitat pyrénéen traditionnel, le cimetière de tombes discoïdales.
LES ASCENSIONS PYRENEENNES DE MARGALIDE, par Nanou Saint-Lèbe
- Une course pendant le premier hiver bigourdan (1901-1902). Louis et Margalide n’ont pas encore leurs piolets et Margalide ne porte pas sa jupe-culotte.
(Coll. Musée pyrénéen).
« Dès leur arrivée à Campan, le 13 juillet 1901, Marguerite et Louis Le Bondidier sont séduits par les montagnes qui environnent et cernent la vallée. Ils se lancent dans la randonnée, s’affiliant aux diverses associations montagnardes (SEBB) de la Bigorre et surtout au CAF (section de Bagnères). Dès les premières marches, ils rencontrent ceux qui vont devenir leurs compagnons d’excursions, leurs amis : Dencausse, Camboué, le capitaine Rayssé de Tarbes, et Georges Ledormeur.
Randonneuse, grimpeuse, pionnière du ski, Margalide aborde la montagne de toutes les façons possibles. Son palmarès est Eloquent.
EN PASSANT PAR MARGALIDE (3258 m), par Florian Jacqueminet
- Pic Margalide, Tempêtes et, au fond à droite, Aneto. Vue des Moulières.
(Photo Florian Jacqueminet).
« Pointe étroite formant le noeud de jonction des arêtes des Tempêtes et des Salenques, dominant l’à -pic de la face nord et les dernières dentelures finement ciselées de l’arête des Salenques, le sommet du pic Margalide possède un indéniable caractère alpin.
Assez escarpé, couronné d’un bloc monolithique élancé, sa pointe extrême n’est accessible qu’à une seule personne à la fois. A chacun son tour ! Le 29 juillet 1905, Louis Le Bondidier et le guide Jean-Marie Sansuc, arès avoir gravi le pic des Tempêtes, parvenaient les premiers à la cime, par le flanc sud et l’est(9). Louis Le Bondidier, avant de quitter le pic pour s’en aller gravir le pic Russell, en profita pour le baptiser : il lui attribua le prénom de son Épouse. Le lendemain, 30 juillet, guidéé par Jean-Marie Sansuc, ce fut au tour de Margalide Le Bondidier elle-même de fouler le sommet, et d’en réaliser la première ascension féminine. Florian Jacqueminet a refait cet itinéraire.
BIBLIOGRAPHIE PYRENEENNE : LOUIS LE BONDIDIER (1878-1945) TRAQUEUR DE LIVRES, par Claude Dendaletche
« Comment, à l’aube du XXe siècle, un Étranger aux Pyrénées, né en Lorraine le 5 mars 1878, arrivé à Campan en 1901 au hasard d’une première affectation professionnelle, décida-t-il très vite, avec son Épouse Marguerite de se consacrer entièrement à réunir une documentation Pyrénéenne aussi considérable, indépassée pour ce qui concerne les livres, manuscrits et estampes ? Comment réussit-il à trouver autant de merveilles dont il fit un don total à leur création commune, le Musée pyrénéen de Lourdes ?
LES PLAQUES FANTOMES DU PYRENEISME, par Alberto Martinez Embid
- (Photo Alberto Martinez Embid).
« Durant de longs lustres, Écrit Alberto Martinez Embid, Écrivain espagnol, qui collabore régulièrement à notre revue, la voie la plus réputée des Pyrénées fut le couloir de Gaube, dans la face nord du Vignemale. Aussi, le conservateur du Musée Pyrénéen de Lourdes, Louis Le Bondidier, décida que ce ténébreux couloir méritait de disposer d’une plaque qui célèbrerrait son escalade. Pour mettre en relief la geste de 1889, il chargea Gabriel Busquet, François Cazalet et Robert Ollivier d’installer un marbre dans ses entrailles. Très vite arrivèrent des nouvelles insolites : toutes les cordées qui, depuis, escaladèrent le couloir de Gaube, déclarèrent n’avoir remarqué aucun marbre, un fait qui donna lieu à de pittoresques commentaires. En 1984, Ollivier affirmait : « personne n’a revu, à ma connaissance, cette plaque commémorative ».
Personne ? Pas si sûr comme on pourra le lire dans la suite de l’article traduit et agrémenté de fortes notes par Gérard Raynaud.
TRESORS DES CARTES POSTALES PYRENEENNES : COMTE AYMARD D’ARLOT DE SAINT-SAUD (1853-1951), par Pierre Sarthoulet
- "La carte du collectionneur".
Suite de notre série dans laquelle Pierre Sarthoulet explore le monde foisonnant de la carte postale Pyrénéenne et les grands noms des collectionneurs et des photographes. De très nombreuses reproductions accompagnent cette recherche.
1848-1849, LE SEJOUR PYRENEEN D’HENRY DE TRIQUETI, par Louis Laborde-Balen
- Tour de la Monnaie, château de Pau, dessin au graphite rehaussé de gouache et aquarelle.
(Document Musée des Beaux-Arts, Pau).
« Du 18 juin au 30 août 2010, le Musée des Beaux-Arts de la Ville de Pau a présenté une exposition de dessins qui, à beaucoup de visiteurs, révéla un hôte des Pyrénées prestigieux et pourtant peu connu du grand public : le sculpteur Henry de Triqueti.
IN MEMORIAM,
GERARD DE CLARENS, par Jean Ritter
- Gérard de Clarens, devant ses livres à Bastillac, en 2006. (Photo J.R.).
Gérard de Clarens nous a quittés le 11 juillet dernier. Vice-président de l’association des Amis du Musée pyrénéen de Lourdes, il laisse une trace profonde dans l’histoire de la Résistance à l’occupant allemand pendant la dernière guerre. Jean Ritter lui rend un Émouvant hommage et revient sur les grands Épisodes de la vie de ce personnage attachant et chaleureux qui fut, toute sa vie, le fidèle ami de notre revue.